Empire : Review 2.02 Without A Country

Ce second épisode de la deuxième saison d’Empire débute sur une dynamique intéressante : alors qu’une partie de la famille est virée de l’entreprise Empire (après leur tentative de « putsch » contre Lucious Lyon), ces derniers quittent l’entreprise sous les yeux d’employés ébahis et cela donne lieu à une scène pour le moins assez cocasse.
C’est alors une nouvelle dynamique qui se met en place et qui apparaît le temps d’un échange téléphonique entre tous les personnages via des écrans multiples, redistribuant les cartes de chacun et son rôle dans leur nouveau projet : monter une entreprise concurrente à celle d’Empire.
Du côté d’Empire, où il ne reste que Jamal (et son père qui se trouve en prison), ce dernier interprète en direct à la télévision américaine l’un de ses morceaux et y donne une interview : le ton se veut complètement professionnel et on a rapidement l’impression d’avoir sous nos yeux une interview à la « Ellen Degeneres ». Mais très vite, la reine de la série, la mère Cookie Lyon (qui récolte de nombreux suffrages auprès des téléspectateurs) fait irruption dans ce monde de « faux semblants » pour tenter de discuter avec son fils, jouant elle-même devant les caméras (alors que leur relation ne se trouve pas au beau fixe). La série s’amuse constamment à jouer sur ces ruptures de rythme : la personne qui parle en premier n’est jamais celle qui a le dernier mot, il y a toujours quelqu’un derrière la porte.

La série sait aussi faire la part belle aux femmes et donner à ses actrices des personnages très forts. Ainsi un duel de femmes est présent depuis la première saison et continue de faire les beaux jours d’Empire : Cookie Lyon et Annika Calhoun. Anciennes compagnes de Lucious Lyon, elles ont développé naturellement une animosité qu’elles ne sont pas parvenues à régler tout en étant du même côté. Ce duel se révèle très intéressant car il met en exergue deux femmes aux éducations différentes et aux parcours complètement opposés, qui parviennent tout de même à leurs fins. L’une a fait de brillantes études et la seconde s’est construite dans la rue et en prison.

Lucious Lyon de son côté continue de subir les assauts de la prison, cette fois-ci à travers le personnage d’un « bad cop » très vite éliminé au premier abord ; ce qui peut être assez regrettable, le personnage est par moment trop puissant et apparaît toujours dans le rôle de « grand gagnant » ou de grand manipulateur sans surprise. Néanmoins, le personnage et son passé se révèlent davantage sur ce second épisode : là où des flash-back de sa vie en compagnie de Cookie parsemaient la saison 1, cet épisode offre un court moment d’émotion. Alors que son fils aîné (atteint d’une maladie mentale) lui demande pourquoi il ne lui pardonne jamais (contrairement à ses frères), un flash-back laisse entrevoir que la mère de Lucious Lyon était elle-même sujette à des troubles psychiques et permet ainsi d’éclairer davantage cette relation père-fils très fragile.
Lucious Lyon se dévoile aussi plus dans la musique : le personnage, qui ne chantait presque pas dans la saison 1, revient au rap en prison et en profite pour faire le buzz. L’homme d’affaires n’est plus mais le chanteur qu’il a été existe toujours.

D’ailleurs on notera que le studio est de moins en moins présent dans la série. Le chant peut se faire n’importe où, de la prison à un local désaffecté : la réalisation en profite pour offrir des séquences proches d’un clip qui permettent de créer les fameuses « pauses musicales » qui font le succès de la série (et de vendre la bande son !).
Le personnage de Cookie se dévoile aussi un peu plus dans la création de cette entreprise concurrente : c’est son propre label qu’elle va pouvoir créer, ce dont elle a toujours rêvé pour sa famille. Mère entière et dans le contrôle, c’est une nouvelle facette qui nous est donnée d’elle.

Alors que Lucious Lyon a choisi un nouvel avocat aux méthodes plutôt louches, ce dernier parvient à le faire libérer de prison. Quel plaisir pour les sériephiles de reconnaître l’acteur Andre Royo (connu pour avoir interprété Bubbles dans The Wire) en guest dans le rôle de cet avocat peu scrupuleux à faire chanter un juge.

Ce second épisode nous a offert une nouvelle fois de jolis moments de musique, une réalisation bien menée accompagnée d’acteurs qui savent donner de l’ampleur à leur personnage sans les faire tomber dans l’excès, et une production toujours très riche. L’intrigue est plus intéressante que la semaine passée : les pions ont été redistribués et tout le monde semble bien armé pour un prochain combat opposant les deux maisons de production : Empire vs Lyon Dinasty.

 Episode : 2.02
 Titre  : Without A Country
 Date de première diffusion : 30/09/2015 (FOX)
 Réalisateur : Dee Rees
 Scénariste : Carlito Rodriguez

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