Dark Museum : La critique du tome 2

Date : 18 / 04 / 2018 à 08h30

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Dark Museum
Le Cri

Scénario : ALCANTE, GIHEF
Dessin : BRAHY Luc
Couleurs : RIEU Delphine
Editeur : Éditions Delcourt
Collection : MACHINATION
Série : DARK MUSEUM
Date de sortie : 27 septembre 2017
Nombre de pages : 56
ISBN : 978-2-7560-6209-9
Format : 240 x 320 mm
Prix : 14.95 €

Un cri muet qui transperce les tympans… Une expression de cauchemar qui vous marque au plus profond. Quelle circonstance peut bien produire une telle oeuvre ? Le Dark Museum a sa propre théorie. Terrible, il va sans dire…

1890, Copenhague. Edvard Munch, déjà fragile mentalement, est interné en secret suite à la mort de son père. Face à la détresse d’une amie du peintre, le directeur demande l’assistance d’un jeune médecin ouvert aux nouvelles théories psychanalytiques. Ensemble, ils pensent avoir découvert l’origine du traumatisme de Munch et décident de l’emmener au bout du monde se confronter à son propre cauchemar.

Décryptage

C’est en 1890 à Copenhague, que Marie Marne vient rendre visite à son ami Edvard Munch, interné dans un asile psychiatrique. Alors qu’il vient d’attenter à sa vie, elle va tout mettre en oeuvre pour aider Munch tandis qu’il vient de peindre un tableau à la fois mystérieux et angoissant, même s’il faut aller de l’autre côté du monde.

Découvrir la vérité fantasmée qui se cache derrière la toile. C’est l’idée aussi morbide que géniale, que nous soumettent une fois encore Alacante et Gihef pour cette nouvelle collection chez Delcourt. L’objectif est de prendre une peinture célèbre, ici "Le cri" de Munch, et d’imaginer une histoire horrifique autour de cette œuvre, l’histoire de l’œuvre. Il s’agit là de lui offrir une histoire construite de toute pièce, tout en respectant une époque, des lieux et une vérité historique, ici terrible, qui entoure cette œuvre. C’est un véritable plongeon imaginaire dans l’œuvre de Munch.

Mais Ici, ce cri d’angoisse ne sera pas celui de l’homme moderne en pleine crise existentielle. Ce sera une toute autre histoire qui entrainera le petit groupe en Indonésie après l’explosion du volcan le Krakatoa, qui a ravagé toute la région. Au passage, la religion et les croyances prennent un petit coup de canif par les auteurs et la plongée dans le fantastique est diaboliquement efficace. On passe d’un extrême à l’autre, du climat enneigé du Danemark, au cratère d’un volcan en éruption en Indonésie, en passant par une phase exploratrice/aventurière dans la jungle et sur les eaux. On y découvre un récit qui monte en tension au fur et à mesure que se déroule l’histoire magnifiquement mise en image par Luc Brahy dont le dessin au trait fin illustre à merveille cette ambiance froide/chaude et glauque, tout en finesse.

Le Cri (en norvégien : Skrik) est une œuvre expressionniste de l’artiste norvégien Edvard Munch dont il existe cinq versions (trois peintures, un pastel et une lithographie) réalisées entre 1893 et 1917. Symbolisant l’homme moderne emporté par une crise d’angoisse existentielle, elle est considérée comme l’œuvre la plus importante de l’artiste. Le paysage en arrière-plan est le fjord d’Oslo, vu d’Ekeberg. L’une des cinq versions a été vendue par Sotheby’s à New York pour un montant de 119,9 millions de dollars. Elle détient ainsi, le 2 mai 2012, le record de vente d’une peinture aux enchères (Sources Wiki).

Second tome d’une collection ambitieuse, dotée d’un concept très fort qui a bien débuté avec "American Gothic," et qui se prolonge véritablement bien avec ce second tableau emblématique, "Le cri," qui reste, outre cette affabulation, une œuvre angoissante. Le pari est tenu avec cette seconde plongée dans l’art. On a hâte finalement de savoir quel sera le prochain tableau à passer entre les mains d’Alacante et Gihef.