Black Market : La critique

Black Market

• Éditeur : Glénat
• Scénario : Frank J Barbiere
• Dessin : Victor Santos
• Couleurs :
• Genres : Aventure & Humour
• Collection : Comics
• Série :
• Format : 173 x 265 mm
• Pages : 112 pages
• Sortie : 30 septembre 2015
• Prix : 14.95 €
• ISBN : 9782344009505

La meilleure arme des super-héros pour sauver l’humanité ? Leur ADN.

Frank J. Barbiere et Victor Santos jouent avec la mythologie des super-héros pour nous proposer un récit pulp à l’humour noir décapant et aux dialogues incisifs. Black Market, c’est la rencontre entre des anti-héros dignes de Breaking Bad et des justiciers en collants mais pas très flamboyants !

Décryptage :
Ils sont parmi nous... Les superhéros sont là depuis quelques années déjà et ils ont remplacé les héros, ceux qui faisaient régner le bien sans pouvoirs spéciaux, les gens "ordinaires" qui avaient décidé de défendre leur société et de se battre pour le bien. On les appelle les Supers pour ne pas les confondre avec les Héros ordinaires. Mais tout ne se passe pas aussi bien que ça au paradis, les relations entre les Supers et les autres sont tendues. La vie de Raymond est compliquée, il est aigri, ancien médecin légiste reconnus, il a maintenant un boulot aux pompes funèbres avec un patron pas très reconnaissant, une femme gravement malade dont il s’occupe avec beaucoup de tendresse et un frère, Denny, qui débarque alors qu’il n’est plus le bienvenu. Ce dernier va lui proposer un nouveau plan foireux, se procurer de l’ADN de superhéros pour un labo qui pourrait aider à soigner de graves maladie. Piqué au coeur, Raymon va (re)plonger dans les magouilles de son frère dans l’espoir de sauver sa femme mourante mais c’est là que les ennuis vont commencer.

Black Market c’est le marché noir, celui du sang de Supers qu’une "organisation gouvernementale," voudrait pouvoir utiliser pour créer de nouveaux vaccins pour ainsi venir à bout des maladies les plus grave que ne savent pas encore soigner les Hommes. Pourquoi ne pas leur demander directement ? Surement parce que la démarche n’est pas si officielle que cela et pas si saine que cela et que l’objectif final ne serait pas celui annoncé. On apprend par de constants retours en arrière, ce qui provoque cette animosité de Raymond envers son frère, le plan foireux qui lui a fait perdre son boulot. Ces nombreux flashbacks servent parfaitement l’histoire et permettent ainsi de planter le décor.

La particularité de cette BD est de proposer un éclairage nouveau, une autre facette des histoires de superhéros, de monter un envers du décor glauque, de présenter une vision différente des superhéros blasés, à l’ego sur-dimensionné, arrogants et dédaigneux envers les gens "ordinaires" même s’ils sont là pour les aider ou les sauver, l’essence même de leur existence. C’est aussi l’histoire de cette population de héros ordinaires envieuse et vexée d’avoir du laisser sa place. C’est aussi l’histoire de ces "organisation" de santé qui se permettent tout et n’importe quoi au nom de la science et du progrès. Mais c’est surtout l’histoire d’un homme acculé, étouffé par sa vie, qui ferait tout pour revenir en arrière, sauver sa femme. Il se dépasse, se surpasse pour atteindre son objectif. Ray devient le héros mais celui de sa propre vie qu’il prend en main avec ses propres règles, ses "pouvoirs" ceux de faire marcher son esprit et ses talents de médecin légiste, ceux qui le caractérisent.

Tout ceci fait que cette BD est très fraiche, très originale. On suit cet homme ordinaire, véritable anti-héros, désespéré prêt à faire des choses extraordinaires pour sauver celle qu’il aime. Les dessins restent très calqué sur le monde des superhéros, très anguleux et collent parfaitement à l’ambiance du comics. Œuvre classique à la limite du polar énergique dans sa construction mais originale sur le fond qui se joue des codes et de la mythologie des Supers pour nous proposer un récit satirique d’excellente qualité.

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