True Detective : Review 2.01 The Western Book of the Dead

Nic Pizzolatto le créateur et scénariste de la série l’avait annoncé, True Detective sera une série anthologique avec une nouvelle histoire et donc de nouveaux lieux, personnages, enjeux et thématiques à explorer. La vraie difficulté pour cette review va être d’essayer de découvrir cette nouvelle saison avec un œil nouveau, sans avoir une trop grande nostalgie de ce qui avait été fait de façon extrêmement brillante.

Tout d’abord le nouveau générique reprend le principe de surimpression de lieux ou d’éléments clefs de l’intrigue sur le visage ou la silhouette des acteurs principaux qui avait été utilisé dans celui de la première saison. Mais ici, finie la nostalgie du bayou, avec ses paysages de la Louisiane et la musique sublime d’Handsome Family, qui loge en bonne place dans ma playlist MP3. Place aux autoroute et à la ville fictive de Vinci, proche de Los Angeles. Rajoutez par-dessus la voix de Leonard Cohen et on est tout de suite dans quelque chose de plus rugueux et urbain. Les noms défilent (Adieu Matthew et Woody) et on souhaite la bienvenue à Colin Farrel, Vince Vaughn, Rachel Mac Adams, Taylor Kitsch et Keilly Reilly. Tous ces acteurs ont un parcours cinématographique hétéroclite qui nous donne envie de leur accorder notre confiance pour faire le deuil des monologues de Rusty Cohle et des problèmes de couple de Martin Hart..

L’intrigue de ce premier épisode nous présente donc les quatre personnages principaux. Il y a tout d’abord Colin Farell très convaincant dans le rôle de Ray Velcoro, un flic moustachu et divorcé qui semble trimbaler un sacré mal-être. Lors du seul flashback de l’épisode, on apprend très rapidement que son ex-femme a été violée alors qu’elle était enceinte de son fils. Le nom du violeur lui est donné par Franck Semyon, joué par Vince Vaughn (aminci) et marié au personnage interprété par Kelly Reilly. Ray va lui être redevable et on devine que Franck, un business man qui a soif d’expansion, va sans doute faire appel à lui à de nombreuses reprises et notamment pour retrouver un associé porté disparu. En effet si cet associé n’est pas retrouvé, impossible pour Semyon de conclure ses affaires. Antigone Bezzerides (Rachel MacAdams) est membre du Sherif Department. Elle souffre de faire partie d’une famille dysfonctionnelle où la sœur, ancienne droguée, joue dans du porno et le père est un baba cool qui prodigue des conseils dans un institut. Sous ses airs de garçon manqué, on sent qu’elle en veut aux hommes, sans doute à cause de son père qui ne s’est pas vraiment investi dans son éducation. Enfin Paul Woodrugh (Taylor Kitsch) est un motard de la police qui vient d’être suspendu. Il possède de nombreuses cicatrices sur le corps (notamment une large brûlure à l’épaule gauche) et une certaine instabilité psychologique. Ainsi on le voit prendre du viagra pour avoir un rapport sexuel avec sa petite amie sans que celle-ci ne le sache. A la fin de l’épisode il prend sa moto en pleine nuit pour rouler à des vitesses folles au risque de mourir. Obligé de ralentir, il découvre le corps de l’associé de Semyon assis sur un banc et énucléé avec de l’acide chlorhydrique. A la toute fin de l’épisode, le hasard faisant bien les choses, les trois policiers se retrouvent rassemblés autour du cadavre et on imagine qu’ils vont devoir coopérer ensemble pour trouver le(s) coupables(s).

Le premier gros reproche que l’on peut faire pour cet épisode d’exposition, c’est qu’il souffre d’être à la limite du cliché dans la caractérisation de ses personnages. On a l’impression de retrouver des personnages qu’on a déjà vus maintes fois dans d’autres intrigues policières. Néanmoins on peut espérer que leur background sera amené à évoluer avec l’avancement de l’intrigue. Mise à part une scène où Farell tabasse le père d’un camarade qui tyrannise son fils, aucune fulgurance notable ne permet de percevoir la fêlure profonde des personnages.

Autre gros reproche pour ce premier épisode : sa trop grande linéarité et son manque de surprises. La première saison nous avait habitué à une très grande complexité, avec des flashbacks et la frustration de ne pas comprendre l’agencement de tous les éléments de l’intrigue. Cette frustration bienfaitrice apportait énormément au plaisir qu’on pouvait avoir à découvrir le premier épisode de la saison précédente. Ici, il n’y avait aucun doute que les policiers allaient finir par se retrouver mais il est quand même surprenant que ce soit déjà le cas à la fin de l’épisode. Espérons donc que les difficultés vont se multiplier par la suite.

Enfin, autre élément décevant, si la mise en scène de Justin Lin est très élégante, l’atmosphère de la ville fictive de Vinci, proche de Los Angeles, n’est pas suffisamment mise en avant alors qu’elle devrait être traitée comme un personnage clé pour ajouter de la profondeur à l’histoire.

Finalement, même si cet épisode se laissait quand même regarder sans déplaisir, je n’ai pas encore retrouvé ce qui faisait tout le brio et l’authenticité de la première saison de True Detective. Néanmoins je veux croire qu’à la suite de cet épisode d’exposition, Nic Pizzolatto arrivera à nous malmener et à nous impliquer davantage dans un univers que j’espère beaucoup plus obscur, torturé et impressionnant.

Le deuxième épisode Night finds you sera diffusé dimanche 28 juin.

 Episode : 2x01
 Titre  : The Western Book of the Dead
 Date de première diffusion : 21 juin 2015 (HBO)
 Réalisateur : Justin Lin
 Scénariste : Nic Pizzolatto

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