Kinotayo 2014 : La cérémonie d’ouverture

Date : 29 / 11 / 2014 à 11h20
Sources :

Unification


La cérémonie d’ouverture du 9ème Festival Kinotayo a eu lieu le vendredi 28 novembre à la Maison de la Culture et du Japon (MCJP, 101Bis Quai Branly, 75015 Paris).

Après le discours d’ouverture du festival et la présentation des membres du jury presse et du jury Image, la cérémonie d’ouverture laisse place à la projection de La Maison au toit rouge avant de s’achever par un cocktail offert par Matsuri, Suntory et Takara.

Le président de de l’association Kinotayo Kiyoji Katakawa prend tout d’abord la parole pour présenter le festival, les films en compétition et hors compétition et mettre en valeur la séance spéciale Dramas en entrée libre qui aura lieu le samedi 20 décembre à 15h00 avec la projection de GTO 2014 et Gokuaku Gambo.
Ce type de série adaptant des mangas en « live » est peu connu en France et c’est un bon moyen de découvrir ce genre télévisuel.

Il laisse la place à la présidente de la MCJP Sawako Takeuchi qui est contente cette année d’accueillir à nouveau un festival permettant de représenter la créativité du Japon dans les murs de la Maison de la culture et du Japon à Paris.

C’est ensuite l’ambassadeur du Japon, Yoichi Suzuki qui prend la parole pour adresser ses remerciements à Kinotayo dans ses efforts de promouvoir le cinéma japonais hors du pays.
25 ans plus tôt, il a passé une journée de voyage en voiture avec le réalisateur du film d’ouverture, Yôji Yamada. Ils ont beaucoup parlé à cette occasion, ce qui lui a permis de découvrir que le réalisateur était très sensible à tout ce qui touche au Japon, ce qui est toujours le cas aujourd’hui.

C’est ensuite la représentante du conseil général du Val d’Oise qui prend la parole pour renouveler l’attachement du conseil au festival qu’il soutient depuis des années. D’autant que le Val d’Oise est jumelé depuis 1987 avec la province d’Osaka.

C’est finalement le président de la société de distribution Pyramide Films, Eric Lagesse qui s’exprime afin de présenter brièvement le film qui va suivre dont il est le distributeur français. Après avoir vu le film, ils ont eu envie, lui et son équipe, de le promouvoir en France. Ce dernier parle d’une histoire d’amour cachée et raconte la vie d’une famille bourgeoise d’avant la deuxième guerre mondiale jusqu’à la fin de cette dernière.
Le film était en compétition à Berlin. L’actrice Haru Kuroki qui a interprété le personnage principale Taki a d’ailleurs reçu au cours des Berlinale 2014 le prix d’interprétation féminine (l’ours d’argent) pour son rôle dans le film.

Les prix seront remis en fin de festival lors de la cérémonie de clôture qui se finira par la projection du court métrage de 29 minutes Beautiful New Bay Area Project de Kiyoshi Kurosawa.

La Maison au toit rouge de Yôji Yamada
Interprètes : Takako Matsu, Haru Kuroki, Takatarô Kataoka, Hidetaka Yoshioka, Satoshi Tsumabuki, Chieko Baishô
Sortie : 2014 | Durée : 136min

Japon, 1936. Taki quitte sa campagne natale pour travailler comme bonne dans une petite maison bourgeoise en banlieue de Tôkyô. C’est le paisible foyer de Tokiko, son mari Masaki et leur fils de 6 ans. Mais quand Itakura, le nouveau collègue de Masaki, rentre dans leurs vies, Tokiko est irrésistiblement attirée par ce jeune homme délicat, et Taki devient le témoin de leur amour clandestin. Alors que la guerre éclate, elle devra prendre une terrible décision. Soixante ans plus tard, à la mort de Taki, son petit neveu Takeshi trouve dans ses affaires une enveloppe scellée qui contient une lettre. Il découvre alors la vérité sur ce secret si longtemps gardé.

La Maison au toit rouge est un très beau film qui compte à la fois une très belle histoire d’amour tout en faisant revivre au spectateur l’histoire du Japon entre 1935 et 1946 vu au sein d’une famille bourgeoise.

Le parti pris de faire alterner les séquences d’époque et celle se déroulant dans le présent est très intéressant. En effet le jeune neveu à l’origine de l’écriture des mémoires de sa tante Saki fait parfois des remarques à cette dernière concernant l’exactitude des propos qu’elle décrit. Par exemple il n’arrive pas à croire que lors de la prise de Nankin en 1937, ayant entraîné un massacre de plus de 200 000 personnes, les grands magasins aient proposé d’immenses soldes dans un pays en pleine liesse festive, le Japon croyant à ce moment-là avoir quasiment fini sa guerre contre la Chine.

Le film pose donc un regard sur l’histoire, celle que certains voudraient parfois faire oublier, celle que lorsqu’on la vie réellement est parfois bien différente de ce qu’on trouve dans des livre d’histoire.
Parce que quand on se trouve au cœur d’un événement, sans savoir qu’on est à un moment clé de l’histoire, on n’a pas de recul pour juger de ce qui se produit. On n’a pas non plus toutes les informations pour y penser objectivement, l’état ayant toutes les raisons de maintenir son peuple dans l’obscurité en usant de propagande et de dissimilation.

La Maison au toit rouge est surtout une très belle histoire d’amour dans laquelle peu est montré mais les cœurs saignent. Aidée par une photographie très belle et léchée et un soin minutieux dans la reconstitution de la vie et des costumes d’époque, c’est une invitation à découvrir l’existence de personnes qui ont vécu à une époque pas si lointaine de la nôtre.

Quant à l’interprétation, à l’image de son actrice principale Haru Kuroki, elle est impeccable et nous offre un film parfois en état de grâce.

La Maison au toit rouge est vraiment une belle histoire dont on ne voit pas le temps passer racontée par un grand réalisateur, Yôji Yamada. Le film n’est pas sans rappeler les œuvres que le maître Yasujirô Ozu a réalisés et qui ont d’ailleurs beaucoup participé à la reconnaissance internationale du cinéma japonais.

Pour ceux qui l’auraient raté, le film est encore diffusé 6 fois, dont deux sur Paris dont vous trouverez les séances ici.

Vous pourrez retrouver sur notre site la critique complète du film pour sa sortie en salle le 1er avril 2015.


Les 8 films en compétition sont :

  • Backwater
  • Disregarded People
  • Forma
  • La Maison au toit rouge
  • Seventh Code
  • Tamako in Moratorium
  • The End of the Special Time We Were Allowed
  • The Horses of Fukushima
  • The Light Shines Only There

Jury du Soleil d’Or : prix du public

A chaque séance d’un film en compétition sont distribués des bulletins de vote qui permettront en fin de séance d’exprimer son avis sur le film. A l’issue du festival, c’est ainsi le public qui désignera le gagnant du Soleil d’or.

Jury Presse pour le prix de la Presse 2014 :

  • Justin Kwedi, cinéphile passionné nourri de cinématographies de tous les horizons, il y consacre ses études secondaires à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 où il ressort titulaire d’un Master 2. Depuis, il consacre sa plume passionnée à divers webzines commeIl était une fois le cinéma, Dvdclassik, Eastasia et également son blog Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste depuis 2010.
  • Stéphane du Mesnildot, né en 1969, est journaliste et critique aux Cahiers du cinéma. Il enseigne à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 l’histoire du cinéma italien et l’histoire du cinéma et l’analyse de film aux 3iS, l’école des métiers du Cinéma et de l’Audiovisuel. Il est l’auteur de plusieurs articles de référence sur le cinéma japonais et à enseigné l’histoire du cinéma japonais à l’université Paris 7 Diderot. Ses activités liées à la promotion du cinéma japonais ne s’arrête pas là : entre autres il a été modérateur de la masterclass avec Sono Sion au festival de Deauville en 2013, présentateur de festivals et de rétrospective de l’œuvre de plusieurs cinéastes japonais dont Koji Wakamatsu et Kinji Fukasaku.
  • Nicolas Thévenin est enseignant en cinéma, ainsi que fondateur et directeur de la revue Répliques, dont la création a notamment été stimulée par la rencontre avec Yoichi Umemoto et l’équipe éditoriale de la revue japonaise Nobody en 2005 à Tokyo. Attentif aux différents registres du cinéma japonais depuis un travail universitaire consacré à Akira Kurosawa, il est coordinateur de Regards sur le cinéma japonais, co-édité par le Festival des 3 Continents et Carlotta Films en 2007, et auteur de Recréations et révolution de Nagisa Oshima pour le numéro Cinéma d’Asie orientale de la revue CinémAction en 2008. Il collabore également avec le Cinématographe et le Festival des 3 Continents à Nantes, impulsant certaines programmations autour du cinéma japonais, tel le focus consacré au studio d’animation 4°C en 2007.

Jury Image :

  • Cédric Dupire, autodidacte dans toutes ses pratiques audiovisuelles, il débute sa carrière en 2005. Du cinéma documentaire au cinéma expérimental, en passant par la performance et la photographie, il place le son au centre de ses travaux et modèle l’image pour apporter un regard singulier sur le monde. Il multiplie ainsi les collaborations avec des artistes d’horizons variés : cinéastes, musiciens ou encore poètes. Il reçoit une mention spéciale pour son film expérimental Silent Block au festival du Nouveau Cinéma 2014.
  • Marie Spencer, directrice de la photographie et membre de l’AFC, elle a travaillé sur plus d’une trentaine de films et a plus d’une corde à son arc : court métrage, documentaire, téléfilms, long métrage. En 2012, elle collabore sur La danse de l’albatros de Nathan Miller, avec Pierre Arditi.
  • Muriel Coulin débute sa carrière en tant qu’assistante caméra dès 1989 sur des films de grand noms du cinéma. Elle réalise des documentaires dont un portrait d’Olivier de Kersauzon pour la collection télévisée EMPREINTES (2008). Elle travaille aussi sur des courts métrages en collaboration avec sa sœur Delphine. Ensemble elles ont coréalisé le long métrage 17 filles dont l’histoire issue d’un fait divers a fait sensation aux États-Unis. Elle a aussi collaboré à l’écriture du scénario du film Samba actuellement à l’affiche qui est aussi l’adaptation du roman Samba pour la France de Delphine Coulin.

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