L’assassin qu’elle mérite : La critique du tome 3

Date : 08 / 11 / 2016 à 08h30

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

L’assassin qu’elle mérite
Tome 3 : Les Attractions coupables

Scénario : Wilfrid Lupano
Dessin : Yannick Corboz
Editeur : Vents d’Ouest
Date de sortie : 21 mai 2014
Nombre de pages : 56
ISBN : 9782749307367
Format : 240 x 320 mm
Prix : 14.50 €

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Entre œuvres d’art et sombres desseins...

Bien que leurs vies aient été détruites par les manipulations d’Alec, Victor et Klément semblent encore nourrir une malsaine dépendance envers leur mécène. Ils décident de le retrouver à Paris où se déroule justement cette année l’Exposition universelle. Un lieu étrangement propice pour la venue de Victor en tant qu’œuvre d’art vivante… Irrésistiblement attiré par son ancien mentor, Victor se fait espion et découvre peu à peu que si Alec est à Paris, ce n’est pas simplement pour profiter des attractions de l’exposition. Le dandy viennois a de surprenantes fréquentations et semble nourrir de sombres desseins.

Sur fond d’art nouveau, le talentueux Wilfrid Lupano écrit une réflexion sociologique et humaniste, sublimée par la délicate finesse du trait de Yannick Corboz. Une série passionnante, véritable succès public et critique, dont le premier tome a reçu de nombreux prix.

Décryptage
Victor et Klement quittent Vienne et leurs riches fêtes, où Victor s’ennuie, pour se rendre à Paris, en pleine exposition universelle, et retrouver Alec Rindt, leur ancien mécène. Victor ne souhaite qu’une chose, se venger de celui qui a fait de lui un assassin et un orphelin. Klement tente tant qu’il le peut de l’en dissuader et tandis que ce dernier profite des plaisirs de la ville des amoureux, Victor piste Alec et va découvrir qu’il n’est pas à Paris par hasard et qu’il fomente une mauvaise action, un complot global qui passera par l’explosion du palais de l’électricité pour passer un message.

Changement de décor donc pour ce troisième volet qui en comptera quatre. C’est le Paris de l’exposition universelle du tout début du 20è siècle qui nous est présenté et sublimé par les dessins de Yannick Corboz. Le dessinateur propose beaucoup de très belles planches aux couleurs éclatantes, certaines sans texte mais très parlantes lors des errances des personnages dans Paris ainsi que des sublimes planches, hommages aux peintres de cette même époque comme Monet, d’une scène de pique-nique champêtre en bord de fleuve. Bref côté dessin c’est carton plein pour ce Paris en pleine modernisation (métro, tapis roulant...).

Même si des thèmes sérieux sont abordés, comme les atrocités des pays colonisateurs qui s’exposent à Paris ou encore l’emprise psychologique d’une personne sur une autre, la perversion de l’argent... l’humour n’est pas oublié. C’est le duo comique Victor et Klément qui procure cet humour qui relâche un peu les tensions de l’histoire. Bien menée, celle-ci nous montre un puzzle qui commence à se mettre en place petit à petit et révèle un complot global. Vient se greffer ici un nouveau personnage féminin, Lena, issue du passé amoureux d’Alec. L’histoire va développer ainsi les relations entre Lena et Alec et ces nouveaux éclaircissements vont par la même occasion étoffer son personnage qui prend une ampleur différente.

Les surprises s’enchaînent dans ce scénario original, rythmé et maîtrisé et notre héros Victor est prêt à tout pour se sortir des griffes d’Alec qui a encore une emprise certaine sur lui. Il va découvrir que ce dernier va s’attaquer à la société même pour en freiner son évolution. Un très bon 3ème tome qui relance l’histoire en la délocalisant et en lui donnant de nouveaux thèmes à aborder. Il tarde de connaitre le dénouement de l’histoire.