My life Directed by Nicolas Winding Refn : La rencontre avec Liv Corfixen et Nicolas Winding Refn

Date : 26 / 04 / 2016 à 08h50
Sources :

Unification


À l’issue de la projection du film My life Directed by Nicolas Winding_Refn, Liv Corfixen et Nicolas Winding Refn sont venus répondre aux questions du public.

Voici la retranscription des échanges qui ont eu lieu. Vous pouvez aussi en visualiser la vidéo en fin d’article.

Plus qu’un documentaire sur votre mari, est-ce aussi un film sur le couple que vous avez voulu filmer ?

Liv Corfixen : Nous sommes arrivés à Bangkok pour le nouveau film de mon mari, Only God Forgives, et j’ai décidé de faire un making-off pour éviter de m’ennuyer, puis le film s’est orienté sur notre relation et enfin sur moi.

Est-ce que cette idée d’orienter votre documentaire de cette façon est venue pendant le film ou sur la table de montage ?

Liv Corfixen : En fait, c’est venu très vite. Je ne voulais pas faire un portrait avec des interviews et montrer des personnes qui chantaient les louanges de mon mari.
En tant que femme de Nicolas, cela me donnait une position privilégiée, j’avais des interviews de moi mais je ne les ai pas montées. Sur le montage, j’ai orienté plus le film sur moi au final.

Pourquoi avoir sorti ce documentaire aussi longtemps après la sortie du film de votre mari ?

Liv Corfixen : Je n’avais pas d’argent pour faire le montage du film. Cela a duré 1 an pour pouvoir le faire. Il est sorti aux États-Unis l’année dernière.

Nicolas, qu’est-ce que le cinéma pour vous ? Privilégiez-vous plutôt le visuel que l’histoire ?

Nicolas Winding Refn : Oui.

Liv, vous n’avez pas suivi le conseil de Jodorowsky de divorcer. Est-ce que vous avez réussi à faire attraction de ses films comme le disait Jodorowsky ?

Nicolas Winding Refn : Ce qui est intéressant avec Jodorowsky, dans un monde ou quand on parle de succès, on dit en fait succès financier, car il faut qu’un film fasse de l’argent pour en faire un suivant, il conseille de faire ce qu’on a envie de faire, et c’est unique aujourd’hui.
Pendant le tournage que je viens de terminer, il m’a lu le tarot tous les weekends. Il m’appelle son fils spirituel, mais je suis content que ma femme n’ait pas divorcé quand il le lui a dit !

Liv, qu’est-ce que vous faites en ce moment et quels sont vos meilleurs souvenirs de Bangkok ?

Liv Corfixen : Je n’ai pas de projet actuellement. Je réfléchis à un projet de film, mais pas sur Nicolas cette fois.
Je n’ai pas tellement aimé vivre à Bangkok donc je n’ai pas de très bons souvenirs.

Pourquoi ce titre pour votre documentaire ?

Liv Corfixen : C’était très dur pour moi d’en trouver un pour le film, même à la fin du montage. Ma monteuse m’a fait quelques suggestions qui ne m’ont pas plus et j’ai demandé de l’aide au ciel. J’ai trouvé ce titre que tout le monde a détesté, même la mère de Nicolas, mais moi, je l’ai trouvé très bon. J’aurais aussi pu l’appeler « ma vie dirigée par Nicolas ».

C’est la première fois que l’on fait un documentaire sur Nicolas Winding Refn. On voit Nicolas très calme et vous déprimée. Et puis, on a aussi l’inverse, lui suspicieux et vous à l’écoute et positive. Est-ce que cette tension entre vous vous sert plus à lui ou à vous ? Et quelle est votre formation ?

Liv Corfixen : Ce n’est pas nouveau pour moi. C’est pareil sur chaque tournage de Nicolas, cette fois, je l’ai filmé.
J’ai grandit avec des parents travaillant dans l’industrie du cinéma. Son père connaît ma mère. Ils se connaissaient avant qu’on soit nés.
Ma mère est monteuse et travaille avec son père. Nicolas et moi, on s’est croisé quand on avait 8 ans.
J’ai été actrice pendant 10 ans et j’ai d’ailleurs joué dans le deuxième film de Nicolas. Quand j’ai eu mon premier enfant, j’ai arrêté de jouer. J’ai fait une formation en psychologie et je suis intéressée par le monde occulte, tout comme Jodorowsky. J’ai fait beaucoup de photos comme mon père.
Je travaille dans des magazines et faits des photos. Il s’agit de mon premier film en tant que réalisatrice.

Qu’est-ce que vous voulez pour ce film ? Au début du film, Jodorowsky demande ce que Liv pense qu’elle attend de Nicolas et vice-versa.

Liv Corfixen : Je pense que Nicolas a réalisé qu’il est vraiment dépendant de moi et depuis Bangkok, nous suivons une thérapie de couple, donc après les choses ont changé.
On est comme une équipe et on se pose la question de ce qu’on fait, où on va, dans quel pays on va vivre. Avant on n’avait pas d’argent donc il était obligé de partir pendant 6 mois, mais cela a changé maintenant.
C’est rare que Nicolas soit le beau mec à côté de moi et pas le sujet de la conversation.

Vous n’être pas la première femme d’un réalisateur à faire un film sur son tournage. Est-ce que vous y avez pensé après avoir vu ce genre de documentaire ?

Liv Corfixen : Au début non, et on m’a dit de voir Heart of Darkness réalisé, entre autre, par Eleanor Coppola et je n’ai pas été intimidée, car c’est un making-off et pas ce que je voulais faire.

Comment avez-vous filmé votre mari ? Car plus il est angoissé, plus cela rend le documentaire intéressant.

Liv Corfixen : Au début, c’est difficile d’être avec Nicolas sur un de ses tournages, mais je savais que plus il y avait de drames, meilleur c’était pour moi donc mes sentiments étaient mitigés.

Quelle est la part d’écriture du film ? Est-ce que vous êtes comme votre mari, angoissée par le tournage de votre prochain film ?

Liv Corfixen : Je n’avais rien d’écrit avant de commencer à tourner. Il m’a fallu 3 mois pour dérushé avant de commencer le montage.

Nicolas Winding Refn : C’est toujours pareil, mais la créativité se nourrit de la peur, mais c’est un outil naturel. Au début, l’argent était un moteur. J’avais peur. Il fallait se nourrir, se loger, mais aussi de la créativité dans ma réalisation. Quand on a réalisé un film à 100 %, c’est bien, mais l’angoisse est toujours là, car la peur est motrice.

Est-ce que certaines personnes ont mis leur veto, ou votre mari a dit quoi que ce soit, en voyant le film ?

Nicolas Winding Refn : Je n’ai rien eu à dire.

Liv Corfixen : Il fallait l’accord de Kristin Scott Thomas et Ryan Gosling, mais ils ont dit oui.

Pourquoi avez-vous obtenu de l’argent liquide ?

Nicolas Winding Refn : Vous avez toujours besoin d’argent. Ce n’est jamais facile. Je dois filmer le script que je veux et chaque dollar vient avec des responsabilités. Les gens ne savent jamais à quoi ressemblera le film au final.
Plus le film coûte cher, plus vous devez faire d’entrées. Si on a seulement 4 000 000 de dollars, on a plus de latitude et de flexibilité, mais l’argent ne doit jamais être un obstacle à la créativité.
J’avais besoin de cash à Bangkok, j’ai vendu Ryan Gosling pour présenter Drive dans un festival et une femme m’a donné 40 000 dollars et la même somme à Ryan. Je n’ai jamais eu autant d’argent de ma vie sur moi. J’en avais besoin pour les bakchichs de la police à Bangkok.
Cela coûte toujours de l’argent. Il y a aussi l’idée qu’on est prêt à se vendre pour avoir de l’argent.

Beaucoup de réalisateurs ont parlé de l’influence de leur femme sur leur script et film, comme Paul Verhoeven sur Robocop. Quelle est l’incidence de votre femme sur vous ?

Nicolas Winding Refn : Par exemple, c’est Liv qui m’a persuadé d’engager Carey Mulligan. Je m’appuie sur elle, car elle a un avis très tranché. Sur le film que je viens de finir, j’ai changé de comédien, car elle a trouvé qu’il ressemblait à une poupée.

Est-ce que vous doutez parfois de ce que vous faites ?

Liv Corfixen : Non, je ne suis pas ambitieuse. Je me suis laissé porter en faisant le film. Cela n’a pas une grande influence sur moi. J’étais contente si cela marchait, sinon, c’était poubelle. Cela a eu une incidence sur ma famille.

Nicolas, dans le documentaire, vous n’étiez pas content de votre film. Est-ce que vous avez changé d’avis ou est-ce une étape normale ?

Nicolas Winding Refn : Non, je pense qu’il est très réussi. Je pense même que c’est un chef d’œuvre. Mais il vient un moment où vous détestez ce que vous avez fait, car vous l’aimez vraiment. C’est important de le regarder sous différents aspects.
Je l’aime, je le déteste, c’est comme être marié. C’est intéressant de passer par ces étapes. Comme je tourne mes films de façon chronologique, il y a des moments satisfaisants et d’autres non, et c’est important de voir cela pour que le film avance.

Liv Corfixen : Ce n’est pas facile de vivre avec lui.

Il y a un moment dans le documentaire où Nicolas vous filme. Aviez-vous prévu de tourner cette scène ?

Liv Corfixen : C’est une complète improvisation et j’avais oublié l’existence de cette scène. C’est ma monteuse qui m’a appelé et m’a dit de la mettre dans le film.

Nicolas Winding Refn : Tous les matins, je me réveillais avec sa caméra à quelques centimètres de moi et j’ai voulu lui rendre la pareille. Je l’ai filmé et lui ai demandé « Alors, comment ça s’est passé hier ? »

Est-ce que Nicolas vous a donné des conseils pour filmer comme on le voit faire dans la scène du début ?

Nicolas Winding Refn : Le premier jour, je lui ai dit comment faire et elle m’a dit de la fermer.

Liv Corfixen : Très vite, il a arrêté d’interférer avec mon film.

Regrettez-vous de ne pas avoir mis certaines choses dans votre documentaire ?

Liv Corfixen : Il y avait des scènes assez drôles entre Ryan Gosling et Nicolas, notamment quand il se moque de lui, mais on est obligé de faire des choix.
On retrouvera peut-être ces scènes dans le DVD.

À Bangkok, il parait que vous avez fait faire un exorcisme dans la chambre de votre fille ?

Liv Corfixen : C’est vrai.

Nicolas Winding Refn : On a une fille qui peut voir des fantômes. Ce n’est pas drôle et elle criait dans cette chambre en pointant le mur donc on a essayé de faire quelque chose. Le chaman est venu, mais cela n’a pas marché. Et après 3 mois, on a changé d’appartement et elle a très bien dormi.

La musique de Cliff Martinez ressort dans votre film comme dans Drive. On retrouve la même façon de faire que votre mari dans ses films.

Liv Corfixen : J’étais tellement contente qu’il fasse la musique de mon film. Pendant le montage, j’ai utilisé des musiques temporaires, dont celle de Drive. C’est compliqué pour lui de faire des choses différemment.

Dans le documentaire, vous dites que vous ne voulez pas que le film que vous tournez soit commercial. Aviez-vous une idée du film que vous vouliez faire avant le succès de Drive ?

Nicolas Winding Refn : Je voulais le faire avant Drive.
On veut toujours qu’un film marche au niveau commercial.
Drive a finalement été réalisé avant et cela a été un succès. J’aurais pu avoir d’autres succès en continuant de la même façon.
Il fallait que je fasse un film autrement, car je ne voulais pas me répéter. Je voulais faire un film en émasculant le personnage masculin et en le mettant sous la coupe de sa mère. C’est comme une installation, cela permet de repartir sur d’autres bases. Drive avait un petit budget, mais il a rapporté de l’argent et on en a besoin pour faire le film suivant.

Le film donnait l’impression d’un début de thérapie de couple ?

Nicolas Winding Refn : Oui.

Liv Corfixen : Oui, d’une certaine façon, c’était très thérapeutique de faire ce film

Nicolas Winding Refn : Cela fait 20 ans qu’on est ensemble et c’est la seule petite amie que j’ai eue et j’ai l’impression d’être sortie de ma mère ! Non ! C’est faux !!!
Je ne serai pas capable de fonctionner sans elle. Je dépends beaucoup d’elle. Je pense que le film était thérapeutique pour nous deux. Je me suis rendu compte que sa vie était aussi importante. En thérapie, on a parlé de comment survivre ensemble les 30 prochaines années.

Qu’ont pensé vos filles de votre film ?

Liv Corfixen : La plus âgée des deux à vue le film, mais n’a pas remarqué l’aspect concernant notre problème de couple.

My life Directed by Nicolas Winding Refn est un documentaire originale et intéressant qui permet de découvrir un tournage de l’intérieur et de partager la vie d’une famille pas comme toutes les autres.
Vous pouvez en retrouver la critique ICI.

- SITE OFFICIEL

VIDÉOS

Rencontre avec Liv Corfixen et Nicolas Winding Refn :


Bande annonce :


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Rencontre avec Liv Corfixen et Nicolas Winding Refn



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