Climax : La critique
Climax est un film de Gaspar Noé qui se veut immersif et s’en sort plutôt bien pour qui a la chance de ne pas avoir un son trop fort qui les use lors de leur projection.
L’histoire tourne autour d’une soirée privée qui tourne très mal suite à la consommation de drogue. L’image est léchée, stylisée et la maîtrise de la caméra incontestable. On y trouve notamment quelques virevoltes des prises de vues que la technologie actuelle permet de faire avec aisance. Et qui, si elles sont agréables à voir, surtout pour les amateurs de technique, n’apportent rien à l’intrigue.
Le long plan-séquence est bien fait, mais malheureusement pour lui, il souffre du remarquable plan-séquence de Invasion de Shahram Mokri qui sort le 31 octobre 2018 et que j’ai vu avant en festival. Et ce dernier a réussi à le rendre progressivement cauchemardesque et anxiogène, ce que Climax n’arrive malheureusement jamais à faire.
À vrai dire, rapidement, l’histoire ennuie, et tout en se voulant choquante reste finalement très soft et fait penser que l’on a droit à beaucoup de bruit pour rien.
La faute à des personnages inintéressants et pour lesquels on n’a jamais d’empathie. Ce qui est un frein certain lorsque l’œuvre vire au cauchemar éveillé et doit, théoriquement, faire monter l’angoisse.
Les dialogues n’aident d’ailleurs pas à s’attacher aux protagonistes, entre fatuité, paroles inintéressantes et débats sur des sujets voulant électriser le spectateur, comme une apologie du viol...
La balance entre les voix, et le son de la musique, poussé déjà à l’origine très fortement pour transformer la salle en boîte de nuit sonore afin de mieux immerger (où couler, c’est selon le ressenti de ceux qui aiment ou non le bruit) le spectateur, n’aide pas. Ainsi, une partie des textes se perdent dans l’ambiance sonore, ce qui ne nuit pas à une intrigue tenant en 2 mots : mauvais trip.
Par contre, c’est dommage pour la musique proposée qui a l’air agréable, mais les basses saturant les tympans, on ne prend aucun plaisir à essayer de l’entendre dans cette frénésie acoustique.
Il faut toutefois dire que les deux longues séquences de danse sont remarquablement mises en scène, chorégraphiée et filmées. On a d’ailleurs envie de les revoir en boucle, tant l’énergie qui s’en dégage est intense en hypnotisante.
En fait, je trouve une formidable qualité à cette œuvre, qui mérite vraiment qu’on la projette dans les lycées. Le traitement des effets indésirables de la drogue y est tellement bien montré, que cela peut donner beaucoup à réfléchir à ceux qui voudraient s’y adonner.
Climax est une œuvre moyenne et bien maîtrisée. Avec une galerie de personnages un peu plus attachants, elle aurait eu un gros impact. Sans rien à quoi s’accrocher, on ne fait que subir des agressions sonores et visuelles qui font paraître le temps long et attendre, en vain, que la situation devienne vraiment incontrôlable pour avoir un regain d’intérêt.
Décevant et finalement peu original.
SYNOPSIS
Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 35
Titre original : Climax
Date de sortie : 19/09/2018
Réalisateur : Gaspar Noé
Scénariste : Gaspar Noé
Interprètes : Sofia Boutella, Romain Guillermic, Souheila Yacoub, Kiddy Smile, Claude Gajan Maull, Giselle Palmer, Taylor Kastle, Thea Carla Schøtt
Photographie : Benoît Debie
Montage : Denis Bedlow, Gaspar Noé
Costumes : Frédéric Cambier
Décors : Jean Rabasse
Producteur : Edouard Weil, Vincent Maraval, Brahim Chioua pour Rectangle Productions, Wild Bunch
Distributeur : Wild Bunch Distribution
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