Death Wish : La critique

Date : 09 / 05 / 2018 à 12h00

Sources :

Death Wish est le remake d’Un justicier dans la ville avec Charles Bronson sorti en 1974 et adapté librement du roman éponyme de Brian Garfield.

Toutefois, si le message passait bien dans les années 70, alors que la criminalité des grandes villes (New York dans l’œuvre originale et Chicago dans son reboot) était vraiment problématique, les temps ont changé et la notion d’auto-défense est beaucoup moins acceptable aujourd’hui, alors que les fusillades se succèdent aux USA. D’autant que les Américains se tournent de plus en plus vers elle, s’appuyant sur le Deuxième Amendement de leur Constitution ( « […] le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. » ), comme d’ailleurs utilisé dans le film, et que la création de milices civiles armée n’est plus anecdotique.

Ainsi, si la moralité souple de l’histoire et le fait de voir quelqu’un tuer de sang-froid des individus, certes de mauvais « garçons », voire les torturer, ne vous dérange pas, vous allez passer un bon moment à découvrir ce long métrage réservant quelques séquences bien prenantes.

Le scénario se focalise sur un chirurgien qui a tout pour être heureux et sauve des vies aux urgences. Mais un cambriolage qui dérape va impacter lourdement sa famille et le pousser à arpenter les rues en quête des coupables.

Comme dans le film original, la notion de bien et de mal, celle d’ange ou de criminel revient régulièrement, alors que sur les réseaux sociaux, à la télévision où à la radio, chacun prend parti. Mais les échanges, bien que violents, sont quelque peu aseptisés.

Le scénariste Joe Carnahan a lui aussi fait son choix, et n’hésite pas à jouer avec des ficelles très grosses pour faire monter sa sympathie vis-à-vis du personnage principal. Il faut néanmoins reconnaître que si on se laisse aller au rythme du film, les mécanismes fonctionnent bien et on ne peut détester un homme qui évite de sombrer en faisant un ménage bien sanglant.

De plus, la police n’est pas toujours montrée sous son meilleur jour, et si le duo d’enquêteur essaye de faire de son mieux, et fait un choix assumé qui fait moralement tiquer, on ne peut pas vraiment dire que la justice a gagné.

Néanmoins, on vient voir le film pour son rôle-titre, Bruce Willis, qui campe avec précision un homme frappé par le destin. Bien qu’un peu monolithique et ne montrant pas beaucoup d’émotions, il arrive à faire croire à la transformation de son personnage non-violent en individu qui va se mettre à exécuter froidement des malfrats. Il est aussi crédible dans le fait qu’il ne sait pas brusquement se battre et tirer comme un professionnel. La trajectoire de son rôle est donc plausible.

Après une valse des réalisateurs, c’est Eli Roth qui met en scène le récit. Il s’en sort bien, sans d’ailleurs se poser de questions de morale, et livre quelques scènes d’action fort réussies. Il exploite au mieux le capital sympathie de son personnage principal et entraîne le spectateur dans une histoire sombre et tourmentée qui émeut souvent.

Death Wish est un film qui promeut sans faillir l’auto-défense dans la ligne droite des "vigilante movies". Son sujet mis à part, il est réussi et met en scène un personnage bien campé par un Bruce Willis remonté contre des voyous sans foi ni loi. Nul doute que tout comme son personnage, il divisera les spectateurs. Mais si vous aimez l’action, et l’acteur, ne boudez pas votre plaisir.

Dérangeant et efficace.

SYNOPSIS

Quand il ne sauve pas des vies, Paul Kersey, chirurgien urgentiste, mène une vie de rêve, en famille, dans les beaux quartiers de Chicago… Jusqu’au jour où tout bascule. Sa femme est sauvagement tuée lors d’un cambriolage qui tourne mal… Sa fille de 18 ans est plongée dans le coma. Face à la lenteur de l’enquête, il se lance dans une chasse à l’homme sans merci.

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 1 h 49
Titre original : Death Wish
Date de sortie : 09/05/2018
Réalisateur : Eli Roth
Scénariste : Joe Carnahan d’après l’œuvre de Brian Garfield
Interprètes : Bruce Willis, Vincent D’Onofrio, Elisabeth Shue, Camila Morrone, Dean Norris, Beau Knapp, Len Cariou, Kimberly Elise
Photographie : Rogier Stoffers
Montage : Mark Goldblatt, Yvonne Valdez
Musique : Ludwig Göransson
Costumes : Mary Jane Fort
Décors : Ann Smart
Producteur : Roger Birnbaum pour Paramount Pictures, Metro Goldwyn Mayer (MGM)
Distributeur : Paramount Pictures France