Cinéma : Pour William Friedkin, il n’y en a que pour les superhéros

Date : 18 / 06 / 2015 à 13h52

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Présent au Champs Élysées Film Festival 2015, le réalisateur de l’Exorciste et French Connection a livré son sentiment sur le cinéma actuel.

Le réalisateur de 79 ans, qui travaille actuellement pour HBO sur une série dédiée à Mae West et pour laquelle il a approché Bette Midler, a ainsi déclaré : « les films étaient enracinés dans la gravité. Ils étaient à propos de vraies personnes faisant de vraies choses. Aujourd’hui le cinéma en Amérique n’en a que pour Batman, Superman, Iron Man, Avengers, Hunger Games : toutes sortes de choses que je ne vois aucun intérêt à voir du tout ».

Il pense par ailleurs que la chasse des studios pour plaire à l’audience la plus large possible explique pourquoi ses propres films sont tombés en disgrâce après les années 70 : « c’est quand mes films ont disparu comme ça - hors du cadre ».

Pour lui le changement s’est opéré en 1977 quand il a fait ce qu’il considère être son meilleur film, le très largement ignoré Sorcerer avec Roy Scheider (Sorcerer - Le convoi de la peur en VF), l’histoire de quatre hommes transportant un cargo de nitroglycérine en Amérique du Sud, éclipsé par Star Wars : « si on se souvient de moi pour quelque chose, j’espère que ce sera ça ».

Et le salut viendrait du petit écran : « vous développez un personnage sur une plus grande longueur et l’histoire est plus complexe et plus profonde que le cinéma. C’est le nouvel air du temps. Beaucoup de beaux cinéastes d’aujourd’hui vont vers la tv long terme. C’est l’endroit le plus accueillant pour travailler pour un réalisateur aujourd’hui ».

S’il cherche à adapter son film Police fédérale Los Angeles (To Live and Die in LA en VO) sorti en 1985, pour le petit écran, n’espérez pas qu’il le fasse pour l’Exorciste ou French Connection.

Et de conclure : « je ne suis pas intéressé par faire des films juste pour le chèque de paie. Je dois aimer le film, l’histoire, les personnages. Il y a eu quatre suites de l’Exorciste et je n’en ai vu aucune, je ne veux ni n’en ai l’intention ».