EXCLUSIF UNIF - Avengers L’Ère d’Ultron : Pierre-François Pistorio la voix française d’Ultron

Date : 22 / 04 / 2015 à 16h18
Sources :

Unification


A l’occasion de la sortie d’Avengers : L’Ère d’Ultron au cinéma, Unification France vous propose un entretien avec le comédien Pierre-François Pistorio, la voix française d’Ultron, incarné par James Spader.

Bonjour Pierre-François, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis né dans une famille éprise de musique et de spectacle. Mon père était chef de chœur et montait des grandes œuvres classiques et ma mère, pédagogue, nous a transmis son goût pour les arts graphiques et la littérature. J’ai compris très tôt que je travaillerai dans le spectacle. Donc théâtre, escrime, équitation. Je voulais devenir un héros. À huit ans, direction le conservatoire d’art dramatique municipal. On y accède normalement à partir de 16 ans, mais là, on fait une exception. Dressé à la baguette par un maître rigoureux, René Hiéronimus, qui fit l’essentiel de sa carrière à la Comédie Française, je découvre Molière, Corneille, Racine, les autres, et y prend goût. À dix-sept ans, j’avais lu tout Hugo ! J’ai eu de la chance, pendant un temps assez long pour être un jeune premier apprécié et jouer les auteurs du répertoire. Shakespeare, Marivaux, Schiller, Goldoni, Racine, Molière, Corneille, Anouilh, Giraudoux, Tennesse Williams, et d’autres auteurs bien vivants…

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’être comédien ?

Je me suis fait rapidement remarquer en créant des spectacles de marionnettes où tous les voisins étaient conviés. J’écrivais les textes, et je jouais tous les rôles. Déjà dans les compositions vocales. Ça n’a pas changé.
À seize ans, après des débuts prometteurs dans « Les Thibault », avec Charles Vanel, et un premier rôle au cinéma dans « Le Bar » de la Fourche d‘Alain Levent, au côté de Jacques Brel, je quitte le foyer familial, en quête d’aventures et de liberté, m’installe à Paris et un an après, je suis simultanément à l’affiche au cinéma dans Le fantôme de la liberté, de Luis Bunuel, à la télévision dans la série Paul et Virginie, en vedette avec Véronique Janot et au théâtre L’Exil, de Montherlant, avec l’adorable Martine Sarcey, ma « marraine » de théâtre, qui ne m’a jamais lâché.
S’en est suivie une vingtaine d’années marquées par une cinquantaine de créations théâtrales (pour Anne Delbée, Jean-Louis Thamin, Alfredo Arias, Alain Françon), une trentaine d’apparitions télévisuelles et cinématographiques (Costa-Gavras, Marcel Cravenne, Bernard Queysanne, Bernhard Sinkle, Bertrand Arthuis, Denis Amar), deux mariages et trois enfants.
Sur le long terme, je défini mon parcours comme une « diagonale du fou » : successivement, j’ai eu une carrière d’acteur au cinéma et à la télé, et j’ai été très gâté, puis j’ai glissé vers le théâtre et là aussi, on m’a gâté, puis le monde du doublage m’a accueilli et…m’a gâté.
Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas nous qui choisissons ce métier, c’est le métier qui nous choisit.

Vous êtes également comédien de doublage, quel a été votre première expérience dans ce domaine ? Aujourd’hui vous êtes une des voix officielles d’Antonio Banderas, Jet Li et James Spader entre autre, comment vous êtes-vous imposé dans ce milieu ? Racontez-nous votre parcours !

J’ai été repéré à l’époque ou je faisais des spectacles très baroques dans la compagnie d’Alfredo Arias (Groupe Tse) : spectacles de commedia dell’arte, avec masques, changements à vue, voix trafiquées. Dans « L’Oiseau bleu » de Maeterlink, à quatorze acteurs, nous jouions une centaine de personnages. Merci Arias ! Donc on est venu me chercher pour faire du doublage.

Je prends un grand plaisir personnel à doubler James Spader (depuis « Boston Justice »). C’est un acteur d’exception, très loin des clichés et des personnages prêts à porter. Il impose un jeu totalement original, non-conventionnel, engagé, retournant chaque concept avec un esprit et une lucidité implacable. Il en a fait sa signature, et prolonge sa création avec une exigence de qualité rare. Dans « The BlackList », il va très très loin.

J’ai aussi adoré doubler Christopher Waltz dans « Django Unchained ». C’est un grand acteur.

AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON

Aujourd’hui sort en salles le deuxième opus d’Avengers, où vous prêtez votre voix au terrifiant Ultron (James Spader), comment avez-vous vécu cette expérience ?

Très agréable. J’ai apprécié de reconnaître à travers le masque robotique d’Ultron, la gestuelle et les expressions, voire les tics, de Spader. L’animation a respecté l’acteur dans ses particularités expressives.

Comment décririez-vous la personnalité d’Ultron ? Qu’est-ce qui vous a plu chez ce personnage ?

J’ai apprécié l’aspect métaphysique du personnage, sa désespérance et ses quelques références discrètes à d’autres films sur l’intelligence artificielle, mais chut !

Si le casting du film réuni une brochette d’acteurs incroyables, côté voix françaises, le casting est tout aussi magnifique avec Bernard Gabay (Robert Downey Jr. / Iron Man), Adrien Antoine (Chris Hemsworth / Thor), Jérôme Pauwels (Jeremy Renner / Hawkeye) ou encore Thierry Desroses (Samuel L. Jackson / Nick Fury), comment était l’ambiance pendant le doublage ?

On ne s’est pas beaucoup vus. Considérant qu’Ultron devait être fait à part, parce que sa voix est ensuite truffée d’effets spéciaux, j’ai travaillé seul.

Quelles sont les différences entre le premier volet d’Avengers et la suite ? Est-elle plus sombre ? Plus mature ?

Il y a une tentative de faire évoluer les Avengers vers une humanité plus sensible. Les personnages dévoilent des facettes inattendues de leurs personnalités, c’est louable. On déborde du « cartoon », on garde la fantaisie et on donne beaucoup d’humour aux héros.

Les super-héros ont le vent en poupe depuis quelques années maintenant, tant au cinéma qu’à la télévision, que pensez-vous de ce genre cinématographique ?

Je pense qu’ils répondent surtout à une génération qui a grandi avec les héros Marvel.

ARROW

En fouillant votre voxographie, j’ai constaté que vous doubliez l’acteur John Barrowman dans la série « Arrow », qui incarne Malcolm Merly / Dark Archer, étant un grand fan de la série impossible d’échapper à une question (rire), quel est votre sentiment sur cette série ?

Mitigé, mais j’aime bien. Je ne suis pas sûr que les scénaristes travaillent dans le même sens. Nous, on s’amuse bien de tous les rebondissements de la série, et Malcolm Merlyn va prendre de l’importance dans la dernière saison...

Pour en savoir plus

Quel comédien, à qui vous n’avez jamais prêté votre voix, aimeriez-vous doubler ?

Il y a des acteurs que j’adore, mais serais-je capable de les doubler ?

Le film qui vous a marqué en 2014 ? Et pourquoi ?

Birdman ! Parce qu’il parle des gens du spectacle, et que la réalisation est extraordinaire d’intelligence ! Le tout en plans-séquences ! Et parce qu’on y parle aussi de héros volants.

Votre série coup de cœur ?

True Détective = culte ! Boardwalk Empire = culte ! Et Black Sails, pour les aventures de pirates, les tropiques, et les embruns iodés des traversées d’océan.

Quel est votre regard sur le cinéma actuel ?

Bienveillant.

Pour finir, un dernier mot pour les lecteurs d’Unification France ?

Amusez-vous bien !


Avengers est Copyright © Marvel Studios Tous droits réservés. Avengers, ses personnages et photos de production sont la propriété de Marvel Studios.



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