Evénement : Utopiales 2014, le dimanche 2 novembre

Date : 03 / 11 / 2014 à 09h50
Sources :

Unification


Dimanche 2 novembre : quatrième et dernière journée publique des 15èmes Utopiales
Le dimanche est la journée réservé au Pôle asiatique avec des projections d’animés asiatiques, des tables rondes réservées à ce qui touche à l’Asie et un cosplay qui anime l’après-midi. Et pour ceux qui l’auraient raté, c’est aussi l’occasion de voir les longs et courts métrages gagnants du jury de l’année.
C’est aussi pour moi l’occasion de passer en revue et en détails les magnifiques expositions que les Utopiales nous ont offert cette année (dont les diaporamas sont sous les paragraphes concernant les expositions) entre deux tables rondes avant de finir en beauté sur un très beau film d’animation japonais.

Table ronde : Wonder Women II
En 2012, une première table ronde Wonder Women avait rappelé toute la capacité et peut-être la prédestination des auteurs féminins à révolutionner la science-fiction française ou internationale. Deux ans plus tard, quel constat peut-on faire : le clivage est-il derrière nous ? Les femmes ont-elles conquis le monde de la fiction ? Quelles auteures ont émergé et dans quelles conditions ? Rendez-vous avec les merveilleuses…
Avec : Esther Rochon, Élisabeth Vonarburg, Jeanne-A Debats, Catherine Dufour, Florence Porcel, Laure Kloetzer, Joëlle Wintrebert
Modération : Natacha Vas-Deyres
Avis : une table ronde 100 % féminine qui est très intéressante et parfois très drôle. C’est un véritable plaisir d’entendre ces femmes intelligentes et brillantes aborder des sujets qui fâchent.

Table ronde : Rencontre avec Pascal Picq
Paléoanthropologue très médiatisé pour avoir contribué à redéfinir l’humain, en se posant la question du point de vue préhistorique. L’humain ne serait-il, au fond, qu’une invention de l’homo sapiens ? Faut-il distinguer l’humanité de l’homme, qui n’est qu’un primate ? Et si, en définitive, nous n’avions pas le monopole de l’humanité et de l’intelligence ?
Avec : Pascal Picq
Modération : Roland Lehoucq
Avis : une table ronde passionnante avec un professionnel de haut niveau fin connaisseur de science-fiction et savant utiliser des références littéraire avec brio pour éclairer ou illustrer ses propos scientifique. J’ai passé un très bon moment.

Chris Foss
Une exposition est consacrée au grand artiste retraçant à la fois sa carrière d’illustrateur de science-fiction et de designer. Amateur de western pour les paysages aux perspectives grandioses et fortement influencé par les machines, les trains à vapeur, et les ruines industrielles, c’est au large des côtes françaises que lui vient son inspiration débordante et son gout prononcé pour les vaisseaux spatiaux. L’ile de Guernesey, dont il est natif, était un ancien bastion allemand qui servait de refuge pendant la seconde guerre mondiale. Les vestiges architecturaux de cette sinistre époque ont nourri son imagination dès son plus jeune âge. Après une carrière faite de collaborations cinématographiques avec Stanley Kubrick, Ridley Scott, et surtout Alejandro Jodorowski, mais aussi de sublimes illustrations pour la littérature, la publicité et les supports journalistiques, il se consacre aujourd’hui pleinement à sa passion pour la peinture.
Avis : l’exposition est magnifique. J’ai adoré les œuvres présentées dont certaines avaient pour thème les dinosaures. Un espace clôt avec un grand panneau « interdit au moins de 18 ans » présentait quelques tableau érotiques du maître. Le moins que l’on puisse dire est que ces tableaux ne méritent pas une telle interdiction, et de loin. D’ailleurs Bourgeon présente des croquis beaucoup plus osés dans l’exposition qui lui est consacrée.


Les enfants de Foss
Avec Denis Bajram, Manchu, Serge Pellé, Aleksi Briclot, Hubert de Lartigue, NOXX (Bruno Nox Gore), Fred Blanchard, Patrice Garcia, Sparth, Pascal Blanché, Philippe Buchet, Benjamin Carré. Christopher Foss reste pour tous ses admirateurs, à jamais associé à des instants de pur émerveillement. Aujourd’hui, un hommage mérité lui est rendu. Parce que chacun de ces artistes dans l’exercice de son métier s’évertue à garder ce sens de la démesure, cette exigence de qualité et cette puissance d’évocation, découverte au gré des premières lectures. Sans doute chacune des images de cette exposition dit la même chose : chaque coup de crayon, chaque touche de peinture répète inlassablement la même phrase, colorée, bigarrée, comme un point lumineux sur l’horizon, comme un vaisseau majestueux aux couleurs improbables avec écrit sur ses flancs : « THANK YOU MISTER FOSS »
Avis : une très belle exposition hommage avec des artistes très variés. Certains tableaux m’ont “parlé” plus que d’autres, mais la grande diversité de l’exposition permet à toutes les sensibilités d’y trouver son compte. J’ai en tout cas particulièrement apprécié la partie consacrée à Manchu qui est un illustrateur dont je suis une grande fan.


Francois Bourgeon
Le crayon rare et précis, François Bourgeon nous prend une nouvelle fois par la main pour nous amener passer quelques saisons sur les mondes de la famille Olsimar...
Au gré de ses créations graphiques méticuleuses et de ses maquettes détaillées, L’auteur nous livre sa vision, un regard aimant peuplé d’univers colorés et de personnages irrésistibles. François Bourgeon vient d’offrir une œuvre majeure à la science-fiction en posant le point final à son histoire La Source et la Sonde. Un récit monumental tout en superlatifs dont la création s’est étalée sur plus de vingt ans. Un parcours au gré des planches, des croquis, des maquettes pour nous aider à comprendre l’homme derrière la main qui dessine. Une main qui crée une bande dessinée comme on cisèle un vitrail, en enchâssant la lumière dans chaque case, pour mieux nous faire percevoir le monde.

Avis : Bourgeon est un grand dessinateur de bande dessinée. Que j’adore ces œuvres me rend un peu moins impartiale concernant l’exposition qui lui est consacrée. Mais il faut avouer que cette exposition est sublime avec une énorme quantité de crayonnés, de dessins en noirs et blanc et de tableaux, sans compter les maquettes. Vous l’aurez compris, c’est l’exposition que les amateurs de Bourgeon ne devraient pas manquer !


Robots des films aux jouets
L’exposition itinérante Robots Des Films Aux Jouets, conçue par ScienceFictionArchive.com se propose de retracer l’histoire des robots au cinéma à travers une collection exceptionnelle de robots et d’objets liés aux plus grands films Hollywoodiens.
Suite à leur consécration cinématographique, les robots ont quitté l’univers du rêve et de la fiction pour entrer dans nos vies sous la forme notamment de figurines ou de jouets. Les visiteurs découvrent ainsi les origines des robots et ce qui les différencie des automates, et peuvent admirer droïdes et autres cyborgs les plus marquants du cinéma de science-fiction, de Robotrix Métropolis au T-800 de Terminator en passant par Bumblebee de Transformers et le R2-D2 de Star Wars.
Une expo conçue par ScienceFictionArchives.com, et présentée aux Utopiales dans le cadre d’un partenariat avec la Grande Récré et ScienceFictionArchives.com

Avis : j’ai vu la partie concernant des robots en bois. Ces derniers sont réalisés à partir d’ustensiles de cuisine. Leur design est parfois surprenant mais toujours intéressant et attachant. Une jolie exposition qui m’a beaucoup plu.


Film de clôture : Time of Eve
Bienvenue dans un monde où les robots androïdes partagent notre quotidien. Seul les différencie de nous le halo qui les surplombe et ils sont désormais totalement intégrés à la population. Nouveaux esclaves modernes, la cohabitation reste cependant difficile avec les humains, tant ces machines savent se rendre indispensables et à la fois trop ressemblantes.
Il existe cependant un endroit où le statu quo perdure envers et contre tout, un café caché en pleine ville où la règle est simple : personne ne doit y différentier un robot d’un être humain.
Venez donc prendre un verre et discuter avec ses habitués, vous n’aurez alors aucune peine à répondre à la question : Appréciez-vous le Time of Eve ?

Quel bonheur de voir projeté sur grand écran la première œuvre de Yasuhiro Yoshiura qui s’est révélé sur le grand écran avec le très beau et touchant Pathéma ou le monde inversé (que je vous engage vivement à voir si ce n’est pas fait et dont vous pouvez trouver mon avis ICI).
Time of Eve a ceci d’original qu’il s’agit d’une série de 6 épisodes diffusée en streaming sur le Web. Une souscription via Kickstarter a été lancée afin de faire un film de la série et la campagne a récolté dix fois plus que ce qui était demandé vu l’intérêt du public pour cette œuvre.
Avis : le film est un petit bijou. Un film dans lequel la violence est absente, l’humour présent et les personnages attachants. Le scénario est très bien écrit et pose de véritables questions sur l’identité, l’âme et le cœur. La thématique de l’histoire est d’autant plus intéressante qu’elle finit en beauté 4 jours de discussions et de débats sur l’intelligence et l’avenir des intelligences artificielles et des robots. Il y a quelques années Dybex avait mis en libre accès les cinq premiers épisodes de la série (sur 6) sous-titrés en français. Vous pouvez aussi vous procurer le film en DVD et Blu-Ray. Et si l’histoire est très belle, l’animation n’est pas en reste, le film étant un véritable plaisir pour les yeux.

C’est la fin officielle des Utopiales. En effet le lundi est réservé aux scolaires Nantais qui ont bien de la chance d’avoir un tel festival dans leur ville.
Le bilan de cette 15ème édition est très bon, bien que je sois mitigée en ce qui concerne quelques films et court métrages en compétition primés. Des tables rondes de haute volée, des films souvent très réussis et intéressants vu dans d’excellente condition. Encore une fois je me désespère de ne pas voir certains films sortir en salle en France alors qu’ils le méritent beaucoup plus qu’un certain nombre d’œuvre cinématographique parfois formatées ou inintéressantes au possible...
Les expositions étaient vraiment très belles avec un véritable coup de cœur pour celles consacrées à Criss Foss. Ce dernier est un grand artiste et un grand monsieur et il a fait un invité d’honneur fantastique pour cette quinzième édition qui restera parmi les plus réussis des Utopiales. Le premier Prix Extraordinaire récompensant un grand artiste ayant œuvré pour la science-fiction lui a d’ailleurs été décerné, à juste titre. Merci encore Monsieur Foss de votre présence, elle a illuminé le festival.

Je tiens aussi à adresser tous mes remerciements à la multitude de bénévoles qui ont permis que le festival se déroule dans les meilleures conditions. Ces derniers ont toujours été agréables et attentifs aux besoins de tous. J’adresse aussi mes remerciements à toute l’équipe des Utopiales qui a œuvré dans l’ombre pour planifier la quantité extraordinaire d’événements qui ont eu lieu pendant ces quelques jours. Bravo pour ce programme et sa qualité. Encore bravo pour la réussite de l’édition de cette année et toutes mes félicitations.

Les conférences ont été de haute volée et vous pouvez en retrouver les enregistrements sur actuSF.
N’hésitez pas à aller les consulter, vous ne perdrez pas votre temps (tous du moins pour celles auxquelles j’ai assisté).

Tables rondes, expositions, cosplay, animation japonaise et merci sont les mots clés de la journée.

Il me reste à rentrer chez moi, des images plein les yeux et avec la sensation de devoir quitter une grande famille chaleureuse.

A l’année prochaine pour de nouvelles aventures.

Je tiens encore une fois à remercier Emmanuelle Tesseron pour un certain nombre de photos du portfolio final de l’article.

- SITE OFFICIEL



©Chris Foss


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