[Evènement] Méliès : Inauguration du cinéma Art et Essai de Montreuil

Le 19 septembre 2015, le cinéma Méliès de Montreuil a été inauguré. Cet évènement s’est déroulé sur plus de 8 heures offrant pas moins de 2 projections, 2 concerts et un karaoké géant encadrant le discours d’ouverture de différents politiciens et représentants du monde du cinéma.

Avec 6 salles, 1 105 fauteuils et 3 230 m² le nouveau Méliès devient le plus grand cinéma public Art et Essai d’Europe.

Le Méliès est doté des technologies 4K, 7.1, 3D et est bien entendu toujours équipé de moyens de projection en 35 mm. La technologie 4K multiplie les pixels donnant une définition de l’image inégalée.

L’acquisition par le cinéma de boucles magnétiques individuelles est en cours. Elle garantira aux personnes avec des déficiences visuelles l’audiodescription des films. Les personnes d’ores et déjà équipées d’un récepteur personnel peuvent bénéficier du service. De plus, le Méliès est l’un des rares cinémas de France à proposer des films français sous-titrés français.

Le cinéma compte 6 salles allant de 79 places pour la plus petite à 319 places pour la salle n°1. Toutes sont équipées d’emplacements spécifiques à l’accueil de fauteuils pour personnes à mobilité réduite.

Lorsque l’on arrive sur la place Jean-Jaurès de Montreuil, on remarque tout de suite le bâtiment et sa façade sobre tout en restant moderne conçue par l’architecte Dietmar Feichtinger.

Une fois entré dans le cinéma, c’est une lune géante gonflable, référence au Voyage dans la lune de Méliès, qui capte immédiatement l’attention. Cette œuvre réalisée par l’artiste Hans Walter Müller donne l’impression d’entrer dans un sanctuaire dédié à l’imagination, ce que l’ensemble des espaces intérieurs conçus par l’architecte Bernard Ropa ne font que renforcer. « Dès le hall d’entrée, le spectateur est envahi par une ambiance "atelier" grâce à la présence massive du bois » explique l’architecte. Et c’est vrai que l’aménagement intérieur du lieu est particulièrement soigné et donne l’impression de se trouver dans un lieu convivial, presque un foyer dans lequel on fait plus qu’aller simplement découvrir un film.

Un grand escalier central pour monter vers les salles après avoir acheté sa place au rez-de-chaussée. Des miroirs judicieusement placés qui agrandissent encore l’espace intérieur et donnent parfois une impression de vertige quand on lève la tête dans les escaliers pour se voir refléter dans le plafond. Des immenses couloirs larges menant aux salles agrémentés de photos ou d’éléments de décors liés au cinéma. On se trouve réellement dans un lieu dédié au septième art et qui entend nous faire entrer dans un univers feutré de rêve.

De plus de nouveaux espaces de convivialité attendent le spectateur qui ne vient pas seulement visionner un film. Une salle de restaurant de 100 couverts est agencée d’un côté. Elle est jointive d’une grande terrasse dominant la place Jean-Jaurès ainsi qu’à proximité d’un espace pour les tout-petits, qui se découvre au cours de sa déambulation dans cet étrange palais du cinéma. Ce dernier permet aux plus jeunes de passer un bon moment et met actuellement en valeur une très belle exposition sur le film d’animation Les fables de monsieur Renard.
Cet espace « sous pentes », situé entre les salles 2 et 3, est aménagé comme une grande cabane à l’échelle des enfants. Il peut accueillir les activités et les animations pédagogiques destinées aux plus petits de type ciné-contes ou ciné-goûter.

Quant au café-ciné, baptisé La Fabu, ce bel espace de restauration et de palabre sera géré par une SCOP courant octobre 2015.

Pour finir, il n’y aura pas de popcorn à disposition des spectateurs. Pour des raisons de respect des spectateurs, des salles et de la propreté générale, cette tradition des cinémas plus classiques a été abandonnée. Mais ce plaisir a été remplacé par un autre plus cérébral. En effet, un grand coin bibliothèque a été aménagé. Il est géré avec le soutien de l’association Bouqu’lib. Vous pouvez ainsi emprunter les livres qui vous intéressent et les rendre quand et où vous le voulez. Un bel échange participatif de la culture qui trouve sans aucun problème sa place dans ce centre dédié à la culture visuelle.

En ce qui concerne les salles de projections, elles sont agréables, parfaitement isolées. Les fauteuils, plus larges que la moyenne sont confortables et ne sont pas des strapontins molletonnés. L’espace pour les jambes est élargi pour s’adapter aux plus grands, et les accoudoirs sont moelleux sans trous en plastique pour mettre boissons et popcorn.

En résumé, le Méliès est une magnifique salle de cinéma, chaleureuse et cossue, bien agencée et conviviale dans laquelle aller voir un film n’est qu’une des raisons pour s’y rendre.

Le Méliès en chiffre, cela donne :

• 6 salles équipées des technologies de pointe 3D, 4K et 7.1 sans oublier le 35 mm
• 1 105 fauteuils
• 3 230 m²
• 1 restaurant de 100 places
• 1 espace dédié aux tout-petits
• 1 bibliothèque de lecture et de prêt, avec le soutien de l’association Bouqu’lib
• 1 salle pédagogique dédiée à l’apprentissage du montage vidéo

 SITE OFFICIEL

Une très belle inauguration dédiée à ce magnifique cinéma Art et Essai, permettant à tout le monde d’aller voir des films qui ne sont pas forcément distribués dans des réseaux de salles plus traditionnelles, a eu lieu le samedi 19 septembre 2015.

Les places se sont arrachées en quelques heures et toutes les séances affichaient complet.

16h00 : Projection de longs et courts métrages

• La Vie en grand de Mathieu Vadepied suivi d’une rencontre avec le réalisateur.
• Phantom Boy de Jean Louis Felicioli et Alain Gagnol suivi d’une rencontre avec le compositeur, Serge Besset.
• Le Voyage de Tom Pouce suivi d’une présentation des décors du film.

Pour ceux qui comme moi n’avaient pas de place, il était possible d’aller voir dans les trois autres salles du cinéma des courts métrages.

Ces courts métrages ont pu être présentés en partie grâce à l’agence du court métrage

• En pleine forme de Pierre Etaix

Un court inspiré par le film Tant qu’on a la santé du même Pierre Etaix et réédité par Carlotta Film. Un homme fait du camping dans un lieu interdit et se retrouve enfermé dans un camping officiel ayant plus l’apparence d’une prison que d’un lieu convivial. Presque muet, très drôle et caustique. On passe un très bon moment à voir les tribulations improbables de cet homme qui n’en demandait pas tant.

• La carte de Stéfan Le Lay

Un court métrage très bien réalisé et muet mettant en scène différents personnages de cartes postales essayant de changer de cartes. Sensible, inspiré et émouvant, le temps passe trop vite.

• Elle de Mahair Bouffera
• Smars d’Eva Medin
• Carlitopolis de Luis Nieto

Je n’ai malheureusement pas pu assister à la projection des films ci-dessous, mais cela m’a permis de retourner voir une troisième fois The Race qui est un immense coup de cœur et l’un des plus beaux court métrage que j’ai vu de ma vie !

• The Race, le réalisateur Michaël Le Meurt et le producteur Nicolas Schmerkin

The Race fonctionne sur une idée simple : le cercle et cela décliné par séquence de 4 secondes. On ne trouve pas de scénario conventionnel dans ce court métrage expérimental entièrement réalisé sur ordinateur ou par digitalisation de photo avant de les retravailler. Avec une progression implacable, des blocs thématiques et une musique particulièrement réussie, The Race est plus qu’envoûtant : hypnotisant. Sincèrement j’aurais pu le voir en boucle pendant 4 heures et y trouver encore de l’intérêt. Chaque vision permet de découvrir de nouveaux éléments et de se rendre compte de l’immense travail que le film a demandé. En effet le réalisateur Michaël Le Meurt a passé 1 an à travailler dessus à plein temps. Il y avait de plus deux autres personnes sur la création des séquences en plus de lui.
Entre le montage financier et la réalisation, deux ans se sont écoulées et le résultat final en vaut vraiment la peine. Un chef d’œuvre, véritable bijou qui n’est pas sans rappeler les magnifiques films de Ron Fricke Baraka et Samsara pour ne citer que les plus récents.

Un court métrage en 3D qui pourrait augurer un film d’anthologie de courts métrages en 3D dont j’espère sincèrement qu’il verra le jour.

18h00 : Accueil en fanfare par la fanfare Pop Corn 007 sur la place Jean-Jaurès

Après les projections de l’après-midi, une fanfare jouant des thèmes de film prépare la place aux discours officiels d’inauguration.

18h30 : Discours d’inauguration place Jean-Jaurès

• Gérard Cosme, président d’Est ensemble
• Patrice Bessac, maire de Montreuil
• Corinne Bord vice-présidente de la région Ile de France
• Xavier Lardoux nommé directeur du cinéma du CNC
• François Aymé, président de l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essais

Tous les intervenants reviennent sur le septième art, la culture en général et l’Art et Essais en particulier et renouvellent leur intérêt et leur adhésion au cinéma. Il faut aussi noter la présence de l’arrière-petite-fille de Georges Méliès, Marie-Hélène, invitée à cette inauguration.

Puis les discours laissent la place à un très bel orchestre symphonique qui interprète certains des plus beaux airs du cinéma.

19h00 : Grand concert de l’Orchestre Symphonique Divertimento rassemblant 70 musiciens professionnels, dirigé par Zahia Ziouani

Vous pouvez trouver ci-dessous les morceaux concernant Indiana Jones, Star Wars, La panthère rose et Pirates des Caraïbes.

Un très bel orchestre mené d’une main de maître par son chef d’orchestre Zahia Ziouani.

Indiana Jones

Star Wars

La panthère rose

Pirates des Caraïbes

20h45 : Projections de longs métrages

En soirée, c’était les 6 salles de projections qui étaient utilisées simultanément afin d’offrir au public une programmation riche et variée. Toutes les séances étaient suivies par la rencontre avec une partie de l’équipe de chaque film projeté.

• Une histoire de fou de Robert Guédiguia suivi d’une rencontre avec Robert Guédiguian et Ariane Ascaride.
• Je suis à vous tout de suite de Baya Kasmi suivi d’une rencontre avec Baya Kasmi, Agnès Jaoui, Carole Franck et Camélia Jordana.
• L’Académie des muses de Jose Luis Guerin suivi d’une rencontre entre Jose Luis Guerin et Corinne Bopp.
• La Vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc suivi d’une rencontre avec Michel Leclerc, Félix Moati, Jean-Pierre Bacri et Carole Franck.
• Les Portes d’Arcadie de Carole Grand suivi d’une rencontre entre Carole Grand et Michèle Soulignac.
• Vierge sous serment de Laura Bispuri suivi d’une rencontre avec la réalisatrice, et les actrices Flonja Kodheli et Ilire Vinca Selaj.

C’est ce dernier film que j’ai été voir. Une œuvre âpre et dure, non dénuée d’un certain espoir qui permet de découvrir une pratique étonnante de certains pays de l’Est.
Vous pourrez en trouver prochainement la critique complète sur le site.

Le film a ensuite été l’occasion de poser des questions à la réalisatrice Laura Bispuri qui a expliqué avoir adapté librement un livre. Le film, respectueux de l’Albanie a montré sans dénoncer ni critiquer cette pratique qui permet à des femmes de renoncer à la sexualité pour vivre comme des hommes dans la partie du pays la plus rude. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un film sur le transsexualisme, ni l’homosexualité mais sur un choix de vie qui permet à ses dernières de se prendre en charge sans plus dépendre d’un homme, père, mari, frère. Bien que ce choix paraisse un peu extrême. En même temps le mariage tel qu’il est pratiqué n’est pas non plus un immense bonheur à venir, la scène de la balle de fusil en étant un exemple glaçant (je vais donner cette balle à ton mari et s’il trouve quoique ce soit à te reprocher, il pourra l’utiliser)…

La fin du débat s’est achevé avec la rencontre de Roselyne Rollier et Thérèse Clerc de la Maison des femmes qui sont revenue sur le film et ont donné leur impression sur la condition de la femme, notamment dans le monde.

23h30 : Karaoké place Jean-Jaurès

La soirée s’est terminée sur un karaoké géant pour les plus courageux.

Le Méliès a eu une très belle inauguration à l’image du lieu qu’il représente, plus qu’un simple cinéma, un véritable lieu de rencontre pour les amoureux de la culture.
Et cela pour un tarif plus qu’abordable pour toutes les bourses.

Depuis le 4 septembre 2013, de nouveaux tarifs seront applicables au Méliès et dans tous les cinémas publics de l’Agglomération Est Ensemble.

• Tarif plein : 6 €
• Tarif abonné : 5 €
• Carte d’abonnement : 2 € valable un an
• Tarif réduit : 4 € (moins de 26 ans, allocataires des minima sociaux, demandeurs d’emploi, retraités, porteurs d’un handicap (+ place gratuite pour un accompagnateur), familles nombreuses et groupes (+ de 10 personnes))
• Tarif spécial : 3,50 € chaque vendredi 12 h et à la dernière séance du mardi
• Tarif des séances Jeune public « Voyage dans la lune » : 3,50 € (tarif valable pour tous, les parents comme les enfants)

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