Demons in Paradise : La critique

Date : 17 / 03 / 2018 à 10h00
Sources :

Unification


Demons in Paradise est l’aboutissement de 10 ans de travail. C’est le premier film documentaire d’un cinéaste tamoul qui ose raconter le conflit sri lankais de l’intérieur.

"Je viens d’un pays dont l’histoire est violente. Trente ans de guerre civile viennent de s’y terminer. À cinq ans, en juillet 1983, j’échappe de justesse aux massacres du « Black July ». raconte-t-il.
"Ce « Juillet Noir » est le mois des pogroms anti-tamouls planifiés par des assassins à la solde du gouvernement pro-cinghalais. En quelques jours, trois mille civils tamouls sont tués. Cette nuit-là, ma famille fuit en train, Colombo, notre capitale, vers le nord à la recherche d’un refuge… Et la peur ne me quitte plus"...

C’est le début d’un récit émouvant et effrayant à la fois.

L’extraordinaire humanité du propos se satisfait des quelques longueurs dont souffre parfois le film, qui porte la lourde responsabilité de dire les choses indicibles... une longue moisson de faits et de souvenirs.

C’est bien écrit.
Le spectateur suit le narrateur et acteur de cette terrible histoire avec compassion, si ce n’est horreur parfois.
Quelques images un peu crues peuvent choquer.

L’auteur ne juge pas, il montre. Il veut comprendre et par voie de conséquence faire entendre une plainte qui devrait pouvoir servir d’exemple... en concluant avec sagesse :

"Je viens d’un pays complexe où la guerre civile nous a enseigné que craindre l’autre peut amener à se craindre soi-même. Nous avons payé le prix fort de cet enseignement, c’est pourquoi je voulais que ce film capture un peu de cette complexité, de ce paradoxe humain et révèle ainsi le cycle vicieux de la violence et de la xénophobie qui ont infesté notre superbe pays. Je voudrais sincèrement nous aider, par ce film, en commençant par y traverser moi-même mon propre effroi, à avoir moins peur de nos vérités.
Je viens d’un pays aux paysages paradisiaques où il existait un trait rouge qui reliait le Sud au Nord. Nous l’appelions « Le Démon »."

De fait, le film, d’une bonne qualité technique inspire le plus grand respect.
Il s’agit d’informer le public et de monter ce qui peut l’être... des années après.

Transmise à son jeune fils, qui l’accompagne dans son voyage dans le passé, Jude Ratnam porte la parole d’un peuple blessé et a le courage de révéler les douloureux détails de ces évènements, dans leur contexte historique.

Edifiant.


SYNOPSIS


Sri Lanka, 1983, Jude Ratnam a cinq ans. Il fuit à bord d’un train rouge les massacres perpétrés contre les Tamouls par une partie de la population cinghalaise, avec la complicité des autorités.
Aujourd’hui, réalisateur, Jude parcourt à nouveau son pays du sud au nord. Face à lui défilent les traces de la violence de 26 ans d’une guerre qui a fait basculer le combat pour la liberté de la minorité tamoule dans un terrorisme autodestructeur. En convoquant les souvenirs enfouis de ses compatriotes ayant appartenu pour la plupart à des groupes militants, dont les Tigres Tamouls, il propose de surmonter la colère et ouvre la voie à une possible réconciliation.

BANDE ANNONCE

DEMONS IN PARADISE - Bande annonce officielle - En salles le 21 mars from Survivance on Vimeo.


FICHE TECHNIQUE


- Durée du film : 1 h 34
- Titre original : Demons in Paradise
- Date de sortie : 21 mars 2018
- Réalisateur : Jude Ratnam
- Scénariste : Jude Ratnam, Isabelle Marina
- Montage : Jeanne Oberson
- Producteur : Sister Productions, A Work of Art
- Distributeur : Survivance

LIENS


- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Demons in Paradise



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