Barry Levinson, l’intimiste : Review du documentaire

Date : 19 / 06 / 2015 à 09h37
Sources :

Unification


Barry Levinson a grandi à Baltimore, ville qui lui inspirera un certain nombre de ses films plus intimistes réalisés dans les années 80.
Aimant les films, mais ne sachant comment en faire sa carrière, c’est grâce à l’aide d’un de ses professeurs qui l’appréciait et travaillait aussi comme directeur de programmation à la télévision qu’il a pu faire un stage au sein de ce média. C’est là qu’il découvre les grands films de cinéma et que sa passion devient de plus en plus grande.
A 25 ans il quitte la télévision et se rend en Californie. Après avoir signé plusieurs scénarios dont un Justice pour tous, qui lui permet d’avoir sa première nomination aux Oscar en 1980, il se lance dans la réalisation à 38 ans.

C’est dans sa ville du cœur, Baltimore, qu’il ancre Diner, son premier film réalisé en 1982. Une œuvre intimiste dans laquelle ses protagonistes se comportent banalement et ont des conversations de tous les jours. Un parti pris du réalisateur qui ne voyait pas ce genre d’échange sur grand écran et voulait rester proche de la réalité. Un film que Barry Levinson a eu du mal à sortir mais qui a remporté un vif succès au festival de Deauville et à l’étranger.
Il est sorti dans une seule salle à New York avec seulement deux jours d’annonce. Malgré cela les critiques sont enthousiastes et le film fait un tabac. Il a marché dans de nombreuses grandes villes mais n’a pas bénéficié d’une sortie simultanée sur le territoire américain, les grands studios ne croyant pas en son succès. Le film vaut au réalisateur sa deuxième nomination aux Oscars pour son scénario qui fait déjà la part belle à sa future marque : chronique et personnages à l’honneur aux dépends de l’intrigue et de l’histoire. Une tranche de vie réaliste qui parle à tous et dans laquelle chacun peut se retrouver.

En 1984, il signe Le Meilleur qui parle du baseball. C’est aussi une vision d’une fable que le réalisateur a voulu raconter. Pas l’une de celles anciennes comme on en trouve sur le vieux continent, mais plus récente liée à l’histoire américaine et notamment l’un de ses sports emblématiques. C’est Robert Redford lui-même qui approche Barry Levinson après avoir apprécié son premier film.

Avec Le Secret de la pyramide tourné en 1985, Barry Levinson change de genre cinématographique en signant la jeunesse de Sherlock Holmes à l’époque victorienne, un film proposé et produit par Steven Spielberg.

Après cette incursion dans le film de genre à grand spectacle et effets spéciaux, Barry Levinson retourne à ses premiers amours et filme à nouveau Baltimore en 1987. Les Filous parle d’un groupe d’arnaqueurs inspirés de personnages réels. Un film de nouveau tourné sans star afin de paraître plus crédible. Un film dans lequel on peut découvrir la maison que Levinson a quitté 25 ans plus tôt reconstituée telle qu’elle.

En 1987, Good Morning, Vietnam, 4ème plus gros succès du box office de l’année lance la carrière cinématographique de Robin Williams qui recevra à cette occasion sa première nomination aux Oscars. C’est d’ailleurs grâce au talent d’improvisation de l’acteur que le film a été réalisé. La caméra tournait pendant que Robin Williams s’adressaient aux vietnamiens qui lui répondaient alors spontanément.

Mais c’est avec Rain Man en 1988 que Barry Levinson devient mondialement connu. Parti d’un film typiquement hollywoodien, il le réduit drastiquement pour en faire un road movie dans lequel il privilégie les personnages et leurs relations. L’équipe du film traverse réellement le pays avec ses protagonistes ce qui rend l’histoire encore plus crédible. Hanz Zimmer en signe une bande annonce originale suivant les directives du réalisateur. Avec l’acteur de composition Dustin Hoffman et Tom Cruise en tant que tête d’affiche, le casting du film est impeccable et permet au film d’obtenir 4 Oscars, meilleur film, meilleur acteur principal, meilleur réalisateur et meilleur scénario original, ainsi que l’ours d’or au Festival de Berlin. Le film, après un démarrage mitigé, prend la tête du box office et devient un succès mondial en rapportant 500 millions de dollars pour une production qui n’en a coûté que 24 millions.

La décennie des années 80 se termine en 1990 par le tournage d’Avalon une nouvelle fois tourné à Baltimore. Un film inspiré des parents et grands-parents du réalisateur qui parle de la désintégration des familles étendues.

Barry Levinson, l’intimiste est le dernier documentaire réalisé sur les réalisateurs des années 80. On apprend de multiples choses sur les tournages du réalisateur qui nous parle avec beaucoup de chaleur de ses acteurs et d’anecdotes les concernant.
En plus de sa carrière de réalisateur de film, Barry Levinson produit aussi des séries télévisées comme les Borgia ce qui lui permet de parler du système de production américain actuel. Comme les autres réalisateurs interviewés dans la série, il regrette qu’Hollywood soit devenu aussi commercial, rendant très difficile de sortir des films plus intimistes qui ne rapporteraient pas autant d’argent que des blockbusters, ce qui de fait exclu une partie de la population.
Il pense aussi que l’impact de la télévision et du streaming va changer le cinéma et la façon de voir les films.

C’est sur un dernier beau documentaire que s’achève la série des réalisateurs des années 80 de Christophe D’Yvoire et Jean-Pierre Lavoignat. Une bien belle série à déguster sans modération pour tous les cinéphiles et les curieux.

Un grand bravo à l’équipe de réalisation et de production que l’on espère retrouver prochainement dans de nouveaux documentaires aussi passionnants.

SYNOPSIS

Avec Rain Man, il a été l’un des grands champions des années 80. Ce triomphe mondial aux 4 oscars dissimule un cinéaste complexe qui a su mener de front dans ces années-là pratiquement deux carrières en parallèle. L’une qui le voit signer de gros films hollywoodiens avec des stars – Le meilleur, Good Morning Vietnam et Rainman. L’autre où il se penche sur son enfance et sa jeunesse à Baltimore, dans des chroniques douces amères sans véritable tête d’affiche – Diner, Les Filous et Avallon… Barry Levinson est un cinéaste atypique, toujours curieux, quel que soit le budget du film, de s’approcher au plus près de l’intimité de ses personnages.

EPISODE

- Episode : 1.10
- Titre  : Barry Levinson, l’intimiste
- Date de première diffusion : 20/06/2015 (OCS)
- Réalisateurs : Christophe D’Yvoire, Jean-Pierre Lavoignat, Nicolas Marki

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