The Shaolin Cowboy : La critique

Date : 11 / 02 / 2016 à 08h10

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

The Shaolin Cowboy

Éditeur : Glénat
Scénario : Geof Darrow
Dessin : Geof Darrow
Couleurs : Dave Stewart
Genres : Aventure,Graphisme - Audace du dessin
Collection : Comics
Série :
Format : 199 x 302 mm
Pages : 160 pages
Sortie : 28 octobre 2015
Prix : 19.95 €
ISBN : 9782344010990

Du kung-fu, des tronçonneuses et des zombies en masse !

Mais qu’a-t-il bien pu arriver à Shaolin Cowboy pour qu’il se réveille au milieu d’une horde de zombies, un os de poulet logé au fond de sa narine ? Pas le temps de gamberger, pour l’heure notre héros part s’armer de son bâton-tronçonneuse pour découper ces monstres un à un dans une redoutable danse de combat, mortel héritage de son apprentissage auprès des plus grands maîtres de kung-fu. Filmé par des badauds, la vidéo de ses exploits se retrouve très vite postée sur Ewe Tube : visionnée, likée, partagée aux quatre coins de la planète ! Mais la gloire devra attendre, Shaolin Cowboy a encore du pain sur la planche pour éradiquer la menace...

Faisant la synthèse parfaite entre le récit pulp des années 30-40 et les films de l’âge d’or du kung-fu, The Shaolin Cowboy vous emporte dans un tourbillon de violence aussi jouissif qu’absurde, déployé par une maestria graphique et une science du découpage dont seul Geof Darrow a le secret !

En bonus à cette édition française : une séquence d’introduction réalisée spécialement pour l’occasion et des suppléments graphiques (work in progress, concept arts, illustrations...) totalement inédits !

Décryptage :
A peine sorti de Terre, le Shaolin Cowboy, doit se frayer un chemin à travers une horde de zombie à coup de tronçonneuses montées de part et d’autre d’un grand bâton. Comme si pourfendre ces zombies était son destin, mais la route sera longue parce que la horde est imposante et d’autre écueil viendront parsemer son chemin.

Tout de suite, les mots qui viennent à l’esprit sont excès et démesure. Comme ce plan séquence qui s’étale sur de nombreuses pages mais aussi comme les nombreux personnages et détails loufoques qui fourmillent à l’image et qui remplissent littéralement l’horizon. On retrouve beaucoup de grandes planches sans texte où ça découpe dans tous les sens. Comme le Shaolin Cowboy est muet, les planches le sont presque toutes aussi et cela permet une lecture plus facile des cases, si tant est que cela soit possible. Ça découpe de partout à coup de doubles tronçonneuses, pour une confrontation menée tambour battant avec beaucoup de style et beaucoup de rythme.

Un OVNI donc, une BD inclassable que l’on pourra ranger uniquement à côté de Sex Criminal (aussi chez Glénat Comics) pour le format qu’ils ont en commun. Mais assurément un ouvrage que l’on ressortira de temps en temps pour se replonger dans ce délire visuel assez étrange. Forcément indispensable tellement c’est inclassable ? Alors, reste à savoir si on est en présence de l’arnaque du siècle ou d’un véritable coup de génie. C’est inclassable parce que le scénario tient sur un demi timbre-poste plié en 4 mais aussi parce qu’il y a du génie dans la mise en scène et la mise en image de cette boucherie zombiesque qu’accompli le héros. Il est évident que ce sera tout l’un ou tout l’autre. Coup de génie ou arnaque, à vous de nous dire, moi je suis bien quelque part entre les 2. L’édition en elle-même est très réussie, avec une très longue introduction, très dense de 4 pages, plutôt délirante sur le héros.

Dieu que c’est gore ! Des dizaines et des dizaines de pages d’action, ça découpe de partout, c’est même ultra violent mais dieu que c’est bon. Attention, cette BD est un OVNI ! Un pur délire de l’auteur, véritable mélange des genres, qui présente le combat de Shaolin Cowboy, sorti de terre, dans ces longs (mais alors très longs) plans séquence d’un massacre à la tronçonneuse contre des hordes de morts-vivants. C’est ici un épisode autonome de la vie du Shaolin Cowboy débutée en amont chez Panini Comics, qui peut très facilement se parcourir sans avoir lu les épisodes précédents. Une seule certitude, on en prend plein les yeux même si ça peut paraître un poil excessif, il s’agit là même presque d’une démonstration technique. Mais dans tous les cas, cette œuvre singulière ne laissera pas indifférent.