[Théâtre] Le Horla : La critique

Le Horla est l’impressionnante adaptation du très beau texte éponyme de Guy de Maupassant.

L’intrigue porte sur un homme glissant progressivement dans la folie. On suit sa dégradation mentale et sa sournoise et implacable descente aux enfers grâce au journal intime qu’il écrit. Ce dernier est, en effet, persuadé d’être persécuté pendant son sommeil par un être invisible, le Horla.

Il faut noter que Le Horla est issu d’une d’une courte nouvelle de Maupassant, Lettre d’un fou et que ce dernier en a fait par la suite deux versions moins brèves. C’est la seconde version dont on retrouve le texte dans la pièce, la plus longue, correspondant à un Journal intime écrit à la première personne.

Le comédien, un très grand Florent Aumaitre, incarne seul sur scène cet homme. Il annonce à voix haute les différentes entrées du journal qu’il rédige, permettant au spectateur de prendre conscience du temps qui passe, avant de faire vivre à ce dernier les évènements auxquels il est confronté.

L’acteur imite même les différentes personnes qu’il côtoie, donnant l’illusion de ne plus se trouver seul en scène grâce à un changement de voix et de postures associé à des déplacements millimétrés.

La mise en scène de Slimane Kacioui est d’ailleurs très travaillée. En effet, si la scène est quasiment vide, seule une chaise et un tréteau l’occupent, et les accessoires fortement réduits, les déplacements de l’acteur permettent au public d’avoir l’impression de se trouver dans plusieurs lieux, d’autant que la scénographie lumineuse renforce cette sensation d’espaces ouverts ou de lieux claustrophobiques.

Le texte est formidablement assimilé par Florent Aumaitre qui ne le récite pas, mais l’incarne complètement. Sa prestation imprègne longuement le spectateur alors qu’on ne voit pas le temps passer. L’artiste reste en scène, en parlant, pendant les 1h20 du spectacle et jamais, ni le texte, ni son personnage, ne lassent ou ne font décrocher l’attention.

D’autant que le parcours mental du protagoniste est progressivement de plus en plus poignant et que les faits qu’il narre ont une intensité anxiogène croissante.

Le Horla est une pièce qui ne peut laisser indifférent, tant par la qualité de son texte que par celle de son interprétation. Maupassant le disait lui-même lors de la sortie de son livre : "C’est une œuvre d’imagination qui frappera le lecteur et lui fera passer plus d’un frisson dans le dos car c’est étrange". Aussi, n’hésitez pas à aller découvrir la pièce et à laisser vos a priori de côté pour vous plonger au cœur de la folie lors d’un voyage passionnant à travers la psyché humaine.

Entêtant et addictif.

Le Horla est joué tous les mardis et mercredis à 19h00 jusqu’au 6 mai 2017 au Théâtre Michel (38 Rue des Mathurins, 75008 Paris).

Dates supplémentaires :

• samedi 25 mars à 16h30
• dimanche 26 mars à 17h00
• jeudi 4 mai à 19h00
• vendredi 5 mai à 19h00
• samedi 6 mai à 19h00

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Un homme semble sombrer peu à peu dans la schizophrénie, persuadé qu’un être invisible vit près de lui et se nourrit de sa vie pendant son sommeil. Est-il victime d’hallucinations, devient-il fou, ou bien est-il la première victime d’un être surnaturel apparu sur Terre pour faire de l’Homme son esclave et prendre sa place ?
À travers son journal intime, on rencontre cet homme qui paraît sain d’esprit, on découvre les différents phénomènes auxquels il est confronté, on suit ses réflexions sur le fonctionnement de nos sens, on est suspendu pendant plus d’une heure à son destin, jusqu’à en découvrir l’issue…

Histoire d’un succès : depuis sa première représentation en 2011 au Théâtre De Bayeux, le succès de ce spectacle ne s’est pas démenti. Du Théâtre du Petit Hébertot, en passant par le Festival d’Avignon en 2013, 2014 et 2016, mais également à travers toute la France à la rencontre de publics scolaires (du collège aux prépas littéraires), faisant chaque fois l’unanimité auprès des élèves et de leurs professeurs.

• Mise en scène : Slimane Kacioui
• Avec : Florent Aumaitre
• Texte : d’après Guy de Maupassant

• Production : ZD Productions

• Durée : 1h20
• Public : tout public

• Tarif : or : 28 euros
• Tarif : catégorie 1 : 25 euros
• Tarif : catégorie 2 : 15 euros

Le Horla est une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant écrite en 1887.
Le texte se présente sous la forme d’un journal qui laisse craindre que son propriétaire n’ait sombré dans la folie.
Maupassant a renouvelé le thème du double, présent dans la littérature fantastique depuis Hoffmann, en se servant des dernières réflexions scientifiques et médicales à la mode, notamment l’hypnose et les travaux sur l’hystérie de Charcot dont il suivait les séances à la Salpêtrière.

L’histoire :

Un homme semble sombrer peu à peu dans la schizophrénie, persuadé qu’un être invisible vit près de lui et se nourrit de sa vie pendant son sommeil. Est-il victime d’hallucinations, devient-il fou, ou bien est-il la première victime d’un être surnaturel apparu sur Terre pour faire de l’Homme son esclave et prendre sa place ?
À travers son journal intime, on rencontre cet homme qui paraît sain d’esprit, on découvre les différents phénomènes auxquels il est confronté, on suit ses réflexions sur le fonctionnement de nos sens, on est suspendu pendant plus d’une heure à son destin, jusqu’à en découvrir l’issue...
Une œuvre pionnière dans le genre.

Peu avant la publication du Horla, Maupassant écrivit :

« J’ai envoyé aujourd’hui à Paris le manuscrit du Horla ; avant huit jours, vous verrez que tous les journaux publieront que je suis fou. [...] C’est une œuvre d’imagination qui frappera le lecteur et lui fera passer plus d’un frisson dans le dos car c’est étrange. »

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