PIFFF 2015 : Jour 4

Date : 21 / 11 / 2015 à 08h30
Sources :

Unification


La quatrième journée du PIFFF a été excellente avec deux films en compétition très intéressants, un film de l’un de mes réalisateur préféré John Carpenter et une comédie sanglante, satanique et métalleuse pour finir un jour bien agréable.

L’ambiance était au rendez-vous et l’anecdote de Fausto Fasulo, le co-présentateur avec Cyril Despontin de chaque séance, sur Deathgasm est plus que truculente.

14h00 : DER NACHTMAHR

Une jeune adolescente fêtarde voit sa vie changer du jour au lendemain suite à l’apparition d’une créature à laquelle elle est physiquement liée.

Avis : Der Nachtmahr est un film étrange à mi-chemin entre réalité fade parsemée de fêtes déjantées et onirisme. Si le film souffre de quelques longueurs, il exploite au mieux son petit budget de 100 000 euros. Il met surtout magnifiquement en abîme la souffrance intérieure d’une jeune fille et son étrange relation avec une créature difforme curieuse et attachante malgré son apparence repoussante.

Le réalisateur Akiz qui signe ici son premier film a mis tout son cœur dedans et cela se ressent. Il réussit à brouiller les pistes et offre un film s’achevant sur une fin ouverte qui ne prend pas les spectateurs pour des imbéciles. Cette dernière peut être interprétée de plusieurs manières et selon le choix effectué la (re)lecture du film prend des chemins divergeants mais tous intéressant.

Der Nachtmahr est une œuvre difficilement racontable, qu’il faut vivre et ressentir. Le réalisateur indique qu’il s’agit du premier film d’une trilogie portant sur la naissance, la vie et la mort, dont j’espère que ses soucis de réalisation sur le premier opus n’impacteront pas sur la genèse des films suivants.

Vous pouvez retrouver le travail d’Akiz sur son site et y découvrir notamment des fœtus de Pikachu sculptés par l’artiste.
IA

Si Der Nachtmahr présente quelques longueurs, le réalisateur, Akiz, réussi cependant à entrainer le spectateur dans le quotidien de cette adolescente qui alterne fête déjantée (flash et musiques métal) et vie familiale banale.

Crise d’identité ? Délire paranoïaque ? Bad trip ? La créature, mi-fœtale, mi-golum, qui apparait dans sa vie marque le début d’une rupture avec la réalité. Mais à quel point est-elle réelle ou fantasmée ? Der Nachtmahr est un film qui, malgré un problème de rythme dans sa première partie, nous entraine et nous interpelle sur la souffrance psychique de cette adolescente par le biais de cet avatar si laid et si pitoyable.

Mention spéciale à cette jeune actrice, Carolyn Genzkow, très naturelle dans le rôle de cette adolescente en crise.
Un film à voir…
SG


16h30 : THE THING

Lors d’une mission en Antarctique, des scientifiques sont confrontés à « une chose » qui peut adopter toutes les apparences...

Avis : The Thing, tout le monde a entendu parler de ce film d’horreur qui est l’un des meilleurs réalisés. Moins de personne savent que le long métrage a été un échec commercial à sa sortie entraînant le début de la fin de la collaboration entre John Carpenter et les gros studios de major.

Splendor Film a décidé de ressortir le film en version restaurée 4K.
Au PIFFF, nous avons eu une version 2K, la salle ne permettant pas la projection de 4K.
Néanmoins cette restauration est une merveille et a été personnellement suivie par John Carpenter lui-même.

Dès les premières images, la qualité de cette dernière saute aux yeux et émerveille d’emblé, que l’on ait déjà vu The Thing ou non.

En ce qui concerne le film lui-même, il n’a pas vieilli à part la partie d’échec sur ordinateur et la simulation de contamination qui montrent que l’œuvre a plus de 30 ans. Mais en dehors de ces points, les très beaux décors de John M. Dwyer et la musique formidable d’Ennio Morricone sont intemporels.

Quant aux effets spéciaux de Rob Bottin, ils sont toujours magistraux et hyper-impressionnants. Ce dernier s’est d’ailleurs enfermé dans les studios pendant 1 an pour les concevoir et s’est nourri de barres de céréales et de coca-cola, ce qui a entraîné son hospitalisation par la suite.

The Thing est un must incontournable du film d’horreur et je ne saurais que vous conseiller d’aller le voir sur grand écran lors de sa resortie pour le (re)découvrir, d’autant que la beauté de l’image devrait vous apporter un indice fort sur la fin.
IA


19h30 : THE SURVIVALIST

Dans un monde post-apocalyptique, un homme s’est établi dans une cabane en pleine forêt. Mais l’arrivée de deux femmes en quête de nourriture va bousculer sa discipline de vie.

Avis : The Survivalist est une agréable surprise. Si le scénario a été longtemps sur la black list, son auteur Stephen Fingleton a décidé de le tourner lui-même. Il a eu pour cela la participation de l’état pour le tourner.

C’est face à un film post-apocalyptique que le spectateur se retrouve. Un huis-clos en pleine nature dans lequel les échanges verbaux entre les trois protagonistes se font rares.

Si l’œuvre ne surprend jamais vraiment, elle est magnifiquement filmée avec quelques travelings, notamment aériens, superbes. La photographie est elle-aussi très réussie et apporte une grande partie de l’atmosphère du film, d’autant qu’elle est toujours filmée en lumière naturelle.

Les acteurs sont eux aussi convaincants. Et si l’on ne s’attache pas vraiment à l’un d’entre eux, leur lutte pour la survie se laisse voir avec plaisir.

Enfin, il faut donner une mention spéciale au son qui est extrêmement travaillé et qui réussit à faire oublier qu’il n’y a aucune musique dans le film.

En résumé The Survivalist est un film à voir sans hésiter.
IA

Rencontre avec le réalisateur Stephen Fingleton :


22h00 : DEATHGASM

Deux geeks chevelus s’ennuient ferme dans leur bled paumé et décident de créer leur propre groupe de metal. Mais une mystérieuse partition sur laquelle ils ont mis la main va briser cette relative quiétude : quelques notes jouées suffisent à déchainer les enfers sur leur petite ville.

Avis : Le réalisateur Jason Lei Howden a gagné un concours en Nouvelle Zélande qui lui a permit, avec l’argent de l’état, de réaliser Deathgasm. Autant le dire de suite, certains néozélandais ont du s’étouffer en voyant comment était employé leur argent.

Parce qu’il s’agit d’un film complètement déjanté parlant à la fois de métal, de geek, de satanisme et de fin du monde et cela en utilisant beaucoup de sang, de bouts de corps découpés ainsi que des maquillages bien réussis.

Du coup le film part dans tout les sens avec beaucoup d’énergie, envoi des répliques caustiques et souvent bien vues, présente des clichés humains vivants et une bande musicale agréable.

Mais finalement, tous ces éléments permettent d’obtenir une comédie grinçante et sanglante qui devrait ravir aussi bien les fans de métal que ceux de comédies horrifiques.

Deathgasm est clairement un film à voir. Il fait travailler les zygomatiques, présente une galerie de personnage plus truculents les uns que les autres et offre une scène de combat d’anthologie à l’aide de sexe-toys.

Brillant et très drôle !
IA


C’est sur une grande rigolade que s’achève cette journée fort riche. Au bout de 4 jours, je trouve que cette cinquième édition du PIFFF est bien plus intéressante que celle de l’année dernière.
Demain, le marathon du weekend commence et réserve une belle place aux courts métrages avant de s’achever sur une nuit animation de toute beauté.

Adolescence, monstres, survie, métal et saignant sont les mots clé de la journée.

- SITE OFFICIEL


GALERIE PHOTOS

PIFFF 2015 : Jour 4



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Festival national du film d’animation 2024 : Le (...)
Festival national du film d’animation 2024 : Un programme (...)
BIFFF 2024 : Un programme enthousiasmant
Japan Party et le salon fantastique 2024 : Deux fois plus de (...)
Kinotayo 2023 : Le bilan
Les Quatre fantastiques : Un film Marvel très différent selon (...)
Mission Impossible 8 : Tramell Tillman rejoint à son tour le (...)
Nicky Larson : La critique du film Netflix
Dead Boy Detectives : Critique de la saison 1 Netflix
HAIKYU !! La Guerre des Poubelles : La bande annonce du (...)
Nicky Larson : Un extrait qui montre sa grande habileté au (...)
El Paso, Elsewhere : LaKeith Stanfield pour une adaptation (...)
The Office : Sabrina Impacciatore et Domhnall Gleeson seront les (...)
Alien : Sandra Yi Sencindiver a rejoint la série FX
Snow Angels : La critique sous la neige