Utopiales 2017 : Le mercredi 1 novembre

C’est avec une bien forte influence que le festival des Utopiales, version 2017 à la thématique Temps, a ouvert ses portes. En effet, dès 9h00, alors que la conférence d’ouverture ne débutait qu’à 10h00, le public est venu en masse faire la queue devant l’entrée en ce jour de 1er novembre férié.

Un démarrage en trombe qui a d’ailleurs saturé le grand hall de la conférence de Roland Lehoucq, plus aucune place assise n’étant disponible avant même le début de la conférence, alors que le festival ouvrait ses portes à 9h30. D’ailleurs, toute la journée, les tables rondes, 3 en simultanées et pratiquement en permanence de 10h à 21h ont été bien remplies.

Tout comme les trois salles de projections qui avaient une grande occupation, y compris pour le film de fin de journée projeté en VO sous-titré anglais, avec des longs et courts métrages globalement bien appréciés où carrément plébiscités avec enthousiasme.

En plus de ces activités culturelles et cinématographiques, le public pouvait passer sa journée dans les divers pôles ludiques localisés au cœur du magnifique bâtiment du Centre des congrès de Nantes. Et cela pour une modique somme de 9 euros permettant d’assister à tous les évènements du festival de 10h00 à 23h00…

Mais les Utopiales, c’est surtout une ambiance incroyable dans un festival. Car chaque année, on a l’impression de revenir chez soi et de se sentir bien et heureux durant 5 jours. Des journées très chargées, mais que l’on peut étendre depuis l’année dernière sur 5 jours. La richesse des évènements et des rencontres permettent en fin de journée non seulement d’avoir appris plein de choses sans avoir fait le moindre effort, mais d’en sortir grandi et ayant envie de découvrir de nouveaux domaines.

Une très belle première journée passée principalement pour moi en projection entre les courts et longs métrages en compétition et une séance spéciale.

Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide sur les longs et courts métrages que j’ai visionné.

Un grand merci à Emmanuelle Teysseron pour les belles photos qu’elle m’a fait.

 SITE OFFICIEL

C’était une très belle session de court métrage à laquelle on a pu assister et qui repasse dans le festival le vendredi 3.

2BR02B : To Be or Naught To Be Marco Checa Garcia - États-Unis, Canada 2016 || 18’
2204, alors que la terre est devenue un vaste terrain désolé, les lois sont très stricts au niveau des naissances. Adapté de la nouvelle de Kurt Vonnegut.

Avis : Une très belle adaptation de la vision glaçante d’un futur aseptisée.

Cenizo Jon Mikel Caballero - Espagne || 2017 || 10’
Ash fait une véritable promesse à sa femme. Protéger sa famille de tout assaillant. Mais Ash n’est pas vraiment un héros.

Avis : Un excellent court métrage mélangeant plusieurs techniques et utilisant en parallèle une narration de bande dessinée et une actualité peu reluisante d’expulsion de propriétaires endettés.

Animal Ryan Curtis - États-Unis || 2016 || 10’20
Captif dans une chambre close sans fenêtre, on me donne tout ce dont j’ai en apparence besoin. Mais ça ne me suffit pas.

Avis : Un court anxiogène et intéressant sur un homme enfermé dans une cellule avec une machine distributrice.

Behind Angel Gomez - Espagne || 2016 || 15’
Ariane est persuadée que son ex-mari va kidnapper leur fille. Une vieille femme essaie de la prévenir du danger.

Avis : Un court très angoissant focalisé sur une femme suivie par une étrange créature.

Eye Contact Stuart Mannion - Australie || 2017 || 9’
Comment trouver une relation stable, dans un monde instable.

Avis : Un court très intéressant sur l’hyper-connection et les problèmes de relations humaines.

Einstein-Rosen Olga Osario - Espagne || 2016 || 9’
Été 82. Teo est certain d’avoir trouvé un trou de ver. Son frère Óscar ne le croit pas. Du moins pour l’instant…

Avis : Un court très drôle parlant d’espace temps d’une façon originale.

Gerontophobia Boris Sverlow - Belgique || 2016 || 15’
Une femme enceinte recherche désespérément son amant alors que des gaz dangereux arrivent et se propagent.

Avis : Très beau visuellement et faisant réfléchir sur l’âge, ce court est vraiment intéressant.

De Mathieu Turi France - 2017 || 83’

« Mon nom est Juliette, et j’ai survécu à l’Apocalypse ». Vous pensez que j’ai de la chance ?
Vous avez tort... » Dans un monde en ruine après une catastrophe inconnue, l’espèce humaine tente de se reconstruire. Les survivants se battent chaque jour pour trouver de la nourriture et ne sortent que la journée, car dès que le soleil se couche, d’étranges créatures sortent pour chasser.
Juliette, une jeune femme intrépide et abîmée par la vie, est la seule à oser s’aventurer près des villes pour y trouver quelque chose à ramener au camp.
Mais un jour comme les autres, sur le chemin du retour, elle perd le contrôle de sa voiture, et subit un terrible accident. Lorsque Juliette reprend connaissance, elle est blessée, coincée dans son véhicule, et… il fait nuit. Très vite, quelque chose approche...

Avis : Un bon long métrage alternant deux genres de films et se focalisant sur une jeune femme ayant un accident dans un monde post-apocalyptique et devant survivre une nuit dehors dans sa voiture accidentée pour attendre les secours. Une bonne idée bien exploitée et une actrice plus que convaincante pour un film français de genre vraiment agréable à découvrir.

De Mamoru Hosoda - Japon || 2006 || 98’

Makoto est une jeune lycéenne comme les autres, un peu garçon manqué, pas trop intéressée par l’école et absolument pas concernée par le temps qui passe ! Jusqu’au jour où elle reçoit un don particulier : celui de pouvoir traverser le temps. Améliorer ses notes, aider des idylles naissantes, manger à répétition ses plats préférés, tout devient alors possible pour Makoto. Mais influer sur le cours des choses est un don parfois bien dangereux, surtout lorsqu’il faut apprendre à vivre sans !

Avis : Cette très bonne adaptation animée d’un roman de Yasutaka Tsutsui est vraiment très belle et signe le premier véritable film du réalisateur Mamoru Hosoda qui depuis est devenu très célèbre.

De Pablo Berger - Espagne || 2017 || 100’

Pour se reposer de sa dure journée de travail au chantier, Carlos préfère de loin la bière aux sorties culturelles. Macho typique, il regarde le football avec bien plus d’attention que sa femme, pourtant aujourd’hui toute en beauté pour un mariage. Lors de la cérémonie, Carlos participe à une séance d’hypnose. Le lendemain matin, Carlos nettoie et range tout l’appartement et, des étincelles dans les yeux, apporte à Carmen son petit déjeuner au lit...
Quelque chose a changé !

Avis : Une comédie espagnole enjouée présentant la transformation importante d’un véritable macho en homme cultivé. Mais l’épouse de ce dernier souhaite retrouver son véritable mari et va enquêter sur la nouvelle personnalité de ce dernier. Un film souvent à la limite du thriller, drôle, malin et agréable à voir.

De Sun-ho Cho - Corée du sud || 2017 || 90’

De retour d’un séminaire, Jun-young assiste a un accident de voiture. Parmi les victimes se trouvent sa fille Eun-jung ainsi qu’une autre jeune femme, conjointe d’un ambulancier prénommé Min-chul.
Jun-young et Min-chul vont être pris dans une boucle temporelle.

Avis : A Day est une vraie bonne surprise. Ce film coréen utilise la boucle temporelle comme trame de son intrigue, mais réussi à se renouveler et à tenir le spectateur captif en insérant dedans un véritable thriller dont les rebondissements tiennent en haleine. De plus, la réalisation est bien faite, les personnages intéressants à découvrir et les effets spéciaux impeccables. J’espère que le film trouvera un diffuseur français, au moins pour une sortie en DVD, tant ce dernier est un bon film de science-fiction fonctionnant très bien.

Crédit Photos Emmanuelle Teysseron et Isabelle Arnaud

©Laurent Durieux

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