L’Étrange Festival 2018 : La clôture

Date : 17 / 09 / 2018 à 09h30

Sources :

Après l’exceptionnelle édition de 2017, il était dur de faire mieux, et cela n’a en effet pas été le cas, mais le plaisir était néanmoins bien au rendez-vous. Le choix des longs métrages hors compétition et les cartes blanches ont proposé des films vraiment sympathiques, voire excellents, à (re)découvrir sur grand écran.

Ceux de mondovision, qui brosse un panorama du cinéma international, ont permis de voir des œuvres donnant parfois envie de découvrir mieux leurs réalisateurs. Il faut aussi saluer l’exceptionnel focus consacré à Adilkhan Yerzhanov, permettant de visionner 6 de ces longs métrages dont son dernier La tendre indifférence du monde qui va sortir en salle le 24 octobre 2018. Il y a aussi le court focus sur Shahram Mokri présentant ses 2 uniques longs métrages dont le dernier Invasion va sortir en salle le 31 octobre 2018, sa première œuvre sortant directement en DVD fin octobre.

La rétrospective sur le cinéma japonais, année du Japonisme oblige, a permis de voir de nombreuses œuvres vraiment divertissantes. Bach Film a d’ailleurs eu la bonne idée d’en sortir un certain nombre en coffret collector. Un beau cadeau à se faire ou à offrir quand on aime le cinéma de genre asiatique.

Comme chaque année, le choix des court métrages est hétérogène, laissant une belle part à l’expérimental, mais proposant souvent des œuvres peu intéressantes malheureusement, desquelles surgissent quelques pépites envoûtantes. D’ailleurs, comme lors de certaines autres éditions, le prix du public est revenu à un court français dont plus de la moitié de la salle de 100 places était constitué par les membres de l’équipe du film. Un effet qui pourrait être atténué dans une salle ayant plus de fauteuils, mais certains formats auraient du mal à passer sur un écran plus grand…

Mais c’est la compétition des longs métrages qui déçoit, la plupart des films étant mauvais ou moyens. La faute, sans doute, à une production moins inspirée, à des films pas encore prêt et à des œuvres retenues potentiellement d’une meilleure facture qui n’ont pas voulu se retrouver en compétition à L’Etrange Festival, un problème récurrent que connaissent nombre de festivals de genre.

Quelques films sortaient quand même bien du lot et faisaient passer un super moment, dont le long métrage coréen qui a eu à la fois le prix Nouveau Genre et celui du public, ce qui laisse espérer que Metropolitan FilmExport le sortira dans plus de salles que leur précédent film coréen, le très bon Battleship Island sorti depuis en DVD, n’ayant eu l’honneur que d’une salle France. Vous pourrez trouver un avis rapide sur les 36 films que j’ai vu dans un article à venir demain.

S’il n’y avait que 2 réalisatrices pour les longs et une dizaine pour les courts, en compétition, les œuvres projetées ont laissé une belle part aux femmes. Ces dernières, souvent battantes et volontaires, même dans la rétrospective Nikkatsu, sont loin d’être des cruches ou l’éternelle demoiselle en détresse. Un choix reflétant, entre autres, les changements sociétaux auxquels on assiste depuis l’affaire Weinstein.

Vous pouvez retrouver l’ensemble du Palmarès ci-dessous, ainsi qu’un avis rapide sur le film polonais qui clôturait 12 jours de cinéphilie intense.

Arrivée des bénévoles sur la scène lors de la clôture :

Il faut remercier l’Etrange festival d’exister et de projeter des films provenant de 31 nationalités différentes, parfois en présence de l’équipe des films. Un choix vraiment divers que l’on ne voit quasiment jamais permettant dans une même journée d’enchaîner à la suite des œuvres Iranienne, Kazakh, Malaisienne et mexicaine...

Il faut aussi remercier Le Forum des images qui est un lieu vraiment convivial et agréable pour visionner des films dans les 3 salles les projetant, de 100, 300 et 500 places. Un lieu en plein centre de Paris à découvrir, d’autant qu’il y a des cycles intéressants toute l’année et plusieurs festivals à venir, dont un consacré à l’animation.

Il faut surtout remercier les organisateurs, ainsi que tous ceux qui travaillent durement pour nous proposer un tel évènement voyant se côtoyer un public festivalier vraiment sympathique. Et bien sûr un immense merci aux très bons traducteurs et à tous les bénévoles qui rendent le festival si plaisant à faire.

FILM DE CLÔTURE

The Man With The Magic Box est une belle histoire d’amour mélangeant plusieurs thématiques de science-fiction. Ce long métrage de Bodo Kox est visuellement intéressant et a un scénario qui se tient, mais laisse une impression un peu mitigée. La confrontation entre un monde futuriste Hi-Tech et la Pologne du passé, dont on trouve une trace importante dans l’appartement du personnage principal, est bien faite. C’est d’ailleurs l’ambiance particulière de l’histoire qui reste longuement en mémoire.

PALMARÈS

Compétition Internationale Long Métrage

Grand Prix Nouveau Genre (en partenariat avec Canal+Cinéma)
Le film sera acheté par Canal+Cinéma pour une future diffusion à l’antenne.

The Spy Gone North de Yoon Jong-bin – 2018 – Corée du Sud – Espionnage – Couleur – 2 h 21 Au début des années 90, un agent secret, Black Venus, infiltre des hauts dirigeants de la Corée du Nord dans le but de recueillir des informations sur la course à l’armement nucléaire du pays.

Prix du Public
Le film se verra offrir une campagne publicitaire sur Ciné+.