Siberia 56 : La critique du tome 3

Date : 12 / 11 / 2016 à 09h35

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Siberia 56
Tome 3 : Pyramide

Scénario : Christophe Bec
Dessin : Alexis Sentenac
Editeur : Glénat
Collection : Graphica
Genre : Science-fiction
Date de sortie : 6 janvier 2016
Nombre de pages : 48
ISBN : 9782344006818
Format : 240 x 320 mm
Prix : 14.50 €

Lire les premières pages

Un monde où les chances de survie sont proches du zéro absolu

Les survivants de l’avant-poste terrien sur Siberia tentent d’en apprendre plus sur l’histoire de cette planète hostile. Car si les lieux semblent aujourd’hui inhabités, il reste bien les vestiges d’une civilisation avancée, notamment une imposante Pyramide en Quartz que ne tardent pas à explorer Ned et ses compagnons. Mais les questions demeurent : pourquoi ses anciens occupants sont-ils partis ? Auraient-ils eux aussi succombé à la férocité du terrible Morbius ?

Christophe Bec nous emmène explorer encore un peu plus les mystères de la glaciale planète Siberia 56, en compagnie du somptueux dessin d’Alexis Sentenac. Un angoissant récit de SF au cœur d’un monde hostile, mais fascinant, qui n’est pas sans nous rappeler les meilleurs classiques du genre.

Décryptage
L’énorme gouffre découvert sur Siberia 56 n’est pas la seule "construction" de cette planète déserte et inhospitalière. La pyramide du pole elle-aussi semble être l’oeuvre d’une entité intelligente. Depuis quand est-elle là ? Quel est son véritable rôle ? Pour en avoir le cœur net, il faut se rendre sur place. Encore une fois, le résultat ne sera pas au bout de la démarche et la planète montrera aussi qu’une fois de plus, les colons ne sont pas les bienvenus.

Véritable vestige d’une civilisation antérieure, la pyramide est comme le récit, très complexe et pas facile à suivre. Il faut être parfaitement concentré, surtout sur ce tome là qui est particulièrement bavard. Peut-être trop et les réponses sont apportés par des suggestions des protagonistes pas vraiment corroborées par des faits. Restent que quelques grandes planches sublimes sans texte me font mentir sur la fin de la conclusion de cette trilogie qui aura su nous faire vivre l’enfer de ses colons dans un véritable huis-clos étouffant. En nette amélioration par rapport au tome précédent, les dessins malgré la quantité de texte parfois, restent très beaux et rendent à merveille cette ambiance étonnante de grand froid.

Même si les méchants sont les monstres et la planète (inhospitalière au possible, doit-on encore le répéter ?), on voit bien aussi ici que les plus méchants des méchants restent les hommes entre eux et plus particulièrement ici les hommes du STC (Secunda Terra Consortium), l’organisation militaire (limite fasciste) ayant en charge la précolonisation des planètes et qui se donnent le droit de vie et de mort de ceux sur la planète. On découvre le vrai visage du consortium qui gère la colonisation de ces planètes et que leurs motivations ne sont pas uniquement philanthropiques.

Récit complexe mais intéressant qui n’est pas sans rappeler quelques moments de bravoures de la science-fiction pour une trilogie ambitieuse qui garde encore quelques secrets bien enfouis. On peut enfin respirer après une conclusion audacieuse pour un récit sous haute tension qui remet l’homme à sa place face à la nature mais qui aurait mérité plus de preuves concrètes pour expliquer l’histoire mais gageons que ces mystères seront un jour levés. Pas forcément le meilleur tome mais indispensable pour conclure cette histoire prenante et rythmée.