Les premiers, les derniers [VOD] : La critique
Les premiers, les derniers est une étrange histoire au rythme long et envoûtant. Dans un monde curieusement désert, c’est le parcours de différentes personnes n’ayant rien en commun qui se croisent qui est le cœur d’une œuvre dans laquelle l’atmosphère singulière a une grande importance.
À travers les divers personnages, c’est deux duos qui mènent l’action : des chasseurs de primes à la recherche d’un téléphone volé et deux jeunes gens en cavale qui ont cet appareil. Mais plutôt qu’un jeu du chat et de la souris où un road movie, c’est une curieuse quête révélatrice des sentiments profonds de chacun qui se joue.
Albert Dupontel et Bouli Lanners, qui réalise aussi le film, sont très bons en vieux briscards des routes qui croient être blasés de ce que leur réserve l’avenir. Leur duo fonctionne à merveille et leur complicité est évidente à l’écran.
Le jeune couple, interprété avec sobriété et justesse par David Murgia et Aurore Broutin, est fort attachant. La relation très forte qui unit les deux protagonistes est l’un des éléments les plus lumineux d’un film parfois crépusculaire. La raison de leur cavale dévoilée progressivement est très touchante et on se prend à espérer que la vie soit meilleure pour les jeunes gens.
Mais ces deux duos croisent sur leur chemin un certain nombre de personnages hauts en couleur qui ne laissent pas indifférent.
Toutefois, c’est le scénario qui retient l’attention. Outre ces personnages dont la destinée va suivre durant un temps un chemin commun, c’est l’ambiance particulière qui flotte au-dessus des protagonistes qui impose un véritable cachet à un récit laissant une grande place à l’imagination dans ce monde pré ou post apocalypse.
Cette sensation difficile à décrire, mais que l’on ressent fortement, doit beaucoup à la réalisation de Bouli Lanners. Ce dernier livre des séquences très belles dans lesquelles l’humain se retrouve presque anecdotique, perdu au milieu de déserts urbains et naturel. Cette impression prégnante de solitude renforce l’impression de fin du monde qui inquiète plus ou moins les différents personnages.
Néanmoins, comme le dit fort bien l’un d’entre eux « vivre, ce n’est pas simplement respirer ». Et quels que soient les évènements passés ou à venir, chacun poursuit sa tâche ou sa quête et ainsi continue à exister.
Les premiers, les derniers est un film vraiment étonnant qui ne ressemble pas à ce que l’on a l’habitude de voir. À travers ces chassés-croisés, c’est une véritable interrogation sur la psyché humaine qui se joue. Entre instincts les plus vils et pureté d’intention, entre violence assumée et innocence, le titre du film est fort bien trouvé et les derniers seront aussi les premiers.
À découvrir pour un récit surprenant et une atmosphère envoutante.
SYNOPSIS
Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de prime, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale.
Et si c’était la fin du monde ? Dans cette petite ville perdue où tout le monde échoue, retrouveront-ils ce que la nature humaine a de meilleur ? Ce sont peut-être les derniers hommes, mais ils ne sont pas très différents des premiers.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 38
Titre original : Les Premiers, les Derniers
Date de sortie : 29/06/2016
Réalisateur : Bouli Lanners
Scénariste : Bouli Lanners
Interprètes : Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément, Michael Lonsdale, David Murgia, Aurore Broutin, Philippe Rebbot, Serge Riaboukine
Photographie : Jean-Paul de Zaeytijd
Producteur : Jacques-Henri Bronckart, Olivier Bronckart, Catherine Bozorgan pour Versus Production, ADCB Films
Distributeur : Wild Bunch Distribution
LIENS
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