EXCLU UNIF - Alice de l’autre côté du miroir : Rencontre avec les character designers à la Galerie Arludik

Date : 04 / 06 / 2016 à 12h00
Sources :

Unification


Les films Alice au Pays des Merveilles et Alice, De l’Autre Côté du Miroir nous plongent dans un univers féerique et visuellement très riche.

La galerie Arludik propose jusqu’au 15 juillet de découvrir les œuvres de Kei Acedera et Bobby Chiu à qui l’on doit la création de cet univers graphique en tant que character designer. Tous deux travaillent au sein du studio Imaginism et se consacrent aussi au partage de leurs connaissances via leur école en ligne Schoolism. Unification a eu la chance de les rencontrer.


Comment devient-on character designer ?

B : Nous avons fait une école d’animation. Il est nécessaire d’apprendre avant à dessiner, à peindre les personnages. Puis, il faut apprendre à communiquer notre vision de ces créatures : comment imaginer un graphisme à partir de simples faits, comment traduire graphiquement des traits de caractères, des personnalités. Beaucoup de choses ne s’apprennent pas à l’école mais avec l’expérience

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le travail de character designer ?

K : Classiquement, on nous donne une idée ou un script. Le travail à partir de cela, c’est de créer et de dessiner une créature vivante. Quand on dessine, il faut comprendre ce que le réalisateur veut. Le challenge est de créer une personnalité qui n’a jamais existé. Je pense que c’est le plus grand défi pour tous les characters designers :faire un visuel à partir de pas grand chose.
B : Nous lisons le script, Nous prenons des notes. Le character designer essaye toujours de rentrer dans la tête du réalisateur, de comprendre ce que la personne veut et de le traduire en dessin.

Où se situe votre travail dans la production d’un film ?

B : généralement au tout début de la production, nous devons dessiner les personnages afin qu’ils puissent être animés ensuite. C’est un processus de création au tout début du film jusqu’à ce que le réalisateur soit satisfait du travail.
K : parfois, nous sommes rappelés un peu plus tard, pour affiner le design.

Comment avez-vous travaillé avec Tim Buron pour le premier film ?

B : Un jour, nous avons reçus un coup de fil du producteur du film afin de nous poser des questions sur le studio : quelle était notre spécialité, quel était notre planning. Peu de temps après, nous avons été avertis que Tim Burton voulait nous engager pour son prochain film. C’était merveilleux, nous avions du mal à le croire. Ça allait représenter une véritable carte de visite. Avec Tim Burton, nous nous appelions au téléphone et nous nous envoyons des emails.

Avez-vous eu plus de liberté pour le second film ?

B : Je pense que nous avions de la liberté dès le premier film mais dans le second c’était un peu différent
K : Le premier film était plus un défi car le monde n’existait pas
B : Tim Burton a pris du temps pour nous diriger pour le premier film et nous avions beaucoup de retour sur ce qu’il voulait. Pour le second film, il y avait un nouveau réalisateur, James Bobin. Comme, l’univers existait déjà et que nous le connaissions bien, nous avons pu faire de nombreuses propositions selon notre vision.

Pour De l’Autre Côté du Miroir, avez-vous modifié le design de personnages déjà présents dans le premier film ?

B : Le papillon bleu est à la fin du premier film mais nous voyons seulement un petit papillon dans le nouveau film nous avons du imaginé en détail à quoi le papillon devait ressembler. Nous avons du aussi imaginer les personnages plus jeunes
K : Nous avons du faire une version enfantine du chat, de la souris, du chien..... Et créer une famille au Chapelier

Combien de nouveaux personnages avez-vous designer pour le second film ?

B : Un très grand nombre. Dans chaque film, à mesure que le scénario est étudié, il y a des modifications. Dans celui-ci, certains personnages sont modifiés, d’autre sont rajoutés ou enlevés. C’est pour ça que l’on doit en designer un très grand nombre.

Quelle technique de dessin utilisez-vous pour travailler ?

B : J’en utilise beaucoup, de très différentes. Mais, pour les besoins du studios, la plupart sont numériques. Nous faisons beaucoup de choses sur Photoshop. Des fois il y a aussi du dessin au crayon mais plus rarement. J’ai des périodes où je ne fais que de l’art numérique d’autre où je préfère les crayons. Ça change tout le temps.
K : Pour les projets de film, nous avons besoin de Photoshop. Le travail numérique nous offre des outils très spéciaux. Certaines fois, on nous demande des représentations en 3D

Quel est votre personnage préféré dans Alice, De l’Autre Côté du Miroir ?

K : Dans le second film, c’est le papillon, c’est très spécial pour moi car c’est Alan Rickman qui l’interprête
B : Alan Rickman a joué dans tellement de films que j’adore et j’admire tellement son travail. J’ai adoré créer un personnage pour lui, Absolem, ce papillon représente donc quelque chose de spécial. C’est ce papillon, mon personnage préféré

Pouvez-vous nous parler de votre activité d’enseignement ?

B Nous avons une école en ligne schoolism.com .Nous enseignons le dessin à travers des workshops online. Nous essayons d’apporter l’enseignement où il n’est pas facile d’aller afin que les professionnels puissent apprendre où qu’ils soient, c’est vraiment une mission vitale pour nous. Nous pensons que l’on peut changer le monde d’une meilleure façon en enseignant, en partageant le savoir.

Pour plus de renseignement sur leur travail :

Imaginism Studios Inc
Schoolism

Pour vous rendre à la Galerie Arludik :

12/14 rue Saint Louis en l’île
75004 Paris
Exposition du 27 mai au 15 juillet 2016


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