La Maison au toit rouge : La critique

Date : 25 / 03 / 2015 à 13h22
Sources :

Unification


La Maison au toit rouge est un très beau film qui compte à la fois une très belle histoire d’amour tout en faisant revivre au spectateur l’histoire du Japon entre 1935 et 1946 vu au sein d’une famille bourgeoise.

Le parti pris de faire alterner les séquences d’époque et celles se déroulant dans le présent est très intéressant. En effet le jeune neveu à l’origine de l’écriture des mémoires de sa tante Saki fait parfois des remarques à cette dernière concernant l’exactitude des propos qu’elle décrit. Par exemple il n’arrive pas à croire que lors de la prise de Nankin en 1937, ayant entraîné un massacre de plus de 200 000 personnes, les grands magasins aient proposé d’immenses soldes dans un pays en pleine liesse festive, le Japon croyant à ce moment-là avoir quasiment fini sa guerre contre la Chine.

Le film pose donc un regard sur l’histoire, celle que certains voudraient parfois faire oublier, celle que lorsqu’on la vie réellement est parfois bien différente de ce qu’on trouve dans des livres d’histoire.
Parce que quand on se trouve au cœur d’un événement, sans savoir qu’on est à un moment clé de l’histoire, on n’a pas de recul pour juger de ce qui se produit. On n’a pas non plus toutes les informations pour y penser objectivement, l’Etat ayant toutes les raisons de maintenir son peuple dans l’obscurité en usant de propagande et de dissimilation.

L’actrice principale, Haru Kuroki, est impeccable dans son rôle de jeune bonne qui découvre la bourgeoisie japonaise de l’intérieur et qui vit les moments terribles du Japon qui vont faire éclater la bulle dans laquelle elle et la famille dont elle s’occupe se trouvent. Pour ce rôle tout en douceur et délicatesse elle a d’ailleurs fort justement eu le prix d’interprétation féminine au Festival de Berlin en 2014.
Les autres acteurs sont tout aussi bons et justes dans leurs rôles spécifiques avec une Takako Matsu excellente en jeune bourgeoise, Hidetaka Yoshioka troublant en jeune ingénieur sensible ou Satoshi Tsumabuki attachant en jeune homme qui pousse sa tante à écrire les mémoires dont le film est la visualisation.

Le réalisateur Yôji Yamada signe encore une fois un grand film. Ce dernier est très beau visuellement et d’une précision minutieuse. C’est une époque qu’il a connue qu’il nous décrit et des comportements humains universels dont l’amour sort à la fois gagnant et perdant.

La Maison au toit rouge est surtout une très belle histoire d’amour dans laquelle peu est montré mais les cœurs saignent. Aidée par une photographie très belle et léchée et un soin minutieux dans la reconstitution de la vie et des costumes d’époque, c’est une invitation à découvrir l’existence de personnes qui ont vécu à une époque pas si lointaine de la nôtre.

La Maison au toit rouge est vraiment une belle histoire dont on ne voit pas le temps passer racontée par le grand réalisateur Yôji Yamada. Le film n’est pas sans rappeler les œuvres que le maître Yasujirô Ozu a réalisées et qui ont d’ailleurs beaucoup participé à la reconnaissance internationale du cinéma japonais.
Le film a d’ailleurs remporté le soleil d’or, le prix du public, du festival Kinotayo en 2014.

Une œuvre qui mêle humanité et grande Histoire et nous offre un film parfois en état de grâce.
A voir sans hésiter pour passer un moment enchanteur hors du temps.

SYNOPSIS

Japon, 1936. Taki quitte sa campagne natale pour travailler comme bonne dans une petite maison bourgeoise en banlieue de Tokyo. C’est le paisible foyer de Tokiko, son mari Masaki et leur fils de 6 ans. Mais quand Ikatura, le nouveau collègue de Masaki, rentre dans leurs vies, Tokiko est irrésistiblement attirée par ce jeune homme délicat, et Taki devient le témoin de leur amour clandestin. Alors que la guerre éclate, elle devra prendre une terrible décision.
Soixante ans plus tard, à la mort de Taki, son petit neveu Takeshi trouve dans ses affaires une enveloppe scellée qui contient une lettre. Il découvre alors la vérité sur ce secret si longtemps gardé.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 16
- Titre original : Chiisai ouchi
- Date de sortie : 01/04/2015
- Réalisateur : Yôji Yamada
- Scénariste : Yôji Yamada, Emiko Hiramatsu
- Interprètes : Takako Matsu, Haru Kuroki, Satoshi Tsumabuki, Chieko Baisho, Takatarô Kataoka, Kazuko Yoshiyuki, Yui Natsukawa, Hidetaka Yoshioka
- Photographie : Masashi Chikamori
- Montage : Iwao Ishii
- Musique : Joe Hisaishi
- Décors : Mitsuo Degawa
- Producteur : Hiroshi Fukazawa, Hiroyuki Saitô pour Schochiku
- Distributeur : Pyramide Distribution

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO



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