Homeland - Irak Année Zéro : La critique

Date : 03 / 02 / 2016 à 10h24
Sources :

Unification


Homeland est un incroyable document historique sur la deuxième guerre du golfe. Un documentaire portant sur la population irakienne avant et après cette guerre et la façon dont les gens vivent et survivent en Irak. C’est aussi un remarquable documentaire dont le générique se limite à un seul nom, celui d’Abbas Fahdel qui en a été le réalisateur, le directeur de la photographie, le monteur et le scénariste.

Sentant venir une deuxième guerre du Golfe dont l’Irak serait le point focal, le réalisateur Abbas Fahdel qui vit en France depuis des années a décidé de retourner en Irak filmer les irakiens. Pour cela, il est retourné dans sa famille qu’il a filmée au quotidien chez elle et à l’extérieur.

Ainsi de février 2002 jusqu’à début mars 2003, il est resté en Irak avant de retourner en France pour la naissance de sa fille. C’est cette partie qui est traité dans le premier documentaire Avant la chute.

La guerre s’est déclaré juste après et le réalisateur a eu beaucoup de mal à retourner en Irak, ce qui lui a pris 2-3 semaines. C’est donc après l’arrivée des américains à Bagdad que le deuxième documentaire Après la bataille commence.

C’est un drame qui a mis fin au tournage. Il aura fallu 10 ans à Abbas Fahdel pour que ce dernier se décide à monter les images qu’il avait filmées. C’est le dixième anniversaire de cette guerre qui l’a décidé ainsi que l’envie de montrer un document incroyable aux spectateurs du monde entier et de rendre ainsi hommage aux gens qu’il a filmé.

Le documentaire, malgré sa longueur qui pourrait en rebuter certains, a été couvert de prix dans le monde entier et s’avère être un monument du film documentaire.

C’est une œuvre riche et puissante qui entraîne le spectateur au cœur d’une famille irakienne. On vibre, on rit, on pleure de concert avec ces irakiens qui nous ressemblent tant.

Si la première partie tourne beaucoup autour de la maison familiale et des ses environs, la deuxième s’ouvre plus sur une ville mutilée dont certains lieux comme la radio locale sont entièrement rasés.

La possibilité de circuler est d’ailleurs due à la présence d’un acteur très connu du cinéma irakien qui est resté auprès de d’Abbas Fahdel. La présence de la caméra pouvait ainsi s’expliquer par un tournage.

Mais si un certain nombre de personnes se retrouvent dans Homeland, notamment parmi la famille du réalisateur lui-même, c’est son jeune neveu Haidar qui sert de fil rouge à l’histoire. Ce dernier très présent à l’écran, fort photogénique et attachant, vie sa vie parfois avec insouciance et permet d’entreprendre un étrange voyage au cœur des bagdadiens.

Le documentaire est d’une force incroyable et, guerre oblige, il n’est pas rare de découvrir des personnes qui peu de temps après leur apparition à l’écran sont tuées. De discrets encarts notifient cela et il est difficile de ne pas avoir les yeux embués à la découverte de ces vies brisées.

Si les 6 heures du documentaire peuvent paraître décourageant de prime abord, à l’exception de quelques passages brefs un peu longs (notamment en deuxième partie), on ne voit pas le temps passer, immergé complètement devant ces quelques mois dans la vie des irakiens.

Il faut d’ailleurs féliciter le distributeur Nour Films d’oser sortir en salle un tel film et de le faire partager sur grand écran aux spectateurs.

Le documentaire réussi d’ailleurs le tour de force de montrer sans détours les horreurs de la guerre sans aucun parti pris. C’est l’histoire figée d’un temps passé qui est montré, celle des espoirs, des joies et de la tristesse d’hommes et de femmes qui ne veulent que vivre correctement.

Homeland est un magnifique documentaire qui est un témoin visuel remarquable d’une guerre terrible dont l’Irak ne s’est toujours pas remise à l’heure actuelle. Un film dont les personnages campent des portraits magnifiques de personnes souhaitant vivre dans le pays qu’elles aiment.

Exceptionnel !

Vous pouvez retrouver ci-dessous la présentation du film par Abbas Fahdel lui-même.

SYNOPSIS

Un Home movie à résonance universelle :
HOMELAND : Irak année zéro du cinéaste irakien Abbas Fahdel est une fresque puissante qui nous plonge pendant deux ans dans le quotidien de sa famille peu avant la chute de Saddam Hussein, puis au lendemain de l’invasion américaine de 2003.

Ce documentaire est découpé en deux parties – l’avant et l’après.

Partie 1 / Avant la chute
La première partie décrit les instants de vie d’une famille qui se prépare à la guerre. Elle va être terrible, mais il y a quand même l’espoir de voir une démocratie s’installer après la chute de la dictature. Que peut-il leur arriver de pire ?

Partie 2 - Après la bataille
La seconde partie, après la chute du régime, est davantage tournée en extérieur. Les langues se délient et on découvre un peuple anéanti, un pays mis à feu et à sang où dans les rues, les incidents éclatent, les bandes rivales s’affrontent.

Pendant 334 minutes, nous partageons les joies et les craintes de cette famille irakienne qui nous montre à quel point toutes les familles du monde ont les mêmes aspirations : travailler, éduquer leurs enfants, rire, aimer, s’impliquer dans leur société…
Abbas Fahdel nous montre également qu’au cœur de la guerre il existe des hommes, des femmes et des enfants exceptionnels, des héros du quotidien, « des gens qui sont nos frères humains et que l’on quitte le cœur brisé quand le film prend brutalement fin ».

BANDE ANNONCE


Le réalisateur Abbas Fahdel présente son film lors de l’avant-première du documentaire du Forum des images


FICHE TECHNIQUE

- Durée du premier film : 2 h 40
- Durée du deuxième film : 2 h 54
- Titre original : Homeland (Iraq Year Zero)
- Date de sortie : 10/02/2016
- Réalisateur : Abbas Fahdel
- Scénariste : Abbas Fahdel
- Photographie : Abbas Fahdel
- Montage : Abbas Fahdel
- Distributeur : Nour Films

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ Homeland 1
- ALLOCINÉ Homeland 2
- IMDB

PORTFOLIO

Homeland



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