[Ciné-spectacle] Le petit cinématographe : Interview exclusive de Anne Gourdet-Marès

Date : 06 / 06 / 2016 à 08h51
Sources :

Unification


Rencontre avec Anne Gourdet-Marès, qui anime chaque mercredi « Le petit cinématographe » à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. Lors de ce ciné-spectacle à la fois fascinant et pédagogique, elle utilise une lanterne magique, un objet rare, qui nous transporte aux origines de la projection lumineuse. Les petits comme les grands seront totalement éblouis par l’utilisation de cet appareil et redécouvrirons ensuite l’impact de la musique sur les images, avec des films muets d’époque accompagnés en live par un pianiste. Ce dernier initiera également les spectateurs à l’accompagnement musical en leur demandant de modifier à leur convenance la « bande-son » d’un extrait de film. Enfin, Anne effectue une visite guidée de la galerie des appareils de la Fondation en nous racontant l’évolution des caméras et projecteurs Pathé depuis 1896. Retour avec cette passionnée du 7ème art sur la création de son spectacle et sur son parcours de cinéphile avertie.

Comment vous est venue l’idée de faire Le petit cinématographe ?

Anne Gourdet-Marès : Au sein de la Fondation, j’ai deux activités. Je suis d‘abord la conservatrice de la collection des appareils. Ma fonction est de restaurer les projecteurs et caméras, de les nettoyer, de les inventorier et évidemment de les étudier. J’en suis devenue l’historienne. Je mets également en place les ateliers pédagogiques de la Fondation. Activité que je menais déjà en dehors de mon travail à la Fondation. Avec « Le petit cinématographe », l’idée était de proposer une activité familiale le mercredi après-midi, réunissant adultes et enfants. Plus qu’un ciné-concert, il s’agissait de créer quelque chose autour de l’histoire du cinéma, de la projection lumineuse et de relier l’univers visuel – féérique - de la lanterne magique à celui des premiers films. La lanterne magique est méconnue. Elle est rarement montrée en fonctionnement. Pourtant elle est l’ancêtre du cinéma, l’invention de la projection lumineuse. Très tôt, elle a été utilisée pour raconter des histoires, pour faire peur, faire rire ou faire rêver.

Depuis combien de temps présentez-vous le spectacle ?

Anne Gourdet-Marès : Les représentations ont commencé le 30 septembre 2015. Il a fallu écrire un conte à partir des plaques que je possédais (utilisées pour diffuser les images à l’écran). Les plaques sont le fil conducteur du récit. Je voulais créer une mise en abyme, raconter avec des plaques originales l’invention de la lanterne magique. L’histoire rappelle donc celle de cet astronome hollandais, Christiaan Huygens, qui a découvert les anneaux de Saturne et qui, par ses connaissances en science optique, a su trouver la bonne combinaison de lentilles pour réussir à projeter une image. Je voulais aussi évoquer la fête foraine qui s’est appropriée en premier le cinéma. Nous avons ensuite sélectionné des films en lien avec la magie de la lanterne. Il est intéressant de voir comment les premiers cinéastes étaient porteurs de l’héritage de la lanterne magique. Pour mettre en lumière l’accompagnement musical, indissociable du spectacle cinématographique à ses débuts, une leçon de musique sous forme d’improvisation musicale interactive termine le spectacle. Nous voulions montrer comment nos émotions, notre ressentie des images, sont manipulées par la musique. Pour clore ce voyage dans le temps, une visite de la galerie des appareils est proposée pour ouvrir le regard du public sur l’aspect technique du cinéma.

D’où vient votre passion pour la lanterne magique ?

Anne Gourdet-Marès : J’ai longtemps été projectionniste et assistante caméra. J’ai toujours travaillé en contact avec des machines. Le jeu de la mécanique, l’ingéniosité de certains appareils m’ont toujours fasciné. De cette passion, j’ai eu envie un jour de mettre en marche une lanterne magique. Quand j’ai commencé à l’utiliser, j’ai constaté que l’effet magique opérait encore sur les enfants malgré le fait qu’ils soient plongés quotidiennement dans un monde de haute technologie, rempli d’effets spéciaux numériques. Mais finalement ces petits dessins peints sur du verre, fixes ou animés d’un mouvement simple, réussissent encore à émerveiller.

Comment avez-vous obtenu la lanterne et les plaques ?

Anne Gourdet-Marès : Sur les foires un peu spécialisées autour du cinéma, des ventes aux enchères, des marchands. Au départ, j’avais une lanterne simple. Ici, nous utilisons une lanterne double (qui permet de faire des fondues enchainés entre les plaques). Je voulais aussi que l’objet soit joli, qu’il ait une présence. Le spectacle se joue aussi bien sur l’écran que dans la salle où le public me voit changer et manipuler les plaques.

Aviez-vous des objectifs pédagogiques ou vous êtes-vous juste laissé porter par le récit ?

Anne Gourdet-Marès : Je pense que l’on peut apprendre certaines choses en s’amusant. On s’en souvient d’autant plus facilement. Il ne fallait pas que cela soit trop démonstratif. Rien que le fait de voir le dispositif, de montrer l’appareil en fonctionnement est pédagogique. Il est de même pour la leçon de musique. Les séances sont d’ailleurs accompagnées au piano par les élèves de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel, du conservatoire national de Musique et de Danse de Paris. Nous avons bien sur répétés car la manipulation des plaques n’est pas toujours évidente du fait de leur fragilité. La musique révèle et met en lumière toute la poésie des images.

Comptez-vous faire évoluer ce spectacle ?

Anne Gourdet-Marès : Nous allons évidement faire évoluer le petit cinématographe pour l’année prochaine. De nouvelles histoires, de nouveaux films. Essayer d’être encore plus insolite. Il s’agit aussi de mettre en valeur la richesse de notre patrimoine cinématographique aux jeunes générations.

INFORMATIONS

Ciné-spectacle Le Petit cinématographe
Tous les mercredis à 14H30 (durée 2h)
Achat des places à l’avance conseillé sur place ou en ligne
Séance complète le mercredi 29 juin 2016

- BANDE-ANNONCE
- RÉSERVATION
- SITE OFFICIEL

SYNOPSIS

Traverser l’histoire du cinéma en une séance ? C’est possible avec le petit cinématographe, un parcours qui remonte aux origines du cinéma. Deux heures de ciné-spectacle à découvrir en famille !

Durée du ciné-spectacle : 2H
 
Au programme : Présentation de la lanterne magique, projection de films muets réalisés au début du XXe siècle, initiation à l’accompagnement musical des films muets, visite de la galerie des appareils et un goûter.

DISTRIBUTION

  • Ciné-spectacle de : Anne Gourdet-Marès
  • Accompagnement musical : élèves issus de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel, du conservatoire national de Musique et de Danse de Paris
  • Crédit photo : Rindoff Petroff
TARIF

  • Tarif unique :  : 7 €. Dès 6 ans


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