Westworld : Review 2.09 Vanishing Point

Date : 20 / 06 / 2018 à 13h45
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Comme le suggère son titre, le pénultième épisode de cette saison de Westworld continue de remonter le fil des lignes temporelles pour atteindre le point originel où elles convergent toutes – le centre de la perspective : William.

Le point de fuite – the vanishing point – étant lié à l’art de la perspective, il est opportun de voir l’étymologie du mot " perspicere ". Celle-ci permet de déduire que l’épisode est une invitation à « voir au travers » les nombreux masques et visages de ce ténébreux personnage, magnifié par les traits durs et marqués de l’acteur Ed Harris.

En effet, dans Westworld, William a.k.a l’homme en noir, est à la fois le monstre à visage humain, le hardcore gamer, l’amoureux meurtri, le veuf inconsolable, le père absent, le PDG visionnaire d’une multinationale DELOS, le " Von Frankenstein " contemporain et peut-être même un transhumain. Toutefois, cette multiplicité de traits de caractère puise son origine de deux points de fuite : Juliet et Dolores.

Dans ce cadre, l’essence même de William se structure à travers son rapport avec ces deux femmes, véritables incarnations du lien qu’il établit avec ses deux mondes.

Les évènements étant déjà connus, il n’y a point de révélations surprenantes sur ce qui unit et sépare William de l’humanoïde Dolores et de sa femme Juliet. Ici, l’intérêt premier de l’épisode réside dans l’exposition des états émotionnels que traversent les trois protagonistes. Une telle exposition permet d’appréhender la ligne dramatique sur laquelle repose ces personnages en vue de mieux définir leurs choix passés ou futurs.

A noter que William est une âme grise, émotionnellement décolorée. Alors, à son image, l’épisode ne dégage aucune passion, ni chaleur. Tout est désespérément froid.

Par ailleurs, généreux en informations jusqu’à la limite du digeste, The vanishing point donne l’impression d’être artificiellement complexe, sans tomber jusqu’à la sophistication. En effet, bien que cela lui confère une aura prétentieuse, les nombreuses références littéraires et artistiques qui inondent l’épisode enrichissent grandement la compréhension de la trame principale de Westworld.

En ce sens, la référence artistique au " point de fuite " permet de visualiser assez clairement la structuration du " pouvoir " de Maeve sur les autres hôtes. En effet, Maeve est sans nul doute l’axe sur lequel s’est construit et étendu un réseau tentaculaire de liens connectant l’ensemble des hôtes. Cela permet aussi d’appréhender la capacité de nuisance des humains dans le cas où ledit pouvoir tombait entre leurs mains.

Plus anecdotique, les références aux philosophes Plotin et Plutarque restent éclairantes. D’un côté, la pensée néo-platonicienne de Plotin sur le cheminement de l’âme vers l’intelligence et l’Un, nourrit la réflexion sur l’intelligence artificielle développée au sein du show. D’un autre côté, outre la rivalité entre les héros de deux mondes chez Plutarque, la mention de la " multiplicité de mondes à conquérir " est assez éloquente sur la direction prise par le show.

Enfin, la mise en scène qui consiste à installer des personnages différents dans des situations similaires est loin d’être artificielle. Créant un écho entre les personnages, elle vise surtout ici à mettre en perspective deux thématiques exclusivement humaines – la parentalité et le libre arbitre – dans un show traitant de l’émergence d’une espèce artificielle douée d’intelligence.

En définitive, à l’instar du contemplatif et chaleureux épisode 08 Kiksuya, The Vanishing point confirme un parti-pris risqué des showrunners. En focalisant l’essentiel de la saison sur des portraits, Westworld prend le risque de sacrifier le souffle épique de l’intrigue au bénéfice du parcours émotionnel de ses personnages.

Comme l’écrivait Plutarque dans la Vie d’Alexandre : « Ce ne sont pas toujours les actions les plus éclatantes qui révèlent le mieux les qualités et les défauts des hommes ».

EPISODE

- Episodes : 2.09
- Titre  : Vanishing Point
- Date de première diffusion : 17/06/2018 (HBO) – 18/06/2018 (OCS)
- Réalisateur : Stephen Williams
- Scénariste : Roberto Patino

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