Artistes ! : Anthologie de courts métrages documentaires français

Date : 22 / 03 / 2018 à 09h15
Sources :

Unification


Partenaire des artistes interprètes, l’Adami s’est associée au master en scénario, réalisation, production de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, à la société de production Everybody on Deck, à France 3 et au Festival Premiers Plans d’Angers pour une mise en lumière positive et prospective du métier d’artiste-interprète. Une collection de huit courts métrages de 10 minutes chacun qui ont été projetés en présence des équipes de films et de leurs réalisateurs.

Ces derniers sont des étudiants qui ont porté leur regard sur le rôle de l’artiste interprète dans notre société. Leurs courts métrages seront diffusés le 23 mars 2018 sur France 3 et ont été précédemment projetés au festival Premiers plans d’Angers.

Gaëlle Bayssière, de la société Everybody on Deck, est la productrice des courts métrages projeté. Elle a fait une présentation de ces derniers en compagnie de Frédéric Sojcher, directeur du Master en scénario, réalisation et production de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Vous pouvez retrouver ci-dessous cette présentation filmée ainsi que la mise en valeur de leurs films par 6 des 8 réalisateurs présents. De plus, ces passages ont été résumés et intégrés dans chacune des parties correspondant aux courts métrages présentés.

Les films ont bénéficié du même temps de tournage, soit entre 2 et 5 jours. Il y a eu sur certains des contraintes liées à de l’animation ou des effets spéciaux. En ce qui concerne les fictions, il a fallu faire avec des comédiens payés. Car en France, on ne paye pas les protagonistes des documentaires.
Néanmoins, il y avait le même budget pour tous, ce qui entraînait des interactions avec des choix de mise en scène pour entrer dans le cahier des charges.


À l’issue de la projection, deux questions collégiales ont été posées aux réalisateurs : « Combien de personnes ils étaient pour faire le tournage, et est-ce qu’ils ont travaillé seuls sur le montage et combien de temps cela leur a pris. »

Lou Skornicki : Nous étions 6 sur le tournage et j’ai eu 1 monteur avec moi pendant 2-3 semaines. Il y avait beaucoup de rush et nous avons eu un vrai problème de découpage.

Anne Chapelot : Nous étions 5 dans l’appartement et 7 sur le lieu du festival. Il n’y avait que Thomas et moi sur le montage.

Willy Orr : On était 6 sur le tournage et j’ai fait le montage avec Sabine pendant 1 mois et demi.

Roisin Burns : Nous étions 4 personnes sur le tournage. J’ai eu un monteur, mais cela n’a pas marché et j’ai ensuite travaillé avec 2 autres.

Théo Hoch : Nous étions 7 sur le tournage, et 13-14 sur le plateau de motioncapture. Ce dernier n’a duré qu’un jour, car Vincent Macaigne n’était disponible que ce temps. L’animation a pris une quinzaine de jours. J’ai eu 2 monteurs, qui ont travaillé environ 2 semaines, mais cela ne fonctionnait pas. J’ai fait une nouvelle session de montage avec un nouveau monteur et elle a duré 1-2 mois.

Simon Rieth : Sur le tournage, nous étions une dizaine en comptant l’équipe technique. J’ai fait le montage tout seul.

- SITE OFFICIEL

ARCHITECTURE DES CORPS

Un film de Lou Skornicki

Le film retrace le parcours du chorégraphe Jordi Galí, des premiers pas agités au geste de danse maîtrisé.

« Mon idée de départ étant tombée à l’eau, je me suis intéressée à la danse. C’est un film assez abstrait, mais je suis très surprise, car dans le spectacle préparé, la danse est très fixe et donc j’ai dû utiliser la caméra pour donner du mouvement au film. »

Avis : Le court métrage est très intéressant et montre une immersion en plein processus créatif d’un spectacle de danse. Le travail sur le son est vraiment remarquable, mettant en valeur des assemblages de corps produisant des œuvres vivantes. Lou Skornicki les capte fort bien en utilisant très bien sa caméra, offrant une scène finale majestueuse.

COULISSE D’UNE UTOPIE

Un film de Céleste Rogosin

De jeunes artistes échangent autour d’un lieu idéal, où développer un projet artistique commun.

Avis : Ce court métrage plonge en plein esprit bohème alors que l’essence même du spectacle et du partage de ce dernier est discuté entre des artistes provenant de la gamme des spectacles vivants : danseur, acteur, musicien, chanteur... À l’exemple des propos échangés, la caméra se montre parfois brouillonne, renforçant l’effet instantané de l’esprit du spectacle cher à ceux qui nous font part de leurs réflexions dans ce petit film.

GÉNÉRATION PERDUE

Un film d’Alki Politi

« Je suis partie de mon pays, la Grèce, dans l’espoir de mieux le comprendre. [...] Avec ce documentaire, je parle de ceux qui sont restés là-bas. »

Avis : C’est un court métrage intéressant sur les générations actuelles que propose Alki Politi. À travers une fiction, elle met bien en valeur la disparition des jeunes dans certains pays, partis faire leurs vies ailleurs. Elle interroge finement sur la place des nouvelles générations dans une société en pleine restructuration et sur la propre valeur des adultes de moins de 25 ans.

LA NUIT GRONDANTE

Un film d’Anne Chapelot

Markus Gibb est DJ, Vincent est sourd. Leur passion commune pour la musique électronique les réunit.

« Je voulais parler de la surdité et de la musique électronique, car les personnes malentendantes la ressentent le mieux. Cela a été une découverte aux nuits grondantes, un festival accueillant beaucoup de personnes avec des troubles auditifs. Il a été très dur de trouver la place de la personne malentendante, celle du DJ et de mon propre regard. »

Avis : C’est à un très beau court métrage auquel on assiste. Ce dernier se penche avec délicatesse sur la surdité et la musique. En effet, la musique électronique étant très rythmée est ressentie par ceux ayant de mal à entendre et ils peuvent communier avec les autres au rythme de leurs DJ préférés dans des festivals. C’est aussi au processus d’une création auquel on assiste, alors que le festivalier est mis à contribution par le DJ pour créer un morceau que l’on voit ensuite prendre vie au cœur du festival. Une belle leçon de vie et un sujet touchant formidablement traité.

LES RUCHES

Un film de Willy Orr

À l’Académie de l’Union, au cœur d’un lieu à l’aura surnaturelle, comédiens et maître de théâtre basculent dans les limbes où Molière les attire.

« Je voulais parler de la seule école de théâtre et spectacle en pleine campagne. J’avais vendu un sujet sur le clown, car on m’avait dit que ce serait l’objet du stage que je venais filmer. J’avais préparé plein de documentation, et écrit des sujets comme le maquillage... mais à mon arrivée, la thématique avait changé et j’ai dû m’adapter sur place. »

Avis : Ce court très intéressant parle de l’art du théâtre et de la façon dont faire vivre les personnages des textes joués. Autour d’un professeur exigeant et charismatique, le film documentaire se pare de fiction, offrant une très belle fin se mariant à merveille avec la pièce présentée Don Juan et le Festin de Pierre de Molière.

PASSING TIDES

Un film de Roisin Burns

Une jeune cinéaste, exilée à Paris, retourne dans sa ville natale, au nord de l’Angleterre, pour y rencontrer un célèbre musicien local.

« Je voulais faire un film sur ma ville natale et travailler avec mon ami musicien Bill. Il y a une tradition musicale très forte dans ma ville de naissance qui est maintenant en déclin avec la diminution des chantiers navals. Je voulais aussi rendre hommage à ma mère qui m’a donné mon goût pour la musique. C’est toujours très douloureux de revenir chez moi. Mais c’était très intéressant de réaliser un film de commande de 10 minutes. »

Avis : Le court métrage parle des souvenirs et de la musique alors que le destin en déclin d’une cité axée sur les chantiers navals et mise en parallèle avec le talent musical de ceux qui sont nés sur son sol. Le film effleure la cité de sa caméra et laisse la parole à un jeune musicien dont les blessures intimes sont dévoilées sobrement.

POUR NE PAS ÊTRE SEUL

Un film de Théo Hoch

Vincent Macaigne participe au tournage en motioncapture d’un jeu vidéo.

« Je voulais biaiser la commande d’un film documentaire en pensant à Vincent Macaigne qui est l’artiste qui me passionne et que je trouve très drôle. J’ai décidé de faire un mocumenteur se déroulant au sien d’un tournage de jeux vidéo. Vincent a accepté très vite de faire le film. Il s’agit d’une réflexion sur ce que le virtuel peut garder de trace de nous. J’étais touché par Fast and Furious 7, et d’autres films récents, où l’acteur est mort pendant tournage et où on l’a numérisé dans le film. »

Avis : C’est à un court métrage très drôle auquel on assiste. Vincent Macaigne est formidable dans son rôle de comédien que l’on va capter en motioncapture pour incarner le personnage principal d’un jeu vidéo. Ses répliques sont hilarantes et son corps bien mis en valeur. La thématique sous-jacente se posant la question de la numérisation est traitée intelligemment. Il faut aussi saluer le travail sur les effets spéciaux, qui sont certes hachés et pas toujours très beaux, mais ont été réalisé avec peu de budgets et dans un temps très court.

SAINT-JEAN

Un film de Simon Rieth

À la fin de l’été, deux adolescents fans du rappeur Jul se retrouvent une dernière fois pour se dire au revoir avant la rentrée.

« Je voulais faire un sujet sur la vraie fausse proximité de Jul avec son public. J’ai recherché des jeunes gens, vrais fans de Jul. Le scénario a été écrit pour eux en utilisant des vidéos et des textes trouvés sur les pages Facebook. Je voulais faire une mise en scène avec une histoire sur l’enfance. Je voulais montrer les interactions entre les acteurs-interprètes et leurs fans qui entretiennent les fantasmes de ces derniers »

Avis : Le film montre la relation entre 2 fans d’un chanteur et l’impact que ce dernier a sur leurs vies. Avec des dialogues véridiques, cette jolie chronique adolescente est un hommage aux fans sans lesquels les artistes ne seraient finalement rien. Une belle façon de conclure une anthologie de courts métrages documentaires dédiés aux artistes.

Crédits photos : Simon Rieth, Alki Politi, Céleste Rogosin, Lou Skornicki, Roisin Burns, Willy Orr, Théo Hoch et Anne Chapelot


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