Night’s Black Agents : La critique du jeu de rôle

Description :
"La guerre froide est finie depuis bien longtemps. Celle de Bush s’achève.
Vous étiez un soldat, un agent de l’ombre, entraîné à vous déplacer dans ce monde secret : mortel et insoupçonnable.
Puis vous avez démissionné, vous avez été viré, ou grillé. Mais vous n’avez pas changé de profession. Vous avez trouvé vos propres marques dans la clandestinité, les réseaux européens du pouvoir et du crime. Vous avez effectué quelques opérations sans trop poser de questions. Qui vous a donné du boulot à Prague ? Qui a payé cher votre silence sur un compte en Suisse ? Vous avez pensé que c’était sans importance. En fait, cela en avait beaucoup.
Parce que sans le savoir, vous bossiez pour des vampires.
Les vampires existent bel et bien. Que peuvent-ils faire ? Que possèdent-ils ? Où est-on en sécurité ? Vous ne savez pas. Alors vous feriez mieux de commencer à poser les bonnes questions, remonter les opérations de ces suceurs de sang, infiltrer leurs réseaux, suivre leurs traces et cibler leurs points faibles. Parce que si vous ne les pourchassez pas, ils le feront. Et ils vous tueront. Ou pire encore.
Night’s Black Agents entraîne le mécanisme Gumshoe/Détective dans le genre thriller/espionnage, combinant la paranoïa compulsive de films tels que Ronin ou la Trilogie Bourne avec l’horreur surnaturelle venue tout droit des écrits de Bram Stocker et de tous les vampires imaginés depuis dans les romans comme au cinéma.
L’enquête est cruciale mais ne ralentit pas l’action, qui regorge d’options pour du combat sanglant, du matériel de haute-technologie et des courses-poursuites haletantes.
Dépoussiérant les trop classiques terreurs gothiques pour entrer dans notre époque, Night’s Black Agents offre une multitude de possibilités. Les Meneurs peuvent créer leurs propres vampires, leurs serviteurs, modeler leurs propres conspirations pour qu’elles s’adaptent à leurs envies de complots et d’actions. Des règles optionnelles vous laissent le soin de régler le niveau de trahison, de réalisme et d’action dans vos parties. Jouez en utilisant les exemples proposés ou mélangez à votre guise les capacités vampiriques, les complots et les atouts pour une saga d’espionnage sanglante entièrement de votre cru."

Présentation du livre de base :

 La première partie du livre, la création des personnages, est particulièrement détaillée, sur 40 pages. Avec une attention toute particulière aux motivations et à la carrière. Cette partie est très importante, car elle donne de la profondeur au personnage et ne le catalogue pas au rang de simple "chasseur de vampires".

 La seconde partie, décrit les règles et les équipements sur 70 pages (e qui ’était nécessaire étant donné la dominance action de l’ouvrage. Le système employé est le système Gumshoe. Particularité, il est proposé pour coller à différents niveaux de jeu voulu par le MJ, du plus réaliste au plus débridé, avec quelques modifications de règles qui permettent la simulation de ce type de partie. Le système d’utilisation des compétences d’enquêtes est tout aussi bon. Il suffit au joueur d’utiliser la bonne compétence au bon moment pour voir son entreprise réussir. La résolution des autres types d’actions est plus classique (en lançant un d6, et en y ajoutant des points de compétence temporairement engagés, il faudra dépasser un seuil de difficulté imposé par le MJ, entre 2 et 8).

 La troisième partie me plait beaucoup, il s’agit ici, de donner au MJ les clefs pour créer l’antagonisme vampirique. En effet, dans Night’s Black Agents, l’opposition n’est pas décrite dans le menu. Cela pourrait paraître bizarre, mais c’est tout l’intérêt du jeu. En effet, le jeu étant basé sur la recherche (puis l’affrontement) des forces obscures, il n’était pas question de divulguer les informations. Ainsi, même un MJ d’un soir peut se transformer en joueur le lendemain, sans avoir le moindre avantage. Les puristes pourront crier à la fainéantise de l’auteur, mais la lecture de ce chapitre, très bien ficelé les en dissuaderont. Il s’agit là d’une maturation du jeu de rôle d’enquête qui fait plaisir, ou tout du moins qui a sa place. Bémol, il faudra au MJ plus de travail de préparation que dans un background clef en main. Mais au final, tout le monde s’y retrouvera. Dans le même esprit, le cadre des villes et leurs intrigues sont encadrés par des conseils de création "sur le pouce".

 Des conseils au MJ et un scénario d’introduction de 10 pages terminent l’ouvrage.

Notez qu’il existe aussi, des Carnets de l’Agent contenant la fiche de personnage détaillée et une explication résumée des règles et du background (16 pages en N&B, couverture souple, P.P.C. 3 euros par joueur) et une mini campagne de 4 scénarios nommée Le Quatuor Zalozhniy (144 pages, couverture souple, P.P.C. 25 euros).

Verdict :
Loin du JdR "clef en main" habituel, Night’s Black Agents apporte un fond et de formidables outils au MJ pour créer son propre jeu. Ne soyons pas naïf, chaque MJ fait toujours de même avec les JdR qu’il maîtrise. Il écarte toujours nombre de choses et propose les siennes. Ici rien à laisser de côté, mais le modus operandi de la création de l’histoire, du background, des PNJ, du rythme et du ton d’une campagne est particulièrement bien emmené. Le système Gumshoe est aussi très judicieusement adapté pour coller parfaitement au type de jeu. Son ambiance James Bond vs Dracula , sans les poncifs du genre, le rende très agréable à jouer et beaucoup plus profond que ces deux films réunis. Très apprécié aux Etats Unis, cette gamme connaît une sortie un peu plus confidentielle en France, dommage car elle mérite mieux (bien entendu, notre marché est différent de celui d’outre atlantique). Espérons que les ouvrages en VO sortiront dans la langue de Molière.

Type : Jeu de rôle
Format : Livre de 256 pages en couleurs, couverture dure
Auteur(s) : Kenneth Hite
Illustration de Couverture : George Cotronis
Editeur : 7ème cercle
Edition Française : Oui
P.P.C. : 46 euros

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