Petite reine [e-cinéma] : La critique

Date : 30 / 09 / 2015 à 08h10
Sources :

Unification


Petite reine est une histoire de dopage dans le milieu du cyclisme professionnel inspirée très fortement par la championne canadienne Geneviève Jeanson, star du cyclisme féminin à 20 ans. Quand on évoque à la fois les termes de cyclisme et de dopage, plein d’images peuvent venir en tête, surtout celle de Lance Armstrong dont l’histoire vient d’être portée sur grand écran par Stephen Frears avec The program. Mais malheureusement, ce fléau touche aussi les compétitions féminines et même le cyclisme amateur.

L’histoire ne se veut pas un biopic bien que beaucoup d’éléments soient réels. Néanmoins le film se voit parfois comme un thriller qui maintient un certain suspense tout du long, même si on connait l’histoire de la coureuse qui inspire le personnage principal. La scène d’ouverture en est d’ailleurs une magnifique représentation avec une course contre la montre pour éviter un contrôle positif à l’EPO.

Tout le scénario est ponctué de rebondissements parfois plus incroyables les uns que les autres, et qui pourraient paraître surfaits si la réalité ne prenait pas un malin plaisir à être de temps en temps plus invraisemblable que la fiction. Ainsi plus qu’un simple drame, c’est une vie poignante qui est contée. Celle d’une jeune femme qui est prête à tout pour gagner, quitte à risquer sa vie parce que la performance et les résultats apportent argent, pouvoir et notoriété.

Le traitement de l’histoire est très réaliste avec des séquences d’entrainement et de dopage qui semblent fort bien documentées. Les scènes de courses sont aussi très réussies et ont fait appel à des coureuses professionnelles pour rendre plus réalistes les pelotons.

Certes le sujet sous-jacent est le dopage, mais on souffre aussi avec l’athlète qui s’entraîne avec passion et dont la prise d’EPO est plus qu’encouragée par son entraîneur. L’un des grands intérêts du film est d’ailleurs sa prise de conscience vis-à-vis du dopage et la lutte intérieure qu’elle mène pour essayer d’y échapper.

L’actrice principale est formidable. C’est vraiment une remarquable Laurence Leboeuf qui incarne cette coureuse prête à tout pour devenir la reine du cyclisme. Elle apporte une grande luminosité à son personnage ainsi qu’un certain charisme à sa présence avec ou sans roue. Son interprétation est l’un des points fort d’un film qui repose en grande partie sur ses épaules. Elle exprime avec conviction toute la palette des émotions d’une femme au plus haut niveau et de sa descente en enfer. Son seul visage permet d’exprimer joie, malaise, tristesse et détresse avec plus de force qu’un seul mot.

Patrice Robitaille est son parfait pendant masculin en entraîneur complice qui ne jure que par son athlète de prédilection. Un rôle plus sombre et profond que de prime abord en homme manipulateur, qui pousse sa protégée à se doper pour améliorer ses performances et entraîner l’équipe à sa suite.

La photographie est réussie et les différents lieux de tournage donnent aussi l’impression de voyager avec les protagonistes de l’histoire. Alexis Durand Brault livre une mise en scène très propre qui sert à merveille le film et retient captif le spectateur jusqu’à la fin de cette terrible histoire humaine.

Petite reine est un très beau film sur le cyclisme, sur le fléau du dopage. C’est aussi un magnifique portrait de femme captive de ses rêves et programmée depuis sa jeunesse pour être la meilleure. Une histoire à la limite du biopic qui devrait être recommandée comme médicament préventif à tous les futurs sportifs de haut niveau. Une histoire humaine qui rappelle que dans le sport aussi, la gloire et le désir peuvent faire prendre de mauvaises décisions dont certains ne se relèvent jamais.

Magnifiquement interprété, palpitant de bout en bout, réfrigérant et touchant, c’est un film qui ne laisse pas indifférent et laisse une immense impression de gâchis.

A découvrir sans hésiter d’autant que les voix canadiennes sont aussi propices au voyage.

SYNOPSIS

Julie, vedette du cyclisme, est à deux courses de gagner la Coupe du monde. C’est l’aboutissement d’années d’efforts. Julie aime les projecteurs. Son entourage aussi. Encouragée par son entraîneur et son médecin, elle se dope depuis l’âge de 14 ans. Quand son docteur la dénonce, elle réussit à étouffer l’affaire, mais mesure l’ampleur du gâchis... Abus. Mensonge.Trahison. Prise dans un engrenage qui la dépasse, va-t-elle réussir à trouver une porte de sortie ?

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 37
- Titre original : La petite reine
- Date de sortie : 01/10/2015
- Réalisateur : Alexis Durand Brault
- Scénariste : Sophie Lorain, Catherine Léger
- Interprètes : Laurence Leboeuf, Patrice Robitaille, Sébastien Delorme, Denis Bouchard, Josée Deschenes, René-Daniel Dubois, Judith Baribeau, Jeff Boudreault, Sébastien Delorme, Pascale Desrochers, Mélanie Pilon
- Photographie : Yves Bélanger
- Montage : Louis-Philippe Rathé
- Musique : Dazmo
- Costumes : Odette Gadoury
- Décors : André Guimond
- Producteur : Richard Lalonde pour Forum Films, Les Films Christal
- Distributeur : Pickup Films

LIENS

- SITE OFFICIEL PICKUP
- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Petite reine



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