PIFFF 2015 : Jour 3

Date : 20 / 11 / 2015 à 09h30
Sources :

Unification


La troisième journée du PIFFF est encore bien réussie. Avec en ouverture, un teen slasher sympathique, un film qui a marqué la fin d’une partie de la carrière de George Romero et un long métrage de Sono Sion, l’un de mes réalisateurs de film japonais préféré, complètement barré et survolté en fin de journée, on a passé, Sandrine et moi, un bon moment de cinéma fantastique.

14h00 : SOME KIND OF HATE

Un lycéen victime de harcèlement est envoyé dans un établissement pour jeunes à problèmes. Là, le fantôme d’une adolescente sème la mutilation et la mort…

Avis : Some Kind of Hate est un film intéressant qui parle des adolescents, de leur mal-être, de leurs peurs et du mal qu’ils sont capable de s’infliger les uns aux autres. Le film a été faussement présenté comme le plus méchant du festival, ce qui est injustifié et en a déçu certains. En effet, les situations de harcèlement sont parfois cruelles, mais malheureusement représentatives de ce type de condition que rencontrent certains jeunes.

Il s’agit du premier long métrage d’Adam Egypt Mortimer et celui-ci montre des qualités indéniables. Il a voulu avec son scénariste montrer un teen slasher qui sortait de l’ordinaire avec une tendance fantastique héritée de Freddy et de Candyman.

Le personnage de la défunte vengeresse est intéressant, ainsi que la relation étrange qu’elle tisse avec les deux autres protagonistes principaux. Les mises à mort sont aussi originales et font preuve d’une agréable fraicheur, même si le mécanisme est réutilisé à outrance et ne se renouvelle jamais.

Le film peut se résumer à un étrange affrontement entre victimes et bourreaux dans lequel les cartes sont mélangées.

Some Kind of Hate est un film qui mérite l’attention. Malgré une exposition un peu longue, une fin trop rapide et manquant un peu de consistance, le film fait passer un bon moment et apporte des réflexions parfois très fines sur l’adolescence.
IA

En quelques mots, voici un bon premier essai pour le réalisateur Adam Egypt Mortimer. Le choix du sujet révèle une volonté originale en traitant de la sociologie et psychologie des adolescents en passant du harcèlement à leur mode de gestion de crise. De bonnes idées, des images valables malgré le manque de budget évident. On peut cependant regretter quelques clichés et une fin précipitée sans surprise.
SG


16h30 : INCIDENTS DE PARCOURS

Un jeune homme tétraplégique reçoit un singe capucin en guise d’aide médicale. Mais l’animal va bientôt révéler une nature pour le moins dangereuse...

Avis : Incidents de parcours se laisse toujours voir sur grand écran malgré les 27 ans qui le sépare de sa sortie. Si les manipulations génétiques ne font pas vraiment preuve de rigueur scientifique, ce qui n’était pas à l’époque un élément très travaillé, leurs utilisations permettent de faire rebondir le film sur les véritables thématiques qu’il porte. Car le film parle d’handicap, de sujétion aux autres et de relations.

On retrouve le talent du grand Romero dans cette histoire intimiste adaptée d’un roman. La façon qu’il a de filmer en vue subjective les déplacements du singe, novatrice pour l’époque, fonctionne toujours bien.

Incidents de parcours est un film intéressant à (re)découvrir, loin des zombies qui ont fait la célébrité du réalisateur mais avec une thématique commune, celle de la solitude.
IA

Voici un film de la fin des années 80, inscrit dans son époque et bien ficelé. Romero nous fait regretter cette génération de réalisateurs qui nous immergeaient en quelques images dans leurs univers fantastiques, décalés ou horrifiques. D’une conception faussement simple et tellement efficace Incidents de parcours nous interroge sur les manipulations génétiques, la nature humaine et notre propre animalité.
SG


19h30 : ÉVOLUTION

Nicolas, onze ans, vit avec sa mère dans un village isolé au bord de l’océan, peuplé uniquement de femmes et de garçons de son âge. Dans un hôpital qui surplombe la mer, tous les enfants reçoivent un mystérieux traitement. Nicolas est le seul à se questionner. Il a l’impression que sa mère lui ment et il voudrait savoir ce que les femmes font la nuit sur la plage…

Avis : Évolution est un film qui flirte avec la science-fiction et qui ne convainc jamais vraiment. On y trouve beaucoup de contemplatif, une scène d’orgie qui paraît gratuite, des actrices mono faciales, ce qui leur est dicté par leur rôle et une bande de gamin auxquels on ne s’attache malheureusement pas.

La photographie est propre et le montage correct. Mais le film pêche clairement par son scénario inabouti. C’est malheureusement un mal que l’on trouve de plus en plus souvent dans les films, notamment ceux français. Il serait peut-être temps de laisser des scénaristes professionnels travailler sur les longs métrages et ne pas essayer de tout faire soi-même. Réalisateur et scénariste sont deux métiers différents et peu de grands réalisateurs peuvent finalement se targuer d’être très bons dans les deux domaines.

Toujours est-il qu’Évolutionest une déception, d’autant que la réalisatrice n’est pas à mettre entièrement en cause et que certaines séquences laissent augurer d’un film qui aurait pu être bien plus intéressant que ce qu’il n’est.
IA

Que dire d’un film qui a remporté le Prix du jury des Utopiales de Nantes 2015, lorsque l’on estime qu’il ne le mérite pas ? Et lorsque les avis du public en sortie de séance semblent très loin de valider ce choix ?

Voyons d’abord les points positifs : on ne reste pas insensible à ce film et il reste en mémoire. Le coté très épuré du film permet à chacun d’y voir ce qu’il y souhaite et certains vous décrirons un univers décalé, un film de genre (mais lequel ?), du pur contemplatif (et là je leur donne raison).

Le temps est venu pour les films qui posent des questions et ne donnent pas de réponses, c’est un style, et pourquoi pas…Croire en l’intelligence du spectateur et laisser libre cours à ses propres interprétations n’est pas aberrant, encore faut-il que celui-ci entre dans l’univers du film et y trouve une matière première susceptible d’entrainer son imagination et sa réflexion.

Je suis déçue de trouver dans le pitch officiel du film plus d’informations que dans le film lui-même.

L’histoire ne répond pas à une logique scientifique, ne correspond pas non plus à une logique comportementale (le peu de réactions des personnages face aux situations, répond sans doute à une volonté esthétique...), et s’il correspond à une mythologie scénarisée, celle-ci n’est pas accessible aux spectateurs. Un organisateur de festival, nous a parlé d’extra-terrestre, d’autres parlent d’évolution de l’étoile de mer rouge ; chacun à son avis mais où veut nous emmener la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic qui présente ici un brouillon qui révèle une certaine originalité une « patte » d’artiste mais qui est loin, à mon sens, du chef-d’œuvre.
SG


22h00 : THE VIRGIN PSYCHICS

Un lycéen encore vierge se découvre des dons télékinésiques. Mais il n’est pas seul et va être rejoint par d’autres « super-puceaux et pucelles » prêts à faire exploser leurs pouvoirs et... leur libido !

Avis : si vous lisez le résumé de The Virgin Psychics, sachez-le, mais tout est raconté. On obtient donc un film issu d’un manga qui parle de gens vierges qui acquièrent leurs pouvoirs grâce à un rayon spatial les touchant en pleine masturbation. Le film ne fait pas dans la dentelle, à l’exception des sous-vêtements des aréopages de personnages féminins à la plastique irréprochable. Il tape d’ailleurs souvent sous la ceinture en forçant tellement le trait que cela en devient risible sans sombrer dans le sordide.

La réalisation de Sono Sion est toujours impeccable. Certaines scènes sont magnifiquement scénarisées. Et le film est mangaesque au possible.

Néanmoins l’œuvre étant complètement déjantée et barrée, elle ne peut pas plaire à tout le monde et certains risquent d’être allergiques à cette outrance visuelle. Personnellement, j’ai adoré et beaucoup ri !
IA

Oyez, oyez ! Amateur de film, contemplatif, éthéré, sensoriel et nouvel vague passez votre chemin, Sono Sion est arrivé au PIFFF…

Son film, The Virgin Psychic, est inclassable, il surfe sur le décalé manga avec bonheur nous entrainant dans une vision hypersexuée de l’adolescence japonaise, burlesque et fantastique.

Le réalisateur joue ici de tous les clichés sur la pureté de ces personnages dont la virginité est l’élément essentiel de leurs pouvoirs psychiques. On lui pardonnera volontiers les quelques longueurs et gags redondant qui détonnent un peu en fin de film…

A voir, juste pour le fun…
SG


Cette deuxième journée continue dans la lignée de cette année et montre non seulement des films vraiment fantastiques mais aussi une belle galerie de monstres en tout genre.

Teen slasher, vengeance, singe, manipulation génétique, contemplatif, jubilatoire et sexe sont les mots clé de la journée.

- SITE OFFICIEL


GALERIE PHOTOS

Je remercie Vanessa Perrin qui a pris les photos d’Évolution que je ne suis pas retourné voir.

PIFFF 2015 : Jour 3



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