Japan Expo 2014 : Conférence Glénat

Date : 10 / 07 / 2014 à 09h30
Sources :

Unification


Allez-vous sortir une édition grand format de Gunnm Last Order ?

L’auteur Yukito Kishiro a changé d’éditeur japonais durant la publication de Gunnm Last Order, qu’il a continué en priorité. Actuellement les droits pour Gunnm Last Order ne sont plus disponibles partout dans le monde y compris au Japon.
Grand, petit format tout dépendra de la Kodansha qui a à présent les droits.

Comment vous choisissez les mangas que vous éditez en France ?

Le premier élément c’est l’histoire. Je ne regarde pas le succès commercial au Japon, je regarde d’abord le goût du public français et je regarde ce qui peut l’intéresser.
On a deux méthodes.
La première, on reçoit les magazines de prépublication et on découvre les séries dès qu’elles arrivent, donc en même temps que les japonais.
La seconde, on va au Japon. Personnellement, j’y vais une ou deux fois par an et je discute ainsi avec les japonais, que ce soient les libraires, les lecteurs, etc..
Ensuite il y a bien évidemment la bataille des droits entre les éditeurs français.

Avez-vous prévu de rééditer les premiers tomes de Bastard qui sont actuellement réédités au Japon avec de nouveaux dessins ?

On ne peut pas tant que la série principale n’est pas terminée. C’est un problème essentiellement de droit.
D’autre part je n’ai pas un grand public sur Bastard, et ce serait coûteux et risqué.

Pourquoi publier un manga en France met plus de temps que la sortie en manga dans les pays anglophones ?

Tout dépend du moment de la publication dans ce pays par rapport au début au Japon et comparé à la France. Si l’écart est court, il y aura nécessairement de l’avance par rapport à la France qui a commencé à publier plus tard.
Ensuite la date d’achat des droits de la série a son influence. En France, la publication dans le meilleur des cas c’est un tome tous les deux mois. Faire un tome par mois n’est pas concevable car le porte-monnaie des lecteurs n’est pas extensible, on sait très bien qu’ils achètent d’autres séries et il y a les éléments inhérents à l’adaptation d’un manga : la traduction, la maquette etc. Il faut du temps entre le contrat et l’arrivée du titre dans les bacs. Il faut un mois plus une semaine pour l’édition et la publication.

Après on peut voir un effet de décalage inversé dans le sens où en France les sorties sont tous les deux mois alors qu’au Japon un tome est publié tous les trois mois. Les rythmes ne sont jamais synchrones.

Pourquoi il n’y a pas de mangashi (magazines de prépublication de manga) en France comme il en existe au Japon ?

Il y avait eu Kameha chez Glénat, il y a 20 ans et d’autres éditeurs ont tenté l’aventure.
Et même en terme de prépublication, Il y a en a eu il y a eu jadis (Métal hurlant, Fluide glacial, Pilote, etc.
Pour le public français, acheter deux fois la même chose ne marche pas, car on préfère acheter le tome en entier. Au début le magazine de prépublication aura de l’attrait mais rapidement les gens attendront les versions reliées et délaisseront le magazine.
C’est donc une perte de temps et d’argent. Par contre c’est dans le numérique où on retrouve un gap. La bascule du numérique se fera, mais cela met du temps.

Dans la nouvelle édition de One piece, on ne retrouve pas le fond marine présent dans la version japonaise, pour quelle raison ?

Il faut savoir qu’il y a des différents maquettistes japonais, ce qui implique des droits à chaque fois. Les droits de la carte n’étaient pas disponibles, et donc on a dû s’adapter.

De même pour le "i" de One Piece avec la silhouette de Luffy. Ce n’était pas visible et lisible, on a adapté pour le marché français.

Sortira-t-il un jour une version dans le sens original d’Akira, l’œuvre de Katsuhiro Otomo ?

C’était et c’est toujours notre intention. On souhaitait d’ailleurs le sortir pour les 30 ans de l’œuvre. Malheureusement cela ne s’est pas fait, faute de droit.
Monsieur Otomo est une personne très compliquée, car il a une double casquette à la fois de mangaka et de réalisateur. Il n’aime pas trop qu’on lui reparle de sa vie de mangaka, période plutôt difficile pour lui et il refuse de sortir ces anciennes séries même non éditées en France.

On souhaitait également réaliser une version d’Akira commentée par l’auteur lui-même et même pour ça, il n’a pas souhaité sa sortie.

Un jour Otomo reviendra peut être en tant que mangaka, on ne sait jamais.

Pouvez-vous nous parler de la catégorisation des séries shonen, shojo, seinen, et ce à quoi cela correspond au juste ?

Shonen, shojo, seinen et même josei, correspondent à la manière dont les éditeurs ciblent leurs publics. Cela permet de classifier et de ranger. Cette catégorisation est assez ancienne et a perduré car assez pratique. Le public grandit et la catégorisation ne l’intéresse plus vraiment. Les garçons lisent du shojo, les filles du shonen et même du seinen.
Cette immense mixité, fait que les jeunes créateurs ne respectent pas cette catégorisation, car ils ont tout lu. Et on a donc des œuvres hybrides qui peuvent se retrouver dans toutes les catégories.
Et les éditeurs commencent aussi à s’adapter également et cassent les barrières.

Pour faire un manga, il faut être édité au Japon ou être en Europe ?

Le mot manga signifie bande dessinée en japonais. Faire du manga à la japonaise, c’est aussi l’application des techniques narratives, de dessin etc. Si on a acquis ces techniques on peut faire un manga depuis l’Alaska sans aucun souci.

Est-ce que Goldorak va être réédité ?

Dynamic Vision s’y était lancé il y a pré de vingt ans avec d’autres œuvres de Go Nagai comme Devil Man ou Getter Robo Go. Chez Glénat ce n’est pas dans nos projets.

Vous avez les droits des œuvres d’Akira Toriyama. Avez-vous l’intention de sortir son nouveau manga Ginga Patrol Jako ?

En 2015 ce sera une année consacrée à Eiichirō Oda et Akira Toriyama chez Glénat, donc Ginga Patrol Jako est prévu ainsi que son recueil d’histoire avec Masakazu Katsura.

Pensez-vous à sortir vos mangas en numérique ?

On pense à l’ensemble du catalogue en format numérique.
Il faut l’existence d’un lectorat. Il faut réfléchir à philosophie du digital. Il y a peu d’intérêt pour les œuvres actuelles et antérieures car elles sont et ont été pensées pour le papier, Ce serait un peu le dénaturer si on les met en numérique.
L’avenir c’est les œuvres pensées pour le numérique c’est-à-dire en rajoutant du son, de la couleur, du mouvement dans les images.

Vous aviez sorti en 1998, un seul tome de Pineapple Army de Naoki Urasawa. Pensez-vous un jour ressortir l’intégralité du manga ?

Non ce n’est pas prévu. L’auteur rechigne un peu à la sortie de ces mangas anciens, car selon lui ils sont pleins de défaut. Il préfère se vendre avec ses œuvres parus depuis Monster.

On entend parler d’une version deluxe de Ranma ½, est-ce toujours dans les tuyaux ?

Il y a en effet un projet de Perfect Edition. Il y a même eu une idée de version colorisée avec l’éditeur japonais. Cela ne s’est pas fait. Il y a une version deluxe au Japon mais avec des couvertures entièrement rouge. En France ce ne serait pas vendable et on est en discussion pour les refaire. D’autre part il faut savoir qu’il n’y a pas de data numérique car la série est très vieille. Cela coûte cher à numériser afin d’ouvrir des planches de bonne qualité.
Mais l’adaptation d’une Perfect Edition reste toujours un projet.


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