Solo : La critique du tome 1

Date : 31 / 07 / 2015 à 08h10

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Solo
1. Les Survivants du chaos

Scénariste : MARTIN Oscar
Dessinateur : MARTIN Oscar
Coloriste : MARTIN Oscar, LINARES Diana
Editeur : Delcourt
Série : SOLO
Collection : CONTREBANDE
Format : 21,3 x 28,4 cm
Nombre de pages : 112
Sortie : 10 septembre 2014
Prix : 16.95 €
ISBN : 978-2-7560-4170-4

Ravagée par les armes nucléaires et chimiques, la Terre a muté et de nombreuses espèces animales ont développé une taille et une intelligence semblables à celles des humains. Pour faciliter la vie de sa famille, Solo, un jeune rat, décide de prendre la route. Dans ce monde hostile fait de prédateurs, de cannibales, de monstres ou de pirates, Solo va devoir devenir le meilleur guerrier pour survivre.

Décryptage
Se battre pour vivre et manger un bout de viande, se battre pour survivre et ne pas périr de la main d’un autre, c’est le quotidien de Solo un rat qui parle et qui se tient debout et de son père qui doivent nourrir leur famille. Dans un univers post-apocalyptique, où bien des choses ont changé, en des temps d’extrême violence, plus on est nombreux, plus la survie est difficile, c’est un challenge quotidien dans ce milieu hostile et c’est pour cela qu’il est temps pour Solo de quitter sa famille pour qu’elle puisse subvenir à ses besoins avec une bouche de moins à nourrir. Solo doit partir, quitter les siens, "tracer sa propre route," comme il est écrit dans l’histoire.

"Nous ne sommes que de la viande qui tue pour vivre, nous sommes de la viande qui meurt pour que d’autres vivent." Cette phrase tirée de la BD résume parfaitement l’ambiance et la dureté de ce monde. L’hiver terminé, après une pause pour hiberner, il faut se remettre en marche pour trouver à manger. Tombé sur plus malins, plus forts ou plus nombreux que lui, Solo est capturé et vendu pour combattre dans des arènes tel un gladiateur. Ne pouvant compter que sur lui même et ses capacités de guerrier, Solo va s’endurcir, se refermer sur lui même pour devenir une véritable machine à tuer.

C’est dans un monde post-apocalyptique que se côtoient humains, hybrides, monstres et animaux parlant et se tenant sur leurs pattes arrières. Abominations de la nature ou juste monde imaginaire, peu importe, il est bel et bien là et surtout impeccablement brossé et magnifiquement dessiné. L’histoire propose une version moderne du mythe du gladiateur, et comme dans toutes les bonnes histoires de gladiateurs, il faut se battre encore et encore pour pour gagner sa liberté, à coup d’épée et de sang versé. Une fois recouvrée, il faudra encore se battre, éternel recommencement pour survivre et manger. Les années d’errance et de combats l’ont rendu méfiant même envers les siens. Il a du mal à s’ouvrir aux autres, la méfiance l’emporte, il n’arrive même plus à éprouver des sentiments. Il faudra se reconstruire, s’habituer à nouveau à la compagnie des autres, aux sentiments et comprendre que même très fort, l’union fait la force.

Une voix off très présente, des dessins cartoons et des personnages complexes et très expressifs, une aventure brutale, bien ficelée et très prenante, avec beaucoup d’action, un personnage torturé mais courageux, font de cette BD une excellente surprise. Une certitude, la BD se dévore d’un coup, comme un bon gruyère dans les pattes d’un rat. Sans aucun doute, c’est une très belle surprise même si le fond de l’histoire est classique, vu et revu, c’est le contexte et les personnages intéressants qui font de ce premier tome une petite pépite.