PIFFF 2014 : Film d’ouverture alias Jour 1

Date : 19 / 11 / 2014 à 12h00
Sources :

Unification


Le Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF) 2014 s’est lancé mardi 18 novembre par le film The Mole Song : Undercover Agent Reiji de Takashi Miike. Venez découvrir l’ouverture du festival.

Film d’ouverture : The Mole Song : Undercover Agent Reiji de Takashi Miike (Japon - 2014 - 2h10 - Tout public)
Un policier incompétent doit infiltrer l’un des plus puissants clans yakuza du Japon. Au prix d’une très sévère transformation...

Le court métrage projeté avant la séance est Tempête sur Anorak.
Tempête sur Anorak (Tout public)
Une tempête s’empare des côtes bretonnes. La nature s’affole, des choses se passent, deux jeunes scientifiques se font prendre dans le tumulte. Espionnage, espoirs amoureux et instants mystiques s’entrechoquent avec enthousiasme et désordre.
Pays de production : France | Année de production : 2014
Réalisation : Paul E. Cabon
Scénario : Paul E. Cabon | Photo : Paul E. Cabon
Musique : Jukka Herva | Production : Vivement Lundi !
Durée : 13 minutes
Avis : c’est un court métrage d’animation qui ouvre la quatrième édition du PIFFF. Si le côté parfois foutraque et décalé de l’ensemble annonce déjà la couleur du long métrage qui va suivre, l’ensemble est un peu bancal. Le dessin se veut parfois simpliste, tout comme l’animation, mais le tout m’a visuellement peu emballé. On a dû donner des consignes de doublage car les voix sont particulièrement pénibles à entendre, mais bien dans le rôle qui leur est attribué. Quant au scénario, le résumé ci-dessus permet d’éclairer une intrigue bien plus confuse. Il n’en reste pas moins que quelques scènes bien drôles valent le détour, mais l’ensemble n’est pas transcendant.

Vous ne connaissez pas Takashi Miike ? Ce réalisateur très prolifique s’est fait connaitre en France il y a quelques années grâce à quelques films chocs et parfois complètement déjantés comme la trilogie Dead or Alive, Ichi the Killer ou Gozu. L’un de ces films d’horreur Audition figure dans le top des 15 films d’horreur les plus marquants du 20ème siècle ce qui fait du réalisateur le seul représentant asiatique de ce classement. C’est d’ailleurs cette reconnaissance internationale qui lui a permis d’être invité à réaliser un film des Masters of Horror saison 1 (Les maîtres de l’horreur, épisode La Maison des sévices). Le réalisateur s’est d’ailleurs défoulé (inceste, avortement, torture, maison close et monstre dans un japon médiéval) à cette occasion et a livré un opus que je trouve personnellement très réussi (tant du point de vue du scénario, qu’esthétiquement), mais qui a été jugé tellement traumatisant qu’il n’a jamais été diffusé à la télévision américaine.

Mais Takashi Miike, c’est aussi le réalisateur des excellents Zebraman 1 et 2 avec un super-héros japonais habillé en zèbre (Ah ! Son célèbre Zebra kick !) et de la très bonne adaptation du jeu vidéo à succès (au Japon tout du moins car difficilement trouvable sous nos contrées) Gyakuten saiban alias Ace Attorney.

C’est aussi un réalisateur que certains trouvent assagi, notamment avec son plus classique Shield of Straw (que j’ai adoré aussi, c’est quand même un excellent réalisateur). Bien que ces détracteurs conspuent le grand nombre de films qu’il livre et le traitent parfois de mercenaire. Nul doute qu’il s’y glisse sans doute de la jalousie car monsieur Miike est vraiment un grand réalisateur que l’on aime ses œuvres ou non.

Et bien avec The Mole Song : Undercover Agent Reiji, on retrouve avec joie le réalisateur barré de Visitor Q ou de La mélodie du malheur.

The Mole Song : Undercover Agent Reiji est un film adapté d’un manga. Au vu de l’histoire complètement invraisemblable que l’on découvre, on peut difficilement en douter. En effet les mangas sont une forme littéraire qui se permet tout, le mauvais comme le bon, et qui redéfinissent souvent un certain nombre de codes, dont parfois ceux du bon goût.

Le scénario joue beaucoup sur le jusqu’au-boutisme de certaines situations, bien qu’étant axé sur l’infiltration des agents au Japon et notamment les contraintes que ces derniers subissent ce qui réduit fortement leur champ d’action. Evidemment, les personnages un peu caricaturaux et les situations parfois cartoonesques sont là pour nous rappeler qu’il s’agit avant tout d’un divertissement plutôt qu’une enquête policière.

La réalisation est très réussie avec toujours des trouvailles superbes dont le réalisateur est coutumier. L’ensemble va à 100 à l’heure comme la séquence d’ouverture dans laquelle le « héro » est attaché nu sur une voiture qui roule à vive allure (avec un journal indestructible "scotché" à un endroit stratégique, film tout public oblige !). Il faut quand même être honnête et avouer que le film à des hauts des bas avec quelques scènes plus lentes et longues. Le milieu du film s’étire un peu après une première demi-heure qui en met plein les yeux et un final grandiose.

Takeshi Miike sait aussi diriger avec justesse ses acteurs qui sont toujours bons même dans des rôles improbables. On pourra retenir la prestation de l’ex-policier en taupe infiltrée, Tôma Ikuta, qui en fait parfois beaucoup pour le plus grand bonheur des spectateurs. Mais le « papillon » interprété par le très bon Takayuki Yamada est vraiment un personnage extraordinaire. Sa rencontre avec l’homme léopard est d’ailleurs un grand moment du film. Et que dire du méchant yakusa encore plus méchant que les autres yakusa, l’homme chat qui conclut toutes ses répliques d’un « nya » (miaou en français) : ça c’est du dialogue !

Vous l’aurez bien compris The Mole Song : Undercover Agent Reiji a déclenché de grands fou-rire dans la salle et explosé les zygomatiques de certains. C’est un excellent film pour lancer un festival qui débute fort !


Cette première journée a offert un bon film aux spectateurs. C’était un peu dommage de voir la sale moins remplie que lors de sa précédente édition. Mais il est vrai que passer un film d’un réalisateur pas aussi connu qu’il le devrait pour un film déjanté de plus de 2 h 00 a dû décourager certains.

Il n’en reste pas moins que certains habitués du festival se sont dès le premier jour mis en mode festival en arrivant vers les 19h00 alors que le film est projeté à 20 h 30. En effet les journées suivantes verront leur première séance de fin d’après-midi commencer à 19h30.

La soirée s’achève dans la bonne humeur et une fois la fin du générique achevé, et le passage devant la caméra du PIFFF pour donner son avis si on en a envie (d’ailleurs les avis seront mis en ligne tous les jours par la super équipe du PIFFF), c’est devant l’entrée du Gaumont Opéra que tous se retrouvent. C’est donc sur un trottoir bourré de monde, un certain nombre de personnes s’imprégnant de nicotine après ces presque 3 heures d’abstinence, que l’on peut aller discuter de l’ouverture du PIFFF.
Car c’est aussi cela l’esprit d’un festival, un lieu dans lequel des gens partagent une passion et n’hésitent pas à en discuter. Et cela en ces temps parfois moroses, ça fait un bien fou !

Coloré, déjanté, hilarant, choc : une ouverture qui a tenu ses promesses.

A ce jeudi 19 novembre pour le début de la compétition officielle des longs métrages.

Et si vous voulez vous replonger dans les débuts du PIFFF, vous pouvez vous rendre ICI.

- SITE OFFICIEL




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