Alexandre - L’épopée : La critique du tome 1

Date : 19 / 06 / 2014 à 09h30

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Alexandre - L’épopée

tome 1 - Un roi vient de mourir

• Éditeur : Glénat
• Scénario : Michael Le Galli & David Chauvel
• Dessin : Gildas Java
• Collection : Grafica
• Sortie le : 21 mai 2014
• Format : 64 pages
• Taille : 240 x 320 mm
• ISBN : 9782723481236
• Prix : 14€95

Découvrez les premières planches.

Présentation de l’éditeur :
Alors que le roi Philippe II de Macédoine vient de mourir, le jeune prince Alexandre s’apprête à lui succéder. Les vétérans Karanos et Méléagre, deux amis de longue date, assistent de loin au couronnement. Méléagre a pour charge de veiller sur Pyrrhus et Eurydice, les héritiers d’un héros de la bataille de Chéronée qui, bien qu’ils aient perdu leurs titres de noblesse, semblent avoir les faveurs d’Alexandre. Sans compter que de nombreux autres individus gravitent dans l’entourage du nouveau souverain : sa mère Olympias, son précepteur Aristote et son médecin Philippe… Entre assassinats, complots, jeux d’alliance divers, manipulations et stratégies guerrières, chacun va tenter de tirer son épingle du jeu en accompagnant celui qui fera de son petit royaume de Macédoine l’un des plus vastes empires que le monde ait connus.

Entre fiction et vérité historique, David Chauvel, Michael Le Galli et Gildas Java signent un péplum spectaculaire, passionnant et très documenté qui, à l’instar de la série télévisée Rome, nous décrit le destin d’une époque à travers le regard de ce grand conquérant et des nombreux personnages romanesques qui le côtoient.

L’album est en outre prolongé d’un cahier supplémentaire composé de croquis, recherches préparatoires, d’un lexique complet et d’une carte de référence.

Décryptage :
Macédoine, 336 avant J.C., un souverain en chasse l’autre. Le prince Alexandre s’apprête à monter sur le trône dans un contexte politique compliqué alors que son père, Philippe II vient de mourir assassiné. Mais Alexandre a bien l’intention de marquer son règne par sa présence, ses choix et ses actions, ses batailles et surtout ses victoires. C’est à Pella que commence l’intrigue de cette BD qui va nous mener ensuite très vite à Amphipolis (toujours en Macédoine) pour une première bataille contre le peuple montagnard des Krobizoi puis c’est à Illyrie que l’armée d’Alexandre se rendra pour une seconde bataille. L’objectif affiché étant de se rendre en Perse pour assoir sa suprématie.

Mais les conquêtes d’Alexandre ne sont pas le seul point intérêt de cette BD, ce personnage ambivalent et son avancé sont ponctués des actions des gens qui l’entourent, des proches ou moins proches. Beaucoup de personnages intéressant gravitent autour du nouveau roi mais certains se détachent du lot pour l’histoire. Il y a Eurydice et Pyrrhus, enfants disgraciés du général Alkimaklo qui savent que leur condition ne leur permettra jamais d’obtenir le statut qu’avaient jadis leurs parents mais ils s’accrochent à ce qu’ils peuvent pour rester dans les cercles de pouvoir. Il y a aussi Karanos, soldat amoureux de la prostitué Apamée, qui est prêt à tout pour la sortir des griffes de son souteneur pour en faire sa femme, l’attirant à lui dévoilant son grand secret. Puis il y a Olympias, la mère imprévisible d’Alexandre qui a toujours une grand emprise sur le pouvoir et le médecin du roi et son jeune assistant.

C’est clairement une histoire sur le pouvoir, sur la lutte effrénée pour le pouvoir, pour obtenir les faveurs de ceux qui détiennent ce pouvoir. Ce premier tome des aventures d’Alexandre est une mise en situation complète et complexe. Les nombreux personnages sont présentés tout comme les intrigues, les complots, les assassinats et les batailles épiques qui vont ponctuer ce récit riche et très bien documenté. "Tu ne serais pas le premier papillon à te bruler les ailes pour avoir volé trop près des flammes du pouvoir." Cette phrase du médecin à son jeune apprenti résume parfaitement bien toute la BD.

Par bien des aspects, cette BD va indéniablement penser à l’excellent série télé Rome qui puisait comme cela dans les vie des gens de pouvoir et les gens "normaux" et avec Karanos qui ressemble à s’y méprendre à Ray Stevenson qui jouait Titus Pullo. L’histoire complexe se dévoile au fur et à mesure, c’est assez cru et assez dur et sans retenue. Bien évidemment, l’Histoire se mêle à la fiction mais le tout se tient particulièrement bien tellement on est plongé dans le contexte grâce à un soucis du détail dans la construction narrative dotée de nombreux termes antiques pour lesquels le lecteur trouvera une explication dans le très riche lexique en fin d’ouvrage. Le dessin est juste magnifique, très précis, très fin, très détaillé, fourmillant de personnages et de situations sur des planches sublimes. Ce dessin participe à une immersion complète dans cette ambiance très caractéristique du Péplum. Un court cahier de croquis clos ce premier tome qui permet de profiter encore plus du talent de Gildas Java.

Un seul bémol est à poser sur cette BD : attention tout de même à ne pas perdre le lecteur en route avec une telle richesse dans les intrigues et la quantité de personnages. C’est un peu le revers de la médaille, à trop en faire, on risque de perdre le lecteur en route mais attention on ne se plaint pas du sérieux ni de la qualité de la BD, bien au contraire mais c’est une BD "intelligente" qui demande une concentration accrue qui pourrait rebuter certains lecteurs. Alexandre est pourtant une grande BD comme sera le règne de ce dernier.