La juste route : La critique

Date : 15 / 01 / 2018 à 10h00
Sources :

Unification


La juste route est un beau film hongrois, adapté de la nouvelle de Gábor T. Szántó Homecoming, revenant sur l’année 1945 quelques mois après la fin de la Deuxième Guerre mondiale et sur le retour de certains Juifs dans les campagnes.

Les conflits se sont achevés et un petit village hongrois s’apprête à fêter le mariage du fils d’un notable local. Mais deux Israélites accompagnés de deux grandes malles arrivent et chacun se pose des questions sur leur venue.

Le long métrage revient sur la culpabilité de villageois honteux pour certains d’avoir dénoncé des Juifs, de n’avoir rien fait lorsqu’on les a exportés ou d’avoir récupéré leurs maisons et leurs biens. En effet, seul un tiers des Juifs hongrois ont survécu à la Shoah. Les habitants laissent parfois une certaine haine parler, alors qu’ils ont peur de rendre ce qu’ils ont pris, créant un nouveau vent antisémite.

Ce sujet peu traité est tourné par Ferenc Török avec délicatesse, laissant la place aux non-dits et offrant quelques très belles et émouvantes scènes. Le réalisateur choisit un somptueux noir et blanc pour raconter cette histoire et l’absence de couleur sublime le propos présenté.

Il faut saluer la qualité de la photographie de Elemér Ragalyi qui est vraiment magnifique et apporte une très belle luminosité à cette histoire humaine dans laquelle l’arrivée d’étrangers sert de révélateurs à la psyché des uns et des autres.

L’interprétation est très bonne, notamment Péter Rudolf superbe en notaire tentant de tout gérer de façon autoritaire et servant de moteur au drame qui se joue devant nos yeux.

Les comédiens nous transportent avec aisance à la fin d’une période noire dans un pays en pleine reconstruction essayant de ne pas se souvenir de ce qui s’est passé peu de temps auparavant. Une transition allant mener à la fin de la monarchie en 1946, la montée du communisme et à une époque beaucoup plus dure dans les années 50.

La reconstitution de 1945 est réussie. Le village semble figé dans le temps et les uniformes, comme ceux des Russes occupant le pays, sont fidèles, ce qui donne l’impression de se retrouver projeté à cette période.

La juste route est un film touchant, parlant d’un sujet délicat qui est la spoliation des biens des Juifs et de la culpabilité ressentie par ceux qui ont en été coupable. C’est aussi une étude de mœurs et le rappel d’une période pas si lointaine que personne n’aimerait revivre. C’est enfin l’histoire d’une jeunesse tentant de s’émanciper du carcan de traditions que l’évolution du 20ème siècle va remettre en question.

Touchant et intéressant.

Le film a eu le Prix du public à la Berlinale Panorama 2017 et le Yad Vashem Award au Jerusalem Film Festival 2017.

SYNOPSIS

En août 1945, au cœur de la Hongrie, un village s’apprête à célébrer le mariage du fils du notaire tandis que deux juifs orthodoxes arrivent, chargés de lourdes caisses. Un bruit circule qu’ils sont les héritiers de déportés et que d’autres, plus nombreux peuvent revenir réclamer leurs biens. Leur arrivée questionne la responsabilité de certains et bouleverse le destin des jeunes mariés.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 31
- Titre original : 1945
- Date de sortie : 17/01/2018
- Réalisateur : Ferenc Török
- Scénariste : Ferenc Török, Gábor T. Szántó d’après l’œuvre de Gábor T. Szántó
- Interprètes : Péter Rudolf, Bence Tasnádi, Tamás Szabó Kimmel, Dóra Sztarenki, Ági Szirtes, Jozsef Szarvas, Eszter Nagy-Kalozy, Iván Angelusz
- Photographie : Elemér Ragalyi
- Montage : Béla Barsi
- Musique : Tibor Szemzö
- Costumes : Sosa Juristovszky
- Décors : Laszlo Rajk
- Producteur : Iván Angelusz, Ferenc Török, Péter Reich pour Katapult Film
- Distributeur : Septième Factory

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

La juste route



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