Les confessions : La critique

Date : 19 / 01 / 2017 à 11h45

Par : Isabelle Arnaud

Sources :

Unification

Les confessions est un très bon film italien imbriquant l’économie internationale à la religion chrétienne.

On y découvre un prêtre écrivain invité dans un hôtel de haut standing abritant un sommet international réunissant les ministres de l’économie de 8 grandes puissances mondiales : France, Amérique, Angleterre, Italie, Canada, Allemagne, Japon et Russie. Le banquier et économiste français, directeur du FMI et chef de file de cette réunion, meurt après s’être confessé et chaque protagoniste essaye de savoir ce qui a été révélé à un moine peu causant.

L’intrigue est délicate et les révélations et confessions sont dévoilées par fragments alors que le weekend s’écoule. Un temps défini dans lequel magouilles et planification vont bon train mettant au cœur d’un système de plus en plus instable un étonnant confident.

Ce n’est rien de moins que l’équilibre économique du monde qui se joue alors que les grands pourraient s’enrichir encore plus aux dépens des petits. Un plan bien définit ne faisant pas l’unanimité chez les décideurs. La disparition de l’un d’entre eux va encore plus augmenter ces dissensions alors que le prêtre tourné vers la miséricorde essaye de comprendre ce monde bien éloigné de ses croyances.

La morale chrétienne, parfois appuyée, pourrait rebuter certains spectateurs, mais il serait dommage de passer à côté d’une œuvre brillante, magnifiquement montée et dont la mise en scène de Roberto Andò, qui en co-signe le scénario, ne laisse aucun répit alors qu’on se demande à chaque instant comment le récit va évoluer.

Toni Servillo est franchement éblouissant. Il donne une présence impressionnante et un véritable cœur à son personnage peu bavard. Son interprétation participe beaucoup à l’étrange atmosphère planant sur le long métrage, rendant son personnage fort intriguant.

Daniel Auteuil est très juste en directeur du FMI brillant. Ses confessions au père, savamment distillées durant toute l’histoire, éclaire cette dernière progressivement jusqu’à un final étonnant.

Le reste du casting est tout aussi bon. Il faut saluer la prestation de Connie Nielsen en écrivain pour enfant mêlée à cette affaire délicate. Son personnage ambigu fait avancer l’histoire en en dévoilant de nouveaux pans.

L’hôtel choisit pour décor de ce huit clos classieux est fort beau et permet de belles scènes en extérieur tout en offrant des salons et chambres agréables à regarder. Ce lieu d’opulence crée un contraste encore plus saisissant avec le dénuement d’un prêtre consacré à aider l’humanité.

Les confessions est un très bon thriller mélangeant économie, foi et cynisme. C’est aussi une critique parfois subtile de notre société et un exergue du partage et de la solidarité. Un message fort dans une œuvre très bien écrite et portée par un immense acteur dont la simple présence charismatique captive le regard.

Palpitant et propice à la réflexion.

SYNOPSIS

Quelque part en Allemagne des dirigeants politiques du G8 et le directeur du FMI se réunissent en vue d’adopter une manœuvre secrète aux lourdes conséquences. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu à cause du décès du directeur du FMI.

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 1 h 40
Titre original : Le confessioni
Date de sortie : 25/01/2017
Réalisateur : Roberto Andò
Scénariste : Roberto Andò, Angelo Pasquini
Interprètes : Toni Servillo, Daniel Auteuil, Connie Nielsen, Pierfrancesco Favino, Marie-Josée Croze, Moritz Bleibtreu, Lambert Wilson, Richard Sammel
Photographie : Maurizio Calvesi
Montage : Clelio Benevento
Musique : Nicola Piovani
Costumes : Maria Rita Barbera
Décors : Giada Esposito
Producteur : Angelo Barbagallo pour Bibi Films
Distributeur : Bellissima Films