The Leftovers : Review 3.03 Crazy Whitefella Thinking

Date : 02 / 05 / 2017 à 11h30

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Comme on aurait put s’y attendre, ce troisième épisode se déroule en Australie et est centré sur Kevin Garvey Senior. Cependant, afin de mieux nous surprendre, les scénaristes ont fait le choix de ne pas nous donner d’indications sur la période à laquelle se situent les événements qui y sont narrés, même si on finit par l’apprendre en fin d’épisode.

Comment donner une note objective à cet épisode ? Le protagoniste central de l’épisode semble se démener et agir continuellement en dépit du bon sens alors que les éléments semblent s’acharner contre lui. Rien n’est vraiment expliqué et ce sera à chacun, en fonction de ses propres références culturelles, religieuses ou de son vécu d’interpréter les événements qui s’y déroulent. L’épisode pourra donc paraître terriblement creux ou au contraire d’une profondeur abyssale. On aurait pu s’attendre à ce que pour cette dernière saison les événements s’accélèrent, mais il faut croire que Damon Lindelof et son équipe de scénaristes ont décidé de ne pas changer leur fusil d’épaule en conservant la tonalité introspective propre à la série.

Pour ma part, dès le générique d’ouverture avec une reprise du Personal Jesus de Depeche Mode, aux paroles évocatrices (Your own personal Jesus / Ton propre Jésus à toi / Someone to hear your prayers / Quelqu’un pour écouter tes prières) je savais que cet épisode allait m’emporter. En effet, à l’heure actuelle, le plus grand mystère de la série est de savoir si ce bon Kevin Garvey est une réincarnation de Jésus, et à l’écoute de ce générique, cet épisode allait donc forcément nous donner un début de réponse. Comme on obtient la réponse sans équivoque à cette question à travers le point de vue de Kevin Garvey Senior, l’enjeu va en fait se déplacer à un tout autre niveau qui n’aura pas manqué de me bousculer.

Cet épisode va très vite prendre la forme d’un road movie pédestre aux allures de survival avec les paysages désertiques australiens sublimés à la fois par la photographie et la mise en scène. La performance de Scott Glenn est impressionnante et renforce pleinement notre immersion dans le récit. Quel plaisir pour les sens !

L’intrigue de cet épisode est également marquée par 2 monologues puissants, 2 Épiphanies qui questionneront les croyants sur la foi. Les scénaristes semblent vouloir nous convaincre que lorsque cette foi est sans conditions, l’espérance qui en découle est teintée de souffrance et peut même être interprétée comme de la folie pour tous ceux qui ne croient pas. À chacun de se faire sa propre opinion là-dessus...

Au final, si l’intrigue n’avance que très légèrement, l’impression enivrante d’avoir voyagé à la fois émotionnellement et spirituellement est là. Arrivés à ce stade, nul doute que tous ceux qui apprécient déjà la série seront ravis, mais je n’ose imaginer ce que pourrait penser un spectateur lambda qui tomberait sur cet épisode ! Profitons de ces derniers moments, car la fin du Monde... Euh la fin de la série approche à grand pas ! Plus que 5 épisodes !