Alice Matheson : La critique du tome 1

Date : 21 / 07 / 2015 à 08h17

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Alice Matheson
Tome 1 : Jour Z

Éditeur : Soleil Prod
Scénario : ISTIN Jean-Luc
Dessin : VANDAËLE Philippe
Couleurs : BASTIDE Jean
Série : ALICE MATHESON
Collection : Anticipation
Format : 24,5 x 32 cm
Pages : 48 pages
Sortie : 27 mai 2015
Prix : 14,50 €
ISBN : 978-2-302-04634-4

On dit que l’enfer est sur terre mais pour Alice, c’est une sorte de paradis...
Sexy et brillante infirmière du St Mary Hospital de Londres, Alice Matheson pourrait être chirurgien, elle en a les capacités, les nerfs d’acier, le Q.I, mais ce serait s’exposer inutilement. Car Alice est un ange de la mort, une psychopathe froide et calculatrice qui assassine ses victimes parmi les patients en phase terminale de l’hôpital.
Elle mène une double vie, qui se complique le jour où une de ses victimes se relève malgré la dose mortelle qu’elle vient de lui administrer. Londres vit alors les premières heures d’une épidémie d’un genre nouveau : les morts marchent. Et même pour un serial-killer, tout cela a quelque chose de perturbant.
L’hôpital est sur le pied de guerre et ce n’est pas peu dire, l’armée investit aussi les lieux pour protéger les vivants des morts. L’hôpital s’organise pour traiter les patients et trouver une solution à l’épidémie. Avant le jour Z, Alice était une anomalie, désormais, les autres sont de pire en pire. Finalement, elle ne s’est jamais sentie aussi vivante qu’au milieu des morts.

Décryptage :
Alice Matheson est une infirmière sociopathe de 32 ans au St Mary Hospital de Londres. Telle une Dexter féminine, elle abrège les souffrances et met fin à l’existence, non pas de gens qui le méritent mais de ses patients en fin de vie, qu’elle est censé soigner dans son service, et se nourrit de leurs derniers instants de vie lorsqu’ils s’échappent de leurs corps. Mais son petit manège est interrompu par une épidémie de zombies et les mangeurs de chair risquent de compromettre son activité de tueuse psychopathe. C’est lorsqu’elle injecte du chlorure de Potassium à Susan Cross, en phase terminale d’un cancer, que celle-ci décède mais se relève presque aussitôt avec la bonne intention de se nourrir de la chair d’Alice. C’est aussi le même moment que choisiront les macchabées de la morgue pour se relever. L’hôpital doit faire face à l’épidémie qu’ils ne comprennent pas encore et chercher des solutions.

Encore du zombie me direz-vous ? Oui encore du zombie chez Soleil mais la partie originale de l’histoire vient du fait qu’elle nous présente outre un personnage décalé, les prémices de l’épidémie et quel meilleur endroit qu’un hôpital pour découvrir la propagation du virus. D’où le titre Jour Z comme jour J mais avec des Zombies. C’est le premier jour de l’épidémie qui est traité ici. Il ne faut pas croire que ce sujet qui semble léger de premier abord est traité à la légère. Bien au contraire, c’est ici très sérieux. La narration est là aussi originale, elle est découpée en chapitres qui ponctuent l’histoire et la voix off de la protagoniste principal nous distille intelligemment les éléments importants de l’histoire.

C’est très court, mais parce que c’est très rythmé, monté comme un épisode de série télé. Cela reste trop court mais c’est une série qui va s’étendre sur bon nombre de volumes, 6 sont d’ores et déjà prévus chez l’éditeur. C’est très fun, très bien dessiné, l’histoire se tient bien et on suit avec amusement les péripéties d’Alice tandis qu’elle doit faire face à l’épidémie qui se dessine et qui contrecarre ses plans. Elle doit tout faire pour éviter de se faire attraper lorsqu’elle tue pour sa plus grande satisfaction personnelle. On est donc en présence d’un personnage atypique mais terriblement sexy et fort attachant. Elle est très discrète sur sa vie privée, comme notre ami Dexter, et ne fait pas de vagues au sein de l’hôpital.

Une autre originalité vient du fait que l’action se déroule à Londres, qui devient de ce fait le foyer d’infection. Mais l’ensemble est plutôt réussi, l’ambiance à huis clos dans l’hôpital, le démarrage de l’infection et la recherche d’une explication avec un scénario rondement mené font de cette BD une réussite. On arrive à sortir encore du lot de BD d’Apocalypse zombie et on suit avec plaisir (coupable comme avec Dexter) les pérégrinations de cette tueuse invétérée. Un thriller fantastique bien prenant découpé comme une série télé avec rebondissements, suspense et cliffhangers. Au niveau des dessins, c’est impeccable et juste beau comme il faut. Les traits sont à la fois simples et plutôt réussis.

Entre Soleil et Delcourt, c’est la "guerre" des séries Zombie et c’est ici encore une série française. Pour ceux qui suivent bien, Jean-Luc Istin est déjà l’auteur de la série World War Wolves et du revival de La nuit des morts vivants. Il est surtout auteur de nombreuses séries de fantasy et n’est donc pas débutant en la matière. Il est amusant de le voir évoluer dans ce monde de zombies, après avoir redonné vie à Merlin, aux Druides et autres Elfes. Alors quand Walking Dead rencontre Dexter, ça donne Alice et c’est très bon.