Palmiers dans la neige [DVD / Blu-Ray] : La critique

Palmiers dans la neige est une grande fresque épique et historique espagnole doublée d’une magnifique histoire d’amour.

L’histoire se passe à deux périodes différentes en Espagne et sur une île guinéenne, dans les années 50-60 et de notre temps. Une jeune fille dont le père vient de décéder, tente de reconstituer sa vie, et celle de son oncle, alors qu’ils étaient travailleurs espagnol dans une plantation de cacao dans une Guinée alors colonie espagnole.

Le film a eu un gros budget qu’il a su exploiter à merveille. Ainsi, les décors sont somptueux et représentent parfaitement une époque surannée dans laquelle la richesse des blancs côtoie le dénuement des noirs.

La plantation, lieu principal de l’action tranche beaucoup avec le village traditionnel des indigènes locaux. De même, la cité présente est fort différente de celle 50 ans plus tôt avec notamment son bordel où viennent s’encanailler les riches blancs une fois le vendredi soir arrivé.

Sans compter que ces lieux bordés de palmiers sont confrontés au petit village espagnol isolé dans les montagnes et couvert de neige duquel les personnages principaux se sont exilés. Cette opposition de style donne d’ailleurs à l’œuvre son titre faisant aussi référence aux nationalités différentes des deux amants dont on découvre progressivement la passionnante et poignante histoire.

Car plus qu’une fresque historique très détaillée et parfaitement reconstituée et une façon véridique de présenter un autre visage du colonialisme, c’est bien un récit d’amour qui nous est compté.

Celui liant un jeune espagnol à une guinéenne qui vont essayer envers et contre tous de vivre leur amour à une époque où il était impensable qu’un homme blanc se mésallie avec une femme noire.

C’est d’ailleurs la partie s’étendant entre les années 50 et 60 avec le départ des colons et travailleurs espagnol qui est la principale. Cette dernière bénéficie d’un formidable travail sur les costumes grâce à Loles García Galean et sur les maquillages de Karmele Soler qui sont plus spectaculaires que ceux d’aujourd’hui.

Et si l’histoire se passe au temps présent, c’est à travers un journal intime puis le récit d’un personnage que l’on peut revivre le passé. Il faut d’ailleurs souligner le très bon montage d’Irene Blecua permettant de passer d’un lieu à un autre, d’un évènement au suivant ou de se déplacer dans le temps sans que le spectateur ne soit jamais perdu.

Le réalisateur Fernando González Molina livre un très bon film en s’inspirant des fresques épiques qui l’ont poussé à faire du cinéma. Aidé par la formidable photographie de Xavi Giménez, sa mise en scène en met plein les yeux et fait passer très vite les 2h43 du film.

Quant aux acteurs, ils sont tous formidables. La prestation de Mario Casas est parfaite dans le rôle-titre d’un homme se battant pour celle qu’il aime, fort justement incarnée par Berta Vázquez. Et Adriana Ugarte joue avec subtilité une jeune femme à la recherche de ses racines.

Il n’est pas étonnant que Palmiers dans la neige ait attiré 2,5 millions de spectateurs espagnols et obtenus 5 nominations aux Goya (les Césars espagnols) tant le film est non seulement très bon, bien joué, fort beau, mais raconte surtout, à travers les évènements du siècle précédent, une magnifique histoire d’amour qui ne peut laisser personne indifférent.

Touchant et magnifique.

1953. Les frères Kilian et Jacobo quittent les montagnes de Huesca pour une île de Guinée afin de travailler dans une plantation. Kilian tombe amoureux d’une jolie indigène, un amour interdit en ces temps coloniaux. Un demi-siècle plus tard, Clarence retrouve une lettre de son oncle Kilian. Intriguée par le récit, elle part en Afrique sur les traces de sa famille...

L’un des bonus permet de découvrir le travail incroyable fait sur les costumes, ces derniers étant très différents selon les classes sociales, les périodes et le pays.

Un autre bonus permet de voir comment les maquillages ont été faits afin d’appréhender à la fois les divers évènements frappant les protagonistes, mais aussi l’effet du temps, ce dernier s’écoulant sur pratiquement 20 ans pour l’histoire principale.

On découvre aussi un bonus spécial décors montrant la création à partir de rien des grands décors emblématiques du film comme la plantation, le village traditionnel, la grande villa coloniale ou le bordel huppé.

Le dernier bonus est un petit making off revenant sur la genèse du film, et donnant la parole à la fois au réalisateur Fernando González Molina et à d’anciens colons ou travailleurs espagnol en Guinée.

Ces bonus, quoique très cours, sont vraiment intéressants et se finissent tous sur des images du film mettant en valeur chacun des thématiques montrées.

• Making off (6 minutes)
• Entretien avec la costumière Loles García Galean (2 minutes)
• Entretien avec la chef maquilleuse Karmele Soler (2 minutes)
• Création des décors de la plantation Sampaka et du village Bissappoo (3 minutes)

 Disponibilité : DVD / Blu-Ray
 Date de sortie : 01/02/2017
 Audio : Français, Espagnol
 Sous-titres : Français
 Durée du film : 2 h 43

 Titre original : Palmeras en la nieve
 Réalisateur : Fernando González Molina
 Scénariste : Sergio G. Sánchez
 Interprètes : Mario Casas, Adriana Ugarte, Macarena García, Alain Hernández, Berta Vázquez, Djedje Apali, Daniel Grao, José María Kimbo, Fernando Cayo
 Photographie : Xavi Giménez
 Montage : Irene Blecua
 Musique : Lucas Vidal
 Costumes : Loles García Galean
 Décors : Gabriel Liste
 Producteur : Adrian Guerra, Mercedes Gamero pour Atresmedia Cine, Warner Bros Pictures España, Nostromo Pictures, Telefonica Studios
 Distributeur : Koba Films

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