Saint Laurent : La critique

Date : 20 / 09 / 2014 à 13h15
Sources :

Unification


Saint Laurent est le deuxième biopic à sortir sur la vie d’Yves Saint Laurent en moins d’un an. Disons le tout de suite, il est très inférieur au premier film.

Il s’agit d’un film de réalisateur contrairement à Yves Saint-Laurent qui était un film d’acteur et une histoire d’amour. Bertrand Bonello a fait un film qui correspond à sa vision de Yves Saint Laurent. Elle est pompeuse, nombriliste et inintéressante. Le plus grand écueil du film est d’ailleurs de nous donner l’impression qu’il ne parle ni d’Yves Saint Laurent, ni de son talent. En effet lorsque le générique de fin apparaît, c’est surtout l’apathie qui reste associée à un mélange de couleurs, décors et sons dans lequel les acteurs sont noyés.

Le scénario est inspiré d’une histoire vraie puisqu’il s’agit d’un biopic. Mais le choix de certaines scènes et séquences qui apparaissent sans lien les unes avec les autres laisse une impression bizarre : celle d’une histoire sur un couturier complètement décousue.
Par exemple l’une des scènes que le réalisateur apprécie est celle du rendez-vous d’affaire qui dure 8 minutes. Elle est écrite pour perdre le spectateur et lui parlant de faits qu’il pourrait ne pas comprendre complètement. Quelle réussite ! Outre le fait que l’on peut la suivre sans trop de problème, elle nous casse surtout profondément les oreilles avec une traductrice qui passe toute la scène à traduire en français et en anglais pendant que les personnes parlent. C’est très fatiguant et irritant, et représentatif du reste du film.

Les acteurs sont bons, mais ils ne sont pas toujours mis en valeur. La mise en scène prend souvent le dessus sur leurs rôles et ils paraissent être de simples figurants plutôt que des éléments clés d’un film.

Les ateliers sont particulièrement bien mis en valeur. On a vraiment l’impression de se trouver dans ces locaux, d’autant qu’un grand nombre de rôle sont tenus par de vraies couturières auxquelles on a distribué des lignes de texte. Elles sont d’autant plus vraies qu’elles ont dû faire l’intégralité des costumes du film.
Les décors, costumes et accessoires sont très soignés mais parfois pas toujours bien mis en valeur. Il faut noter le très beau travail sur la lumière de la directrice de la photographie Josée Deshaies qui nous offre de bien belles images.

La mise en scène de Bertrand Bonello est ampoulée et nombriliste. Son choix d’une image splittée lors du défilé des « Ballets russes » tombe à plat et gâche la présentation. C’était aussi un défilé qui apparaissait dans le film Yves Saint-Laurent et qui lui était particulièrement réussi et nous laissait une très belle impression.
Si on peut reconnaître au réalisateur des idées intéressantes concernant la descente aux enfers dans la drogue et de l’alcoolisme d’Yves Saint-Laurent, ses autres choix sont au mieux inintéressants, au pire complètement ratés (comme la scène de la femme nue et de celle habillée en smoking).

Au final Saint Laurent est pompeux et très long. Le film dure 2 h 30 et cela se ressent très fortement. Je me suis beaucoup ennuyée et certaines très belles scènes ont eu du mal à me tirer de ma torpeur. Il s’agit vraiment d’un film que j’associe à tout que ce que je déteste dans le cinéma français et qui m’a franchement donné l’impression de perdre mon temps.

Si vous aimez Yves Saint-Laurent, allez (re)voir Yves Saint-Laurent. Vous passerez un très bon moment.

IA

J’ai malheureusement peur de confirmer. Et bien que je n’ai pas vu le premier biopic, mes conclusions sont très proches. Même sans point de comparaison.
Ce film est clinquant, "bling-bling" et alors que la reconstitution de "l’époque" est plutôt juste et techniquement bien réalisée, on verse assez vite dans une démesure qui, de mon point de vue, ne colle pas vraiment au personnage. Mais sied remarquablement à ce temps bien précis. Qui semble en fait prendre le pas sur tout le reste.

Le film est dérangeant. Non pas en raison de la vie dissolue du protagoniste, que ma foi, on veut bien accepter comme "dommage collatéral" du génie.
Non, c’est la forme qui me dérange le plus. A croire que le metteur en scène cherche sans arrêt à voler la vedette à son triste héros.

Tout cela manque d’humilité.De corps. De sentiment. Personnellement, je préfère quand on me raconte une histoire "sans se la raconter". Trop d’effet tue l’effet.

On a l’impression de regarder un cinéaste tourner et que le film est plus à sa propre gloire, qu’à celle de son sujet...
« ...je ne souhaitais pas me mettre à la place des personnages, mais me coller à eux. » explique-t-il. « Privilégier l’aspect visuel, romanesque, "viscontien" de Saint Laurent... »
Faire sa propre peinture, en somme. Et utiliser le "matériel" à sa guise. En faire une "re- création".

Un endroit où tour à tour, les acteurs "en font un peu trop" ou sont carrément éteints, ou voient leur personnage s’effacer sans contrepartie. Un peu comme des marionnettes qu’on sort de leur boîte et qu’on colle devant l’objectif pour "décorer". Ah ils sont beaux. C’est esthétique !

Du coup, moi, je ne suis pas entrée dedans... c’est affaire de goût. Je reconnais le talent. La technique. La somme énorme de travail d’une équipe que je salue. Mais je n’adhère pas.
Un style "hyperficiel"... qui ne me convient pas. Quoi ?

Le superficiel, ça peut être joli, mais ça ne suffit pas toujours... et oublier à ce point l’humanité, en effleurant le charnel et se contentant de faire "un beau feu d’artifice", c’est frustrant pour le spectateur. Qui, encore une fois... vient, aussi, chercher une histoire.
C’est dommage, quand on montre à ce point combien on en a les moyens...
Le film est donc bien fait (bien qu’un peu long, c’est vrai), mais techniquement bien fait. Trop bien. C’est là le problème.

Elististe. Et donc séparateur. Il y aura ceux "qui auront compris" et les autres...
Un pari risqué

DB

SYNOPSIS

1967 - 1976. La rencontre de l’un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 30
- Titre original : Saint Laurent
- Date de sortie : 24/09/2014
- Réalisateur : Bertrand Bonello
- Scénariste : Thomas Bidegain, Bertrand Bonello
- Interprètes : Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Léa Seydoux, Louis Garrel, Amira Casar, Aymeline Valade, Helmut Berger, Jasmine Trinca
- Photographie : Josée Deshaies
- Montage : Fabrice Rouaud
- Musique : Bertrand Bonello
- Costumes : Anaïs Romand
- Décors : Katia Wyszkop
- Producteur : Eric Altmayer, Nicolas Altmayer pour Mandarin Cinéma, EuropaCorp, Orange Studio, Arte France Cinéma, Scope Pictures
- Distributeur : EuropaCorp

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

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