Okja : La review du film Netflix

Date : 03 / 07 / 2017 à 13h00
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Unification


À cause de ses conditions de distribution " Netflixiennes " qui excluent sa diffusion dans les salles de cinéma, Okja a été accueilli de façon plutôt tiède lors de sa présentation au Festival de Cannes. La polémique passée, il était grand temps de voir ce que valait le film artistiquement parlant. Le premier constat est que la splendeur visuelle du film aurait amplement mérité une sortie en salle. En effet, la photographie de Dariusz Khondji associée à la mise en scène ample de Joon-Ho Bong donnent à Okja une dimension beaucoup plus cinématographique que télévisuelle qui frustrera sans aucun doute bien des cinéphiles. Nous concernant, nous avons regardé le film avec l’application de réalité virtuelle Netflix simulant un écran géant dans un salon, afin de profiter au maximum du spectacle, et il n’y pas à dire, ce qu’on perd en définition à cause des limitations techniques actuelles, est largement compensé par l’immersion procurée.

La première du scène du film annonce l’aspect satirique du film, une attaque virulente du système agroalimentaire capitaliste qui ne tient compte, ni de l’humain qu’il nourrit, en lui faisant manger à son insu des OGM, ni de la souffrance des animaux lors de leur abattage. La longue scène qui suit, décrit la relation d’amitié qu’entretient une fillette, Mija avec Okja une femelle super-cochon génétiquement modifiée. Le cadre, la campagne coréenne, ainsi que la pureté de leur relation, en font un grand moment de cinéma, de ceux qui laissent au spectateur un souvenir prégnant et augurent d’un film riche en émotions. Ces deux scènes d’introduction illustrent parfaitement les deux aspects politique et humaniste qui vont s’enchevêtrer tout au long du film et qui lui donnent son cachet assez unique.

De belles émotions, le film en regorge, et la sensibilité coréenne de son réalisateur en est en grande partie responsable. Les amateurs de cinéma coréen, l’un des plus éblouissants à l’heure actuel sur le plan mondial, savent l’habilité qu’a ses plus grands réalisateurs à conjuguer un humour souvent lié à l’absurdité du fonctionnement d’une caste, de splendides chorégraphies dans les scènes d’action et surtout un sens de la poésie qui arrivent sans mal à atteindre le cœur du spectateur.

Distribué par Netflix, le film bénéficie de moyens hollywoodiens qui permettent au film de bénéficier d’un budget confortable. Cela s’en ressent notamment au niveau des effets spéciaux permettant de créer numériquement Okja, convaincante en tout point, mais aussi au niveau du casting américain, indéniablement prestigieux. On retrouve ainsi Tilda Swinton ou Paul Dano, comme toujours impeccables. Les fans de The Walking Dead seront ravis de retrouver Steven Yeun, mais on pourra toutefois tiquer sur la performance de Jake Gyllenhaal à la limite du cabotinage. Enfin, dans le rôle de Mija, la jeune coréenne Seo-Hyun Ahn et son visage délicieusement lunaire est parfaite.

Le scénario d’Okja est rondement mené et enchaîne rebondissements et morceaux de bravoure ne laissant aucun répit au spectateur. La fin bouleversante en demi-teinte, arrive à faire passer un message humaniste et écologiste qui fera grandement réfléchir les spectateurs sur le contenu de leur assiette. On ne ressort pas d’Okja totalement indemne, mais en même temps, cela fait du bien de voir un film calibré pour une audience large et qui arrivent pourtant à nous remuer.

Il est important de signaler que le film contient quelques scènes de cruauté nécessaires à l’intrigue, mais qui ne s’adressent pas vraiment à un public trop jeune.

En tout cas, vous l’aurez compris, si vous êtes abonné à Netflix, entre les dernières saisons de House of Cards et Orange is the new Black, Okja vaut largement le coup que vous y jetiez un œil, pour un savoureux moment de cinéma... Mais à la maison.

SYNOPSIS

Pendant dix années idylliques, la jeune Mija s’est occupée sans relâche d’Okja, un énorme animal au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l’animal jusqu’à New York où Lucy Mirando, la directrice narcissique et égocentrique de l’entreprise, a de grands projets pour le cher ami de la jeune fille. 

Sans tactique particulière, mais fixée sur son objectif, Mija se lance dans une véritable mission de sauvetage. Son périple éreintant se complique lorsqu’elle croise la route de différents groupes de capitalistes, démonstrateurs et consommateurs déterminés à s’emparer du destin d’Okja, tandis que la jeune Mija tente de ramener son ami en Corée.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE FILM

- Durée du film : 1 h 58
- Titre original : Okja
- Réalisateur : Joon-Ho Bong
- Scénaristes : Joon-Ho Bong, Jon Ronson
- Interprètes : Seo-Hyn Ahn, Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal, Paul Dano, Steven Yeun, Lily Collins, Daniel Henshall, Devon Bostick
- Photographie : Darius Khondji
- Montage : Jin-mo Yang
- Décors : Kevin Thompson, Lee Ha-Jun
- Costumes : Catherine George (II, Se-yeon Choi
- Producteur : Lewis Pictures, Plan B
- Distributeur : Netflix, Netflix France

LIENS

- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Okja



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