Tomb Raider : La critique

Date : 15 / 03 / 2018 à 14h30

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Warner Bros. n’a pas fait de projection de leur film Tomb Raider. Néanmoins, fan de la première heure des jeux vidéo éponymes et appréciant aussi les deux opus cinématographiques sortis précédemment, je n’ai pas hésité à aller le découvrir dans une salle normale.

Les non-amateurs de jeux ne sont peut-être pas au courant que depuis 2013, un nouveau cycle de Tomb Raider a vu le jour, comptant actuellement 2 épisodes (le premier comptabilisant le plus grand nombre de jeux vendus pour un titre de la licence). Cette revisitation des aventures de Lara Croft présente un personnage plus jeune, de 21 ans, et physiquement moins sexué que ses précédentes incarnations, parfois à la limite de la crédibilité. Elle révise aussi sa biographie et modifie certains éléments la concernant.

C’est ce nouveau cycle qui est adapté sur grand écran et qui prend un nouveau visage. C’est donc Alicia Vikander qui succède à Angelina Jolie.

Ainsi, pour apprécier le film, il faut savoir :
1) il ne s’agit pas d’un Tomb Raider dans la lignée des deux films précédents,
2) le long métrage est la genèse d’une nouvelle lignée de Lara Croft qui diverge de la précédente. On retrouve un personnage plus habituel à la fin de l’œuvre,
3) il n’y a pas de fantastique, et le personnage n’a pas de super-pouvoirs. Les scènes d’action sont "réalistes", mais parfois, comme pour la séquence de l’avion, à l’extrême limite du vraisemblable. Toutefois, elles ne sont pas plus incroyables que ce que l’on trouve dans moult blockbusters d’action sortis ces dernières années.

On découvre dans l’histoire une jeune femme un peu perdue vivant dans le souvenir de son père disparu 7 ans plus tôt. Suite à divers rebondissements, cette dernière va trouver une île vers laquelle son géniteur s’est dirigé avant sa disparition et part à la recherche de ce dernier.

Le scénario diverge du jeu vidéo de 2013, tout en en gardant l’esprit, mais en conserve une certaine noirceur et laisse de la place à des séquences plus introspectives et survivalistes. Exit aussi les pistolets de base du personnage au profit d’un arc. C’est donc à la genèse de Lara Croft à laquelle on assiste. Un personnage en devenir qui apprend sur le tas, et dans la douleur, à devenir l’héroïne iconique que tout le monde connaît.

Néanmoins, on retrouve dans le récit tout ce qui fait la saveur des jeux vidéo : les énigmes, la recherche d’objet, les actions débridées et spectaculaires et les affrontements avec des méchants.

La réalisation de Roar Uthaug est envolée. Que ce soit lors de courses poursuites, dans un port bondé, au milieu d’une jungle vivace, ou dans un sombre tombeau, l’action est lisible et s’efface parfois pour se recentrer sur une Lara Croft toujours volontaire.

Les effets spéciaux sont très réussis et les chorégraphies des scènes d’action, qu’exécute elle-même Alicia Vikander, sont spectaculaires à souhait, même si certaines restent résolument réalistes, laissant une marge de progression pour la suite.

Il faut saluer le formidable travail sur les décors de Timothy A. Wonsik et Colleen Atwood. Ces derniers ont construit des lieux vraiment intéressants, dont le fameux tombeau que tout le monde cherche et qui réserve de nombreuses surprises.

Alicia Vikander est clairement des plus crédibles dans le rôle d’une héroïne débrouillarde et intelligente se battant pour ceux qu’elle aime et pour éviter que des artefacts puissants ne tombent entre de mauvaises mains.

La comédienne est très bonne et impressionne par des capacités physiques qu’elle a beaucoup travaillées pour préparer son rôle. Elle porte sans faillir le film sur ses épaules, étant toujours quasiment à l’écran. Et la fin, annonçant une suite déjà alléchante, préfigure une nouvelle Lara Croft en grande forme qui devrait causer pas mal de problème à la société secrète qu’elle a dans son viseur.

Le reste du casting est aussi bon avec Kristin Scott Thomas peu présente à l’écran, mais fort marquante, Daniel Wu efficace en allié et Walton Goggins très méchant et sans cœur. Seul Dominic West n’est pas des plus intéressants en père de Lara et paraît parfois effacé.

Tomb Raider est un film d’origine assez sombre et sans humour. C’est donc la création d’un personnage emblématique que l’on découvre, alors que toutes les pièces du jeu se mettent en place et réservent des rebondissements spectaculaires, des actions épiques et un personnage principal se révélant de plus en plus attachant.

La mythologie d’un personnage iconique se met en place et on ne voit pas le temps passer dans un récit enlevé et passionnant à suivre.

Captivant et plaisant.

SYNOPSIS

Lara Croft, 21 ans, n’a ni projet, ni ambition : fille d’un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l’empire de son père. Convaincue qu’il n’est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d’une île mythique au large du Japon. Mais le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d’innombrables ennemis et repousser ses propres limites pour devenir "Tomb Raider"…

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 1 h 58
Titre original : Tomb Raider
Date de sortie : 14/03/2018
Réalisateur : Roar Uthaug
Scénariste : Geneva Robertson-Dworet, Alastair Siddons
Interprètes : Alicia Vikander, Dominic West, Walton Goggins, Daniel Wu, Kristin Scott Thomas, Hannah John-Kamen, Derek Jacobi, Josef Altin
Photographie : George Richmond
Montage : Stuart Baird, Michael Tronick
Musique : Junkie XL
Costumes : Timothy A. Wonsik, Colleen Atwood
Décors : Gary Freeman
Producteur : Graham King pour Metro Goldwyn Mayer (MGM), Warner Bros. Pictures, GK Films
Distributeur : Warner Bros. France