Roland Joffé, le philosophe : Review du documentaire

Roland Joffé, le philosophe permet de revenir sur les trois films des années 80 qui ont révélé le réalisateur britannique.

Après avoir commencé au théâtre et à la télévision, c’est par hasard que Roland Joffé se tourne vers le cinéma. Ce grand admirateur du réalisateur Akira Kurosawa et du peintre Théodore Géricault saura s’en inspirer dans les œuvres qu’il réalisera par la suite.

C’est en 1984 avec La déchirure que Roland Joffé commencera sa carrière cinématographique. Après avoir décliné l’offre de le réaliser pour le cinéma, ce dernier ne s’en sentant pas capable, c’est le producteur David Puttnam qui réussit à le convaincre de se mettre au travail. En effet c’était le seul réalisateur qui avait compris qu’il ne s’agissait pas d’un film de guerre parlant des exactions des Khmers rouges au Cambodge en 1975, mais avant tout d’une histoire d’amitié.
Sa première décision a d’ailleurs été le choix des acteurs, notamment celui de Haing S. Ngor acteur non professionnel mais homme ayant véritablement vécu les horreurs de ces années de guerre.
Roland Joffé ne départit pas d’éloges concernant ses acteurs, particulièrement un certain John Malkovich qu’il qualifie d’acteur félin.
Après un succès au box office, le film a eu 7 nominations aux oscars sans que les nominations principales soient concrétisées.

Deux ans plus tard, en 1986, Mission offre un nouveau challenge au réalisateur. Sur un scénario de Robert Bolt, le scénariste de Lawrence d’Arabie, et avec Jeremy Irons et Robert De Niro en personnages principaux, le tournage s’est révélé épique. Après avoir réussi à trouver les lieux de tournage en pleine nature et la tribu de véritables indiens dont parle le film avec ses difficultés de langage inhérentes, il a fallu traiter avec les deux acteurs.
Ennio Morricone pressenti pour la musique du film a décliné l’invitation après l’avoir vu, jugeant ce dernier meilleur sans accompagnement musical. Heureusement qu’il est revenu sur sa décision pour composer la merveilleuse musique que l’on connaît.
Le film a d’ailleurs remporté la Palme d’or à Cannes en 1986.

En 1989, Les Maîtres de l’ombre permet au réalisateur de parler de la création de la première bombe atomique. Roland Joffé se focalise sur Robert Oppenheimer qui a été choisit pour mener à bien cette mission à cause de sa faiblesse interne, terreau fertile pour les manipulation du général Leslie Richard Groves, ce qui l’a poussé par la suite au suicide.
Un général incarné à l’écran par Paul Newman qui s’est amusé à interpréter ce personnage même s’il a toujours catégoriquement refusé de porter une « fat suit », le véritable général étant obèse. La scène des toilettes du train est d’ailleurs particulièrement emblématique de la manipulation qu’a voulu dénoncer le réalisateur.

Roland Joffé, le philosophe est un documentaire passionnant sur le réalisateur. Comme tous les autres films de la série, il alterne extraits de films, commentaires de ces derniers par le réalisateur et anecdotes parfois très drôles. En plus de sa réflexion sur ses œuvres, Roland Joffé livre ses pensées sur le cinéma, notamment américain, avec la disparition des producteurs indépendants à cause de la pression des studios hollywoodien, ce qui mène à une multitude de remake et de suites. Le cas d’école de la trilogie du Hobbit est un véritable moment à ne pas rater.

Un documentaire profond dans lequel on ne voit pas le temps passer.

Ses deux premiers films – La Déchirure et Mission – l’ont fait entrer à jamais dans la mémoire collective. Venu du théâtre et de la télévision, le Britannique Roland Joffé a marqué les années 1980 par sa capacité à traiter, avec un rare mélange d’émotion et d’efficacité, de nobles sujets, incarnant les valeurs humanistes et les interrogations fondamentales de notre société. C’est à Amsterdam, où il a posé ses valises le temps de terminer son nouveau film, Singularity, que Roland Joffé nous a reçus pour remonter le fil du temps...

 Episode : 1.05
 Titre  : Roland Joffé, le philosophe
 Date de première diffusion : 16/05/2015 (OCS)
 Réalisateurs : Christophe D’Yvoire, Jean-Pierre Lavoignat, Nicolas Marki

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