Le lauréat : La critique
Le lauréat est un très grand film qui fort rapidement a eu un statut d’œuvre culte. Un demi-siècle après sa sortie en salle, il est possible de (re)voir ce grand classique du cinéma dans une superbe version restaurée.
Un jeune étudiant, fasciné par la femme de l’associé de son père ayant l’âge de sa mère va être initié sexuellement par cette dernière. Cette situation inédite à l’époque sur grand écran a fait scandale, mais les spectateurs se sont déplacés en masse pour voir le long métrage.
D’autant que la thématique est à mi-chemin de la mentalité de deux époques dans les années 60 : la tradition d’épouser une fille de sa condition opposée à la sexualité libérée que la période des hippies va instaurer.
On peut découvrir un jeune Dustin Hoffman dont c’est le premier rôle au cinéma et qui, déjà, va crever l’écran. Anne Bancroft en Madame Robinson est impeccable et son personnage va rester ancré dans la culture populaire. Katharine Ross, en fille de Madame Robinson apporte une belle candeur et une certaine fraîcheur à une histoire plus cynique.
La qualité d’interprétation des trois rôles principaux fait d’ailleurs oublier la faible différence d’âge séparant réellement les acteurs.
La réalisation de Mike Nichols est magnifique et n’a pas pris une ride. Ce dernier filme ses protagonistes dans des lieux cossus renforçant l’impression de rentrer dans l’intimité de personnes riches.
La virtuosité de sa caméra et de son montage impressionne toujours, avec notamment des enchaînements de plans montrant brillamment le passage du temps en se focalisant uniquement sur le jeune homme.
Mais si le film est toujours très bon, c’est clairement la formidable bande son qui lui apporte un supplément d’âme. Simon et Garfunkel signent des compositions qui ont marqué leur temps et sont toujours reprises à l’heure actuelle, dont le fameux titre Mrs Robinson. Quand on pense qu’à l’origine, les producteurs ne voulaient pas d’eux et que la bande originale est devenue disque d’or…
Les décors, costumes et accessoires permettent de recréer l’univers de la bourgeoisie aisé et de rendre le film visuellement très attractif.
Le lauréat est un très grand film qui reste malgré tout toujours d’une certaine actualité. C’est aussi l’affrontement entre désir charnel et amour véritable. Avec une réalisation vraiment maîtrisée, un trio d’acteur formidable, une musique pop et enjouée et une fin haletante, ce serait dommage de ne pas re(découvrir) cette œuvre intemporelle.
Fascinante et plaisante.
SYNOPSIS
Benjamin Braddock, un étudiant fraîchement diplômé, ne sait pas quoi faire de son avenir. Lors d’une soirée mondaine chez ses parents où il vagabonde, il fait la connaissance de Mrs Robinson, l’épouse du patron de son père. La femme, d’âge mûr, entreprend de séduire le garçon et y parvient très rapidement.
Benjamin découvre les joies du sexe et profite de la situation du haut de ses 21 ans. Mais les choses se compliquent lorsque Monsieur Robinson demande à Benjamin de sortir avec Elaine, sa fille. Le jeune homme accepte et en tombe amoureux, s’attirant par la même occasion les foudres de Mrs Robinson. Cette dernière, folle de jalousie, décide d’empêcher leur union en proposant sa fille en mariage à un autre homme.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 46
Titre original : The Graduate
Date de reprise : 12/07/2017
Réalisateur : Mike Nichols
Scénariste : Calder Willingham, Buck Henry d’après l’œuvre de Charles Webb
Interprètes : Anne Bancroft, Dustin Hoffman, Katharine Ross, William Daniels, Elizabeth Wilson, Murray Hamilton, Norman Fell, Brian Avery
Photographie : Robert Surtees
Montage : Sam O’Steen
Musique : Dave Grusin, Paul Simon
Costumes : Patricia Zipprodt
Décors : Richard Sylbert
Producteur : Lawrence Turman pour blablabla
Distributeur : Carlotta Films
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