Divines : La critique

Date : 30 / 08 / 2016 à 11h10
Sources :

Unification


Divines est un premier film extrêmement réussi qui a vraiment mérité d’obtenir la Caméra d’or, décerné au meilleur premier film, au Festival de Cannes 2016.

On pourrait craindre qu’il ne s’agisse que d’un énième film sur la banlieue présentant des filles dealeuses à la place des hommes surreprésenté dans ce type de cinéma. Et pourtant, très rapidement, on se rend compte que l’œuvre va s’avérer singulière et marquante.

Réalisé avec 2 millions d’euros et s’inspirant des émeutes de 2005, le long métrage a dû réduire ses 150 heures de rush en 1h45 de film. Ce travail dantesque a nécessité 50 semaines de montage et le produit final est vraiment impressionnant.

Le scénario suit l’émancipation de deux jeunes filles de banlieue tentant de s’en sortir en devenant dealeuse d’une trafiquante respectée. Mais très vite, les trafics divers se heurtent à la réalité et rentrent en conflit avec l’amour que l’héroïne commence à porter à un jeune homme troublant, vigile de son état et tentant de percer dans la danse.

Si la réalisatrice, et co-scénariste, Houda Benyamina a clairement voulu brosser un portrait vivace de jeunes filles pugnaces n’ayant pas froid aux yeux, elle n’en oublie pas moins les relations plus ou moins compliqués générées par les relations familiales et amicales. De plus, l’impact de la banlieue est aussi très prégnant et participe de plein pied à l’intrigue et au comportement des jeunes filles.

Les deux personnages principaux sont d’ailleurs interprétés par deux comédiennes n’ayant jamais participé à un film, mais retenues pour leur talent.

Oulaya Amamra qui incarne le protagoniste principal a d’ailleurs dû se battre avec sa sœur, la réalisatrice elle-même, pour avoir ce rôle bien qu’elle fasse partie de sa troupe de théâtre. Et son interprétation est clairement impressionnante. Elle joue une jeune fille décomplexée confondante et montre une belle, et réaliste, palette de sentiment permettant au spectateur d’être encore plus captivé par son personnage.

Déborah Lukumuena n’est pas en reste et personnifie une jeune femme sympathique et vivante qui apporte joie et bonne humeur dans une œuvre sombre mais jamais désespérée.

Houda Benyamina a d’ailleurs su parfaitement mettre en scène ses personnages principaux hauts en couleur et donne une véritable âme à la banlieue décrite, malgré le propos, de façon moins noire que dans bien des films.
Divines est un très bon film, sensible et poignant qui montre une tranche de vie de deux jeunes femmes ayant finalement les rêves de tout le monde et essayant par tous les moyens de les réaliser. Sans concessions, ni moralisme, l’œuvre décrit une banlieue réaliste et une ambiance tantôt légère, parfois pesante s’achevant dans un final bouleversant. Avec des actrices formidables, une mise en scène bien menée et un montage plus que réussi, ces divines jeunes femmes méritent que l’on passe le temps d’un film en leur compagnie.

Émouvant et impressionnant.

SYNOPSIS

Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.

BANDE ANNONCE



FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 45
- Titre original : Divines
- Date de sortie : 31/08/2016
- Réalisateur : Houda Benyamina
- Scénariste : Romain Compingt, Houda Benyamina, Malik Rumeau
- Interprètes : Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel, Jisca Kalvanda, Yasin Houicha, Majdouline Idrissi
- Photographie : Julien Poupard
- Montage : Loic Lallemand, Vincent Tricon
- Musique : Demusmaker
- Costumes : Alice Cambournac
- Décors : Marion Burger
- Producteur : Marc-Benoît Créancier pour Easy Tiger
- Distributeur : Diaphana Distribution

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Divines



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