Kingsman [Blu-ray] : Le test

KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie ?

Eggsy est un banlieusard Londonien désœuvré typique qui partage sa vie entre sa mère et son beau père violent, et le pub de son quartier avec ses amis et les ennuis qui vont avec. Orphelin de père, ce dernier faisait partie de la très prestigieuse et très secrète organisation des Kingsman, les gentlemen espions de Sa Majesté la Reine. Tout comme les chevaliers de la table ronde dont ils empruntent les noms, chaque membre tué doit être remplacé par un nouveau. Harry Hart alias Galaad recrute Eggsy et en fera son poulain lors de l’entrainement intensif que va subir le jeune homme pour se montrer à la hauteur de son père, un héros parmi les Kingman. Au même moment, les Kingsman s’intéressent de près à un gourou de l’internet qui souhaite inonder le marché mondial de cartes SIM promettant un internet illimité et gratuit pour tous.

Après un étonnant Kick-Ass en 2010, Matthew Vaughn retrouve Mark Millar pour une seconde adaptation d’un comic book de ce dernier, et comme Kick-Ass c’est sans concession, c’est brut de décoffrage, avec une caméra très fluide, très proche, très inventive. Le film propose d’excellentes trouvailles techniques. La scène du massacre de l’église, par exemple, est juste sublime, gore mais sublime dans la mise en scène et la réalisation de celle-ci. Une scène d’anthologie sans aucun doute. Mais nombreuses sont les scènes vraiment réussies comme la première baston dans le pub, l’intro sur Money for Nothing de Dire Straits, la seconde intro avec le sauvetage raté... Le film en est rempli.

Trouver un film de ce genre, réussi de telle manière de bout en bout devient actuellement mission impossible. Et pourtant c’est ici le cas, il n’y a rien à jeter, rien qui puisse clocher, rien qui ne fasse bailler. On passe juste 2 heures de divertissement, d’amusement et d’émerveillement pur. C’est bourré d’action, bourré de moments drôle, c’est intelligent et plutôt violent. De l’humour British qui change de l’humour gras outre Atlantique, de l’action à foison, du sang, beaucoup de sang, du suspense, une réalisation sans faille, un montage sous adrénaline, des acteurs pour la plupart inconnus ou peu connus qui sont tous excellents avec des seconds rôles prestigieux comme Mark Strong, Michael Caine, Mark Hamill et des révélations comme la française Sofia Boutella.

Mais la tentative était périlleuse. Relancer le film d’espionnage amusant, ou parodiant les films d’espionnage était un pari audacieux. Mais on a du mal à savoir où se situe exactement le film ? Est-ce un vrai bon film d’espionnage, une parodie ou un hommage ? D’autres ont suivi ou doivent suivre (Spy, Spectre, Mission Impossible 5, Agents très spéciaux...) avec plus ou moins de réussite mais la mode est relancée. On est à des années lumière de la parodie qu’est Austin Powers et très loin aussi du film d’espion pour enfants comme Spykid, on est en présence d’un film plutôt adulte (ce n’est pas pour rien que le film est accompagné d’un avertissement : "Des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs"), sanglant et explicite (la scène finale du cachot). Malgré tout cela, l’humour est roi, omniprésent mais toujours de très bon goût. So British... une fois de plus.

Kingsman n’est pas uniquement un film d’action/fun même si cette partie là est maîtrisée de bout en bout, c’est aussi un film sur des personnages qui évoluent tout le long de leur parcours. Eggsy en est le parfait exemple, même s’il est convenu d’avance de son rôle et de son sort, on vit le moment avec lui et son mentor Colin Firth, lui aussi impeccable, l’acteur pas vraiment habitué à ce genre de production s’est prêté volontiers au jeu en faisant un maximum de ses cascades pour une plus grande crédibilité. Et c’est aussi une belles histoire, émouvante. Il s’agit de suivre le parcours d’Eggsy, sa réussite auprès des recrues des Kingsman. Très drôle, efficace de bout en bout, le renouveau du film d’action et d’espionnage, tous les codes sont là, les gadgets, le flegme Britannique, la princesse à sauver, l’humour irrévérencieux, le méchant mégalo à l’ego surdimensionné. Matthew Vaughn nouveau maître du divertissement haut de gamme ? On peut dire qu’il en prend le chemin, oui.

"On écrirait une lettre d’amour postmoderne aux films d’action..." Extrait du making-of.

• Image : 1080p AVC - 16/9 - 1.85:1
• Langue : DTS-HD Master Audio Anglais 5.1 et DTS Digital Surround Français 5.1
• Sous-titres : anglais, français...
• Durée : 119 minutes
• Prix public indicatif : 17.99€

A l"instar du film, l’image est superbe. Des contrastes parfaits accompagnent une palette de couleurs qui l’est tout autant. Aucun défaut sur l’image, l’immersion là aussi est totale grâce à une caméra très intrusive. Les détails foisonnent à l’image et la profondeur de champs est toujours grandiose.

La piste son, et je ne parlerais que de la VO puisque le film ne peut pas se regarder autrement qu’en VO, est autant percutante qu’elle est immersive. La spatialisation dynamique permet une utilisation sans modération de tous les satellites lors de scènes (nombreuses) d’action, avec une utilisation poussée du caisson de basse. Le tout pour le plus grand bonheur de nos oreilles qui sont baignées aussi dans une musique aussi belle que présente. Les voix sont très bien restituées sans être gênées par la musique ou les nombreux effets sonores.

• Commentaire audio de Matthew Vaughn
  Tout aussi passionnant que le film, le commentaire audio du réalisateur non avare de détails nous éclaire encore plus sur le film, les acteurs et les difficultés de tournage.

• Kingsman The secret service revealed (91’42)
  6 modules visionnables séparément ou d’un seul bloc, forment un très grand making-of. Classique mais diablement efficace et très complet, ce module parle des origines du film, des influences, des inspirations, des personnages (gentils et méchants), des choix et du style du réalisateur, de l’arsenal des armes et autres gadgets, du montage ainsi que de la BD compagnon au film. Le tout est présenté par les acteurs, l’équipe technique (réalisateur, scénariste...) qui sont interviewés, et est entrecoupé d’images de tournage et du film.

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