Segments : La critique du tome 3

Date : 14 / 11 / 2016 à 08h45
Sources :

Unification France


Segments
Tome 3 : Néo-Sparte

  • Scénario : Richard Malka
  • Dessin : Juan Gimenez
  • Editeur : Glénat
  • Collection : Graphica
  • Genre : Science-fiction
  • Date de sortie : 12 février 2014
  • Nombre de pages : 48
  • ISBN : 9782723497107
  • Format : 240 x 320 mm
  • Prix : 13.90 €

Lire les premières pages

Un magistral space opera philosophique, par deux éminents talents de la bande dessinée

Si l’on s’en tient à la prophétie, l’Univers n’a plus que six semaines pour échapper à la stérilité. Afin d’empêcher ce tragique destin et mettre un terme au Segmentisme, Loth et Jezréel doivent trouver une statue sur Muse, la planète des Arts, sur laquelle sont inscrites les coordonnées de la planète des origines, celle dont proviennent les Guides. Mais leur vaisseau tombe en panne et doit faire halte sur Néo-Sparte dans le secteur de la Guerre. Ici, on ne jure que par le sang. Aussi le seul moyen pour eux de réunir les crédits nécessaires aux réparations est de participer à un tournoi, dans lequel les plus redoutables combattants de la galaxie s’affrontent…

Décryptage :
Toujours à la recherche des coordonnées de la planète d’origine des Guides, Loth et Jezreel se dirigent vers Muse, la planète des arts, lorsqu’une avarie (provoquée ou fruit de la malchance ?) les oblige à se rendre sur Néo-Sparte pour procéder à des réparations. Malheureusement ces réparations coûtent très cher et le seul moyen de gagner assez d’argent, très rapidement, est pour Loth, de participer aux jeux dans l’arène. Les règles sont simples, nombreux sont les combattants et tous sont assoiffés de sang. Le dernier survivant sera l’unique gagnant. Sur Psyché, Aurel et Shiir sont à la recherche de réponses et de celui que l’on appelle le Vénérable.

Véritable œuvre de science-fiction, Segments nous propose un univers original très bien construit et surtout très fouillé, très dense et peut-être trop pour une aussi courte trilogie. « Space opera magistral » indéniable pour nous faire réfléchir aux dérives de notre société, le récit ne fait qu’égratigner la surface d’un monde très travaillé et très riche. En plus de constater tristement que quel que soit l’endroit et quels que soient ses bonnes résolutions, l’homme est voué à tout le temps se battre avec ses propres congénères, ce nouveau tome présente le cheminement des Guides et nous présente la planète Psyché où les enfants, considérés comme impurs doivent cacher leur visages. Les sanctions étant très lourdes pour les contrevenants. On y découvre aussi Néo-sparte où avec une arène, des jeux, des gladiateurs et du sang, le peuple s’amuse et donc le peuple est docile et sous contrôle.

Ce segmentisme présenté cache un profond malaise dans une société montrée comme parfaite puisque segmentée mais qui est surtout sous le joug d’une gouvernance militaire très autoritaire. Parquer les gens par affinité permet surtout de leur supprimer toute identité, de les mettre en troupeau pour tous les rendre tous identiques. Œuvre d’anticipation philosophique, Segments propose son lot d’action et se termine sur une touche extrêmement négative, balayant ainsi tout espoir d’amélioration de la condition humaine, envoyant même l’espèce humaine à sa perte avec ce problème de fertilité inévitable. L’ambiance cyberpunk pesante est magnifiquement retranscrite par les dessins de Juan Gimenez mais quel dommage de ne pas découvrir un peu plus ce monde aussi riche, à la mythologie aussi développée.


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