[Théâtre] Pasolini Musica : La critique

Date : 17 / 01 / 2017 à 09h00
Sources :

Unification


Pasolini Musica est un très bon spectacle musical fondé sur le poète / cinéaste italien.

L’histoire met en scène cet écrivain à travers ses textes, mais aussi ses chansons. De plus, 5 mélodies originales ont été créées pour mettre en musique certains de ses poèmes. De très belles compositions que l’on doit à Dmitri Negrimovski.

Les comédiens sont à la fois acteurs et chanteurs et retracent la dernière partie de la vie de Pasolini dans laquelle ce dernier s’exprime alors que des voix contraires, incarnées par le metteur en scène André Roche, s’élèvent pour fustiger sa morale, ainsi que les propos de ce qu’il écrit, dit ou filme.

Car l’artiste n’était pas aimé de tous et certains des extraits de journaux brandis dans la bouche du critique sont extrêmement acerbes et d’une violence dérangeante.

Miguel-Ange Sarmiento qui incarne Pasolini est excellent, tant dans la partie théâtrale que celle chantée. Il est transfiguré sur scène et ses mots, souvent forts et ciselés, résonnent longtemps alors même que le final poignant s’achève. Pour ceux qui auront apprécié sa prestation, on peut aussi le retrouver dans le très bon spectacle Jukebox d’émotion qu’il joue de temps en temps à Paris.

Stéphanie Boré est excellente et offre une aria en début de pièce étincelante. Elle forme de plus un formidable duo avec une Eva Kovic ayant une grande présence. Toutes les deux chantent magnifiquement l’une des plus belles chansons inédites de la pièce.

Les trois artistes sont accompagnés d’une musicienne, Solène Ménard, maniant fort bien divers instruments dont un piano quelle maîtrise totalement.

La mise en scène d’André Roche est d’une grande élégance, utilisant les pièces de mobilier et le piano constituant les décors à la fois comme séparateur d’espace et de temps, mais aussi de support à des projections revenant sur certains éléments de la vie de Pasolini. Il faut d’ailleurs mieux privilégier les premiers rangs afin de profiter au mieux de cette expérience visuelle appuyant ou entraînant tour à tour le récit parfois dramatique qui se déroule devant nos yeux.

Pasolini Musica est un très bon et passionnant spectacle musical permettant à la fois de se cultiver et de se faire plaisir. Certaines des chansons sont superbes et poignantes à souhait. La belle mise en scène associée à des textes admirables est formidable. Quant aux artistes, ils sont fort justes et incarnent parfaitement leurs rôles respectifs.

Touchant et inspiré.

INFORMATION

Pasolini Musica est joué au Théâtre de Ménilmontant (15 Rue du Retrait, 75020 Paris, métro Gambetta) tous les jeudis à 21h00 à partir du 19 Janvier 2017 jusqu’au (16 Février 2017.

- RÉSERVATION
- SITE DE LA COMPAGNIE
- SITE OFFICIEL

SYNOPSIS

La parole jouée et chantée du poète qui défendit la sacralité du monde contre son avilissement par la marchandisation.

P. P. Pasolini, poète, romancier, pamphlétaire, réalisateur et acteur, a été assassiné en 1975. Il n’a jamais refusé que le monde change mais il a combattu avec une "vitalité désespérée" son avilissement par la marchandisation. "Mon travail consiste à montrer les choses et les êtres dans leur sacralité", disait-il. À partir de poèmes mis en musique, de textes politiques et d’interviews, Pasolini Musica évoque l’admiration du poète pour la beauté du monde, et sa lutte contre ce qui s’y oppose.


DISTRIBUTION

  • Adaptation et mise en scène : André Roche
  • Pasolini : Miguel-Ange Sarmiento
  • Mezzo-soprano : Stéphanie Boré
  • comédienne-chanteuse : Eva Kovic
  • Pianiste : Solène Ménard
  • Textes Pier Paolo Pasolini
  • Traduction des textes : René de Ceccatty, Vigi Scandella, Jean-Pierre Milelli, Jean Rougeul et André Roche
  • Musique originale : Dmitri Negrimovski
  • Lumière : Pierre Baert
  • Création vidéo : Éric Minette
  • Création sonore : Emmanuel Six
  • Coproduction : L’Arsenal d’apparitions et le Théâtre de l’Enfumeraie – Allonnes
  • Durée : 1h25
  • Public : tout public à partir de 14 ans
TARIFS

  • Plein tarif : 23 euros
  • Tarif réduit (chômeur, étudiant, RSA)  : 18 euros
  • Tarif abonné : 11,5 euros
PRÉSENTATION

Il y a quarante ans, Pier Paolo Pasolini était assassiné sur une plage d’Ostie. Poète, romancier, scénariste, pamphlétaire, auteur dramatique, réalisateur et acteur, il est sans aucun doute l’artiste et intellectuel italien le plus célèbre du XXe siècle.

Pasolini n’a jamais refusé que le monde change, mais il a combattu avec une « vitalité désespérée » son avilissement par la marchandisation. « Mon travail consiste à montrer les choses et les êtres dans leur sacralité », disait-il.

À partir de poèmes mis en musique de son vivant, de chansons originales, de textes politiques et de recréations d’interviews, le spectacle Pasolini Musica évoque l’admiration du poète pour la beauté du monde, et sa lutte contre ce qui s’y oppose. Une parole lumineuse et précieuse dans l’obscurité qui aujourd’hui menace de se refermer sur nous.

La scène figure le studio/atelier de création de Pier Paolo Pasolini.
On peut y voir sa table de travail avec sa machine à écrire, une rangée de vieux sièges de cinéma, des servantes (lampes sur pied pour des répétitions de théâtre), un piano droit et d’autres instruments sous de vieilles housses.

On y assiste au processus de création artistique selon Pasolini : genèse d’un poème, fragment d’une répétition, élaboration progressive d’un texte qui deviendra chanson.

À l’avant-scène, un poste de télévision se déclenche parfois inopinément pour faire entendre les questions de journalistes provocateurs, auxquels Pasolini répond de plus ou moins bonne grâce.

La scène figure aussi, à certains moments, un espace mental dans lequel les souvenirs et les songes de l’artiste prennent forme. Des images naissent alors, projetées sur les murs, sur les instruments ou même sur le corps des acteurs : des images fixes – photos anciennes de paysages italiens, portraits de ses jeunes amants, images de rassemblements politiques – et des images animées figurant des lucioles, symboles pour Pasolini d’un temps et d’un espoir révolus.

La lumière souligne l’aspect non réaliste de la représentation, elle vient rythmer et ponctuer le texte ou la musique autant que révéler des espaces de jeu.

Un comédien-chanteur incarne Pier Paolo Pasolini. Une comédienne-chanteuse figure tour à tour le souvenir de la cantatrice Maria Callas, une actrice dans un film, un “double“ féminin de Pasolini, une paysanne de son enfance. Une deuxième comédienne-chanteuse figure d’autres personnages populaires imaginés par l’artiste.
Il arrive que certains de ces personnages chantent, accompagnés au piano droit accoustique, au clavier numérique, au violon ou à l’accordéon.

Pasolini Musica esquisse une chronologie de la vie de Pasolini, depuis la scène d’ouverture en forme de souvenir d’enfance jusqu’à l’évocation de son assassinat sur la plage d’Ostie, en passant par son installation provisoire dans un bidonville romain, ses rencontres avec des journalistes, etc. Mais il n’y a ni narration ni exposé didactique ; le spectacle est exclusivement composé de textes de l’artiste engagé dans la défense de la sacralité du monde et la critique de son temps.

Ce théâtre musical fait alterner des poèmes autobiographiques théâtralisés, des chansons en situation, la recréation de fragments d’interviews télévisuels, et des textes politiques.

GALERIE PHOTOS

Pasolini Musica



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Goldorak XperienZ : La soirée culte le 18 avril au Grand (...)
[Spectacle] Les Souliers Rouges : La critique
[Concert] One Night Of Queen : La critique
[Spectacle] Les Folies Gruss : La critique des 50 ans de la (...)
[Spectacle] Stomp : La critique
For All Mankind : Un renouvellement stratosphérique pour la série (...)
Captain America - Brave New World : Un film Marvel 10 fois plus (...)
The Walking Dead - The Ones Who Live : Critique 1.05 (...)
Chucky : Critique 3.06 Panic Room
Star Trek : Le baiser entre Kirk et Uhura, et le passage à vide (...)
Le Déserteur : La critique
Le Clan des suricates : Le prochain Happy Feet de Warner Bros (...)
Dr. Odyssey : Don Johnson consulte sur ABC
Nous les Contactés : la critique
Fallout - Le Jeu de Rôle : La critique de L’Hiver (...)