[Théâtre] Agatha : La critique

Date : 28 / 09 / 2017 à 09h15
Sources :

Unification


Agatha est une très bonne pièce de théâtre mise en scène par Hans Peter Cloos sur le texte toujours aussi corrosif de Marguerite Duras qui s’est inspirée de sa propre vie et de la passion non consommée qui la liait à son frère.

Il s’agit d’un huis-clos entre deux personnages s’avérant frère et sœur qui se retrouvent dans une villa isolée.

Cette histoire de passion intense entre eux se mâtine d’une poésie crépusculaire alors que dès l’entame de la pièce, la sœur déclare qu’elle va partir définitivement.

La mise en scène joue sur les relations entre les deux personnages et reconstruit leur passé à travers un texte ciselé associé à des effets modernes.

En effet, le magnifique mur brut de la salle se prête fort bien à la projection de séquences filmées, créées par Matti Dolleans, apportant une véritable ambiance au drame qui se joue devant nos yeux.

Le décor, très travaillé de Marion Thelma, représente les murs d’une villa commençant à accuser son âge, alors que la cours de cette dernière où s’amoncellent vieilles chaises, débris de vie passée et feuilles mortes oubliées par les propriétaires, sert de lieu principal à l’intrigue.

Les acteurs jouent parfois avec une mini-caméra permettant de projeter ce qu’elle capte sur les murs de la maison. Cet effet de dédoublement renforce l’impression d’onirisme ambiant régnant au sein de la relation très compliquée entre la fratrie.

Si la mise en scène de Hans Peter Cloos est vraiment remarquable et parfois envoûtante, d’autant que certains gestes paraissent, de prime abord, bien étranges, c’est la qualité des deux acteurs qui permet à ce texte caustique et peu drôle de capter l’attention sur 1h40 sans entracte.

Florian Carove est très bon en homme amoureux ne souhaitant pas voir sa vie changer. Le comédien donne une grande puissance à son personnage tout en restant toujours juste et sans en faire trop.

Quant à Alexandra Larangot, pour son premier rôle au théâtre, elle frappe un grand coup en apportant à son rôle une belle richesse et une subtilité extrême qui le rend captivant à regarder évoluer.

Agatha est une pièce de théâtre intense parlant avec délicatesse et sans moralisme d’un sujet tabou. Avec une mise en scène recherchée et un duo d’acteurs parfaitement complémentaire, cette impossible histoire d’amour reste captivante de bout en bout.

Dense et âpre.

INFORMATION

La pièce de théâtre se joue au Café de la Danse (5 Passage Louis-Philippe, 75011 Paris) jusqu’au 7 octobre 2017.

- mardi au vendredi à 20h30
- samedi à 17h00 et 20h30
- dimanche à 16h30

- RÉSERVATION
- SITE OFFICIEL

SYNOPSIS

La provocation est dans le monde.
Non seulement depuis, mais également bien avant Shakespeare, la force de l’amour et ses conséquences sont encore et toujours matière à histoires. Prenons Agatha : Elle - Lui - L’amour - Ils sont frère et sœur - Le secret - L’inceste, alors la provocation...


DISTRIBUTION

  • Mise en scène : Hans Peter Cloos
  • Avec : Alexandra Larangot & Florian Carove
  • Texte : Marguerite Duras
  • Décors : Marion Thelma
  • Costumes : Marie Pawlotsky
  • Vidéo : Matti Dolleans
  • Musique : Pygmy Johnson
  • Lumières : Nathalie Perrier
  • Assistante : Clémence Bensa
  • Durée : 1h40
  • Public : adolescents et adultes
TARIFS

  • Plein tarif : 30 euros
  • Tarif réduit (-25 ans)  : 20 euros
COMMUNIQUḖ DE PRESSE

Hans Peter Cloos adapte Agatha, l’une des œuvres les plus fortes de Marguerite Duras ! A partir du 07 septembre 2017, la pièce Agatha de Marguerite Duras sera jouée au Café de la Danse pour des représentations exceptionnelles pendant un mois avec les comédiens Alexandra Larangot et Florian Carove.

"On entend le bruit de la mer. La lumière d’hiver est brumeuse et sombre. Il n’y aura aucun autre éclairage que celui-là, il n’y aura que cette lumière d’hiver. Il y a là un homme et une femme…" Marguerite Duras - « Agatha »

La provocation est dans le monde.

"Non seulement depuis, mais également bien avant Shakespeare, la force de l’amour et ses conséquences sont encore et toujours matière à histoires. Prenons « Agatha » : Elle – Lui – L’amour - Ils sont frère et sœur - Le secret – L’inceste, alors la provocation …..

Dans l’inceste, il y a le tout du désir, et le tout de l’amour. Aucune passion ne peut remplacer celle de l’inceste. L’inceste, ça ne se reproduit jamais avec d’autres gens. Parce que c’est une double donnée, justement, c’est un amour et c’est la mémoire. Pour moi, une évidence, faire la mise en scène d’une pièce écrite il y a presque quarante ans, avec de tous jeunes comédiens, signifie faire le grand écart."

Hans Peter Cloos

Comme souvent dans l’œuvre de Marguerite Duras, cet amour-là - qui s’inspire de la relation qui unissait l’écrivaine à son plus jeune frère - flirte avec les lignes de l’impossibilité. Un amour entre un frère (Lui) et une sœur (Elle, Agatha), qui se retrouvent dans leur maison d’enfance, au bord de la mer, avant de se quitter, de nouveau, cette fois-ci définitivement.
La brûlure de l’attirance interdite qui pousse ces deux êtres l’un vers l’autre vient irradier ce dernier face-à-face fait de paroles amples, de souvenirs indécis et de multiples silences… « L’inceste ne peut être vu du dehors, affirmait Marguerite Duras. Il n’a pas d’apparence particulière. Il ne se voit en rien. Il en est de lui comme la nature. Il grandit avec elle, meurt sans être jamais venu au jour, reste dans les ténèbres du fond de la mer, dans l’obscurité des sables des fonds des temps. »
Avec Agatha (texte publié aux Editions de Minuit), l’écrivaine a signé, en 1981, l’un de ses textes de théâtre les plus exaltants. Un texte aujourd’hui incarné, sur la scène du Café de la Danse, par le comédien autrichien Florian Carove et la comédienne française Alexandra Larangot.

Manuel Piolat Soleymat / La Terrasse

GALERIE PHOTOS

Agatha



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